M'aimeras-tu encore ?

Chapitre 56 : À la découverte d'Hanoï ?

————— Hanoï, 1h54, dans les rues de la capitale.

Raquel marchait, sa fille et sa mère juste derrière. Paula baya à s'en décrocher la mâchoire. En Espagne, il était actuellement 19h54 et il faut croire que la marche et le vol ont eu raison du peu de forces de sa fille.

- « Maman... On va où ? » demanda Paula.

- « Je cherche un petit hôtel calme chérie. Il faut mieux éviter ceux avec des caméras de surveillances. » répondit Raquel en s'arrêtant, se tournant vers sa fille.

Paula se frotta les yeux.

- « Et c'est encore loin ? »

- « Je ne sais pas. Je crois qu'il y en a un au bout de la rue. Tu es fatiguée ? » s'inquiéta Raquel.

Paula hocha la tête.

- « Donne-moi ton sac. Je vais le porter. » dit sa mère.

- « Mais... Maman... T'es sûr ? Tu ne devrais pas avec le bébé... » murmura Paula.

- « Ta fille à raison chérie. C'est hors de question. » appuya Mariví d'un air sévère.

Raquel leva les yeux au ciel.

- « Par Dieu ! Je ne suis pas en sucre. Donne-moi ce sac. De toute façon, l'hôtel n'est pas loin. Je ne vais pas m'effondrer ! » soupira-t-elle.

Autant elle aimait sa mère, mais des fois, Raquel trouvait ses réactions et préoccupations parfaitement inutiles. Elle était enceinte certes mais ça ne l'affaiblissait pas. Loin de là. Ironiquement, ça la rendait plus forte en fait. Cela lui donnait la force nécessaire pour fuir à l'autre bout du monde pour que sa fille, sa mère, Sergio, elle et son enfant à naître aient un avenir ensemble loin des craintes gouvernementales et des lois oppressives qu'elle avait appliqué si longtemps pour eux. Elle avait trouvé une raison de vivre, une raison de se battre, et elle ne comptait pas la perdre pour finir en prison. C'était parfaitement hors de question.

Paula lança un regard interrogateur à sa grand-mère qui soupira, hochant la tête pour lui indiquer d'obéir à sa mère. Raquel eut un petit sourire victorieux. Elle balança le sac de sa fille sur son épaule à présent libre et continua son chemin jusqu'à arriver devant la devanture d'un petit hôtel. Le Hanoï Evergreen Hotel. Le quartier semblait assez fréquentable et la rue était très animée de vendeurs de nourriture et de petits magasins avec des souvenirs ou bien des fournitures de première nécessité. En regardant rapidement l'entrée et la devanture, Raquel fut satisfaite de ne voir aucune caméra.

- « Cela vous irait-il ? » demanda Raquel en se tournant vers sa petite famille.

- « Oui moi j'aime bien ! » répondit Paula en sautillant.

- « Ça n'a pas l'air mal. » dit Mariví en hochant la tête, satisfaite de savoir que sa fille n'aurait plus à porter longtemps autant de poids sur ses épaules.

- « Très bien. Attendez moi ici, je vais aller voir si ils ont des chambres de libres. » dit Raquel.

Sa mère et sa fille hochèrent la tête, s'adossant au mur de l'hôtel et commençant une discussion sur la nourriture asiatique, confondant les cultures et les cuisines ainsi que les plats entre chaque pays. Raquel sourit et entra, laissant l'un des sacs dehors avec sa fille et sa mère. Il n'était pas nécessaire de montrer qu'elle n'était possiblement pas seule. Si elles ne restaient pas ici.

- « Good evening. Do you have a spare room for tonight? » demanda Raquel avec un fort accent espagnol.
(« Bonsoir. Avez-vous une chambre libre pour ce soir ? »)

- « Good evening madam. Yes, we have a few left. Are you alone? » répondit la réceptionniste.
(« Bonsoir madame. Oui, nous en avons quelques unes. Êtes-vous seule ? »)