————— Quelque part sur le globe, 13h34, cabine de Sergio.
Pensant en silence sur son lit, Sergio réfléchissait à la suite du voyage qu'il allait réaliser. Dans quelques heures, il débarquerait à terre et devrait gagner un minuscule aéroport clandestin pour pouvoir prendre un petit avion et être sûr d'arriver à bon port avant Raquel et sa famille si celle-ci décidait par miracle de venir le retrouver. En attendant, il prenait autant de repos qu'il le pouvait ou du moins, il essayait. Car pour l'instant, il lui était impossible de fermer l'œil. Son esprit tournait à plein régime, rendu totalement fou par l'ignorance de toutes les variables possibles que pouvait comporter la suite du voyage et le futur de sa vie également. Il n'avait aucune garantie pour certaine chose ce qui plongeait sa tête dans le chaos de l'imagination débordante de tous les scénarios possibles et impossibles également qui pourraient avoir lieu dans une une issue de futur possible. Et maintenant, il en venait à réfléchir également sur des principes philosophiques... Le futur par exemple : qu'est-ce que c'est ? Pouvait-il vraiment prétendre avoir tout prévu et sachant que des milliers de combinaisons différentes existaient, parfois avec des variables si petites qu'elles en étaient invisibles mais pouvaient tout changer par leurs seules présences ? C'était comme jouer au loto en connaissant les quatre premiers chiffres, tu avais plus de chances de réussir, d'être assuré de ta sécurité, mais il fallait choisir parmi des milliers d'autres pour avoir la bonne combinaison gagnante qui ici, te garantissait ta survie. Comment ne pas être impressionné par ce champ des possibles et même des impossibles ? C'était tout simplement spectaculaire ! Un changement de décision, une habitude, un changement même infime tel qu'un pas de travers de seulement deux millimètres et tout pouvait basculer. Vous pourriez vous retrouver sur la trajectoire de quelqu'un qui se décalera probablement et pourrait en décaler un autre qui finirait sur la chaussée et serait heurté par un véhicule. Tout ça pour deux millimètres. Deux millimètres. Mais si tout était déjà déterminé comme le pense Descartes, alors vous seriez fatalement déterminé à échouer ou à réussir. Quelle maigre consolation face à la douleur de perdre quelqu'un ou d'avoir échoué à quelque chose... Mais ce ne serait pas de votre faute alors si cette personne c'était fait renversé par une voiture car elle était prédestinée à cette fin. Sergio trouvait cela bien trop facile de simplement blâmer le destin pour une erreur humaine que quelqu'un aurait fait... Bien sûr, parfois, des catastrophes ou des bonnes choses arrivent sans qu'on ne puisse en voir les liens de causalité pourtant, on ne peut nier que si une chose arrive, c'est que quelque chose l'a causé, même si elle nous semble invisible ou inexistante. Il y a toujours une cause, une cause venant de quelque chose ou de quelqu'un qui aurait pu changer sa décision pour éviter cela. Tout dépend des autres et pas forcément de nous-même. Il est si simple de causer la mort de quelqu'un si vous aviez... Une simple décision, un geste incongru et tout bascule. Et après, vous nous demanderez de ne pas nous inquiéter ? C'était juste impossible pour l'esprit de Sergio. Il en venait à calculer chaque possibilité, à essayer de contrôler tout ce qui l'entourait pour éviter au maximum les marge d'erreur pouvant mener à la mort ou à la blessure de quelqu'un. Malheureusement, bien trop souvent, cela devenait illusoire dans certaines situations... Comme son premier braquage... Parce qu'il n'avait pu voir toutes les possibilités, Moscou, Oslo et Berlin étaient morts... Il était le seul à blâmer... Il le savait... Et il le regretterait toute sa vie. Jamais plus il ne pourrait se regarder dans le miroir sans y penser... Il ne pourrait jamais plus regarder Denver ou Helsinki dans les yeux sans se sentir coupable également... Il ne se faisait pas d'illusions, il savait que c'était de sa faute... Juste la sienne. Et celle de personne d'autre. Il aurait dû savoir, prédire, voir, comprendre pour éviter cela mais non, il avait été distrait, certes de la plus belle des façons et par la plus belle des femmes qu'il lui aie été donné de rencontrer dans sa vie, mai il avait été distrait, et voilà à quoi cela avait mené... La mort. Elle était partout et il la sentait derrière chacun de ses pas, comme un fantôme invisible qui attendrait la moindre de ses erreurs pour lui enlever quelqu'un d'autre. Sa plus grande peur était qu'à cause de lui, Raquel ou un membre de sa famille finisse par en payer le prix fort... Jamais il ne pourrait se pardonner si il arrivait malheur à la femme qu'il aimait ou à Paula qu'il se prenait à aimer comme si elle était sa propre fille ou à Mariví qu'il appréciait tellement pour sa personnalité pétillante et taquinante. Bien sûr, bien trop souvent, elle le mettait mal à l'aise avec ses questions indiscrètes mais cela était rafraîchissant et faisait partie de son charme ainsi que du pourquoi Sergio l'appréciait tant. Elle était incroyable ! Ça lui changeait tant de sa vie d'avant maintenant qu'elles étaient toutes les trois ici, là, dans sa vie, dans sa tête et surtout dans son cœur. Voilà pourquoi Sergio calculait d'autant plus, réfléchissait à s'en griller les neurones pour éviter tout malheur possible. Parce qu'il ne s'en relèverait pas et ne se le pardonnerait jamais. Et il savait que causer de la peine à Raquel, Paula ou Mariví le détruirait d'autant plus. Il les aimait. L'amour était et serait toujours le sentiment le plus fort rendant un invisible plus résistant et prêt à se battre pour ceux qu'il aimait mais aussi, il était le responsable de la plus grande des faiblesses et des peurs de cette même personne. C'était beau mais douloureux. Aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de nous détruire si il le souhaite ou par sa disparition, que cela soit intentionnel ou non.
VOUS LISEZ
M'aimeras-tu encore ?
FanfictionPrologue/Résumé: (ce résumé contient du spoil sur la saison une et deux) Le 21 octobre 2016, un groupe de braqueurs dirigé par celui que l'on appelle le Professeur prennent en otages les 67 personnes présentes dans la Fabrique de la Monnaie et du T...