M'aimeras-tu encore ?

Chapitre 37 : On ne devrait pas se sentir coupable d'avoir voulu aimé.

Le médecin quitta la pièce où se trouvait Laura. Il ne cessait de se traiter d'idiot en lui-même. Non mais vraiment ! Qu'est-ce qu'il lui était donc bien passé par la tête pour se dire qu'il pouvait se permettre de juger les choix de vie fait par cette femme sans connaître ce qu'elle avait subi ? Il ne la connaissait pas, ne savait rien du cauchemar qu'elle avait vécu et lui, lui se permettait d'exprimer tout haut son opinion qu'il tentait lui-même de réprimer, conscient qu'elle était stupide et blessante. Il n'y a pas à dire, il avait merdé mais alors bien comme il faut. En sortant, il referma la porte pour lui laisser l'intimité qu'elle souhaitait mais juste avant qu'elle ne se referme, il avait entendu ce sanglot déchirant, probablement suivi par tant d'autres encore à présent... Il se sentait coupable... Pourquoi avait-il fallu qu'il l'ouvre sérieusement ?!

- « Zoran tu n'es qu'un con... » pesta-t-il pour lui-même.

Il soupira, tournant la tête vers la gauche pour trouver la soeur de celle qu'il venait de blesser dans les bras du Professeur. Ils ne semblaient pas vouloir se quitter et, en remarquant sa présence dans la pièce, ne se détachèrent même pas. Ils se contentèrent simplement de se tourner vers lui, la jeune femme, dont il n'avait toujours pas retenu le nom, le fixant un instant avant de prendre la parole.

- « Comment va-t-elle ? » demanda-t-elle d'une voix où pointait l'inquiétude.

« Hormis le fait qu'elle est entrain de pleurer à cause de moi et ma stupidité maladive vous voulez dire...? » pensa-t-il sans le dire.

- « Elle va bien. Ses blessures n'ont pas empiré et commencent à se refermer et/ou se réparer selon leur gravité. Le bébé se porte bien il est un peu petit mais rien ne sert de s'inquiéter c'est normal à ce stade de la grossesse. » la rassura le médecin.

- « Ouf... Merci... » soupira la femme de soulagement.

- « Je te l'avais dit, il prendra soin d'elle. Il ne lui arrivera rien mon amour. » dit le Professeur.

Les derniers mots parvenait aux oreilles du médecin le firent sourire. Il n'aurait jamais cru cet homme capable d'éprouver ce sentiment si particulier qu'était l'amour. Il avait vraiment changé depuis le dernier braquage et la dernière fois où ils s'étaient vus. Là où avant régnaient la douleur et la perte dans son regard se trouvaient à présent l'amour et une joie des plus pures.

« Merci de prendre soin d'elle. » dit Raquel, ces mots s'adressant autant au médecin qu'à Sergio.

Celui-ci se contenta d'un unique sourire pour lui signifier tout ce qu'il ne pouvait pas dire.

- « C'est normal. » répondit juste le médecin.

- « Est-ce que je peux aller la voir ? » demanda Raquel avec espoir.

Le médecin songea à ce qu'il avait dit et à ce sanglot qu'il avait entendu. Non, ce n'était pas une bonne idée... Il mettrait sa main à couper que Laura, tient il avait réussi à se souvenir de son nom pour une fois, voulait être seule.

- « Je ne pense pas... Elle est toujours assez fatiguée et a besoin de repos. Je l'ai laissé seule sur sa demande. Je pense qu'elle souhaite le rester. » dit le médecin.

- « Oh... D'accord... Prévenez-moi quand je pourrais dans ce cas... » répondit la soeur, visiblement déçue de la réponse.

- « Je pense qu'elle devrait plutôt se reposer. Sa nuit a été difficile... Elle a fait des cauchemars et j'ai dû lui administrer une dose minime de sédatif pour atténuer la douleur sans faire de mal au bébé... C'est à dire pas beaucoup... » expliqua-t-il.

- « Oh je vois... Ce soir vous pensez que je pourrais lui parler ? » demanda Raquel.

- « Et bien... Je pense que cela dépendra de comment se passe la journée. Je vous donnerai ma réponse ce soir. » dit-il après un instant de réflexion.