Épilogue :

286 18 7
                                    

C'était une chaude journée. Une brise presque inexistante faisait à peine frémir les feuilles des palmiers et des arbres tropicaux. On entendait la mer rugir, ses vagues s'écrasant sur le rivage comme si elles souhaitaient le détruire. Le soleil était brûlant. Le silence environnant n'était rompu que par les sons de la nature en mouvement. Un frémissement de feuilles, un craquement de brindilles, un chant d'oiseau.

Soudainement, rompant le calme pesant, un cri résonna dans l'air chaud de l'après-midi. Un cri de douleur.

En traversant la forêt ombragée et humide, on trouvait une maison de bois à espace ouvert. Le cri venait de l'étage. Si on suivait la provenance, bientôt, on entendait des gémissements, des halètements puis, enfin, une voix. Celle d'un homme.

En poussant la porte de la pièce, en tombait sur deux êtres humains, un homme et une femme. L'une couchée sur le lit, saisissant les draps, trempées de sueur, le ventre rond d'une nouvelle vie. L'autre entre les jambes de la femme, l'aidant sans nul doute à mettre au monde l'enfant. Ce dernier était presque là.

L'homme était stressé mais réfléchi. L'angoisse l'habitait, habilement dissimulée sous un masque de concentration et de préoccupation évidente pour la femme. Il était aisé de deviner l'amour liant les deux.

La femme, le visage baigné de larmes de douleur, semblait effrayée. Sûrement que c'était la première fois qu'elle donnait la vie dans ces conditions. Elle était en territoire qu'on ne saurait juger comme totalement inconnu ou simplement étranger à sa connaissance première. Quand il semblait que son inquiétude prenait le dessus, ses yeux se tournaient vers l'homme qui la rassurait d'un sourire.

Sur le sol, il y avait un livre pour enfant, signe que d'autres qu'eux deux et bientôt trois vivaient là. Cependant, ils semblaient être absents.

Un autre cri de douleur, cette fois-ci plus fort que l'autre, résonna dans la pièce.

- « Je vois la tête mon amour, c'est presque fini ! » s'exclama l'homme.

La femme gémit.

Il lui semblait qu'il s'était écoulé des heures depuis le début du travail. Jamais elle n'avait accouché avant sans péridurale ou sage-femme. C'était effrayant et surtout douloureux. Terriblement douloureux. Mais pour son bébé, elle le supporterait. Son amour était là et avec lui ici, elle savait que tout irait bien.

Serrant les dents sous le coup de la douleur, la femme poussa à nouveau. L'homme l'informa que la tête était sortie et elle lui adressa un sourire fatigué.

Bien vite, après quelques autres poussées et contractions douloureuses, l'enfant naquit.

Son cri résonna dans la maison, se joignant aux pleurs de sa mère et du soupir soulagé de son père.

C'était une petite fille.

L'homme s'empressa de déposer l'enfant sur le ventre de sa mère qui sanglotait de soulagement, un sourire épuisé mais néanmoins lumineux sur ses lèvres sèches.

- « C'est une petite fille Raquel. » murmura l'homme en s'asseyant près de la femme.

- « Alice. » répondit la dénommée Raquel.

Le bébé venait d'ouvrir les yeux, montrant deux orbes d'un bleu nuit splendide.

L'homme sourit.

- « Elle a les yeux de ma mère. » l'informa-t-il.

- « Cependant, elle a mes cheveux mon amour. » nota Raquel en notant la petite touffe duveteuse sur la tête de leur fille.

- « Notre fille est aussi belle que les anges. » dit l'homme.

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant