Il était sûr de sa victoire. Sûr qu'il gagnerait, les ridiculiserait à nouveau. Alberto les observait de ce regard moqueur, supérieur, qu'il avait si souvent à destination de son ex-femme ou même de n'importe quelle personne susceptible de vouloir entacher sa réputation à laquelle il tenait énormément. Il la pensait inébranlable, immuable, un roc, une statue des plus solides qu'il serait impossible de détruire ou même d'effleurer. Quelle belle erreur.
- « Raquel. Où est Laura ? Qu'est-ce que tu lui as fait croire encore ? » demanda Alberto d'un ton froid, faussement soucieux de sa compagne.
- « Tu ne l'approcheras plus jamais. Elle ne veut plus jamais te revoir. » répondit Raquel, glaciale.
- « Qu'est-ce que tu es encore allée raconter Raquel...? Je veux bien être patient, comprendre que tu vis mal notre séparation mais est-ce une raison pour me gâcher la vie de cette manière ? Tu m'empêches même de voir ma propre fille te rends-tu compte ? Tu ne peux pas priver Paula de son père. » soupira Alberto.
Raquel leva les yeux au ciel. Toujours cette même manière de se désigner comme la personne la plus sensée des deux, celle qui pardonne et est patiente avec l'autre et sa « folie ». Elle aurait presque envie d'en rire tant cela pouvait être prévisible de la part de cet homme. Comment diable avait-elle bien pu tomber amoureuse de lui ? Elle se le demandait tous les jours sans trouver une autre réponse que « Il t'a fait miroiter ce qu'il n'était pas ».
- « Je n'ai rien raconté. C'est elle qui m'a parlé. De tout ce que tu lui as fait. De cette même violence que tu as utilisé contre moi. Paula ne veut plus te voir. » annonça simplement Raquel d'un ton calme, neutre, réprimant un sourire amusé en sentant la rage commencer à naître chez son adversaire.
- « Tu sais très bien que je n'ai jamais levé la main sur toi Raquel. Jamais ! Je ne suis pas un homme violent ! J'aime profondément ta soeur et notre fille ! Comment peux-tu même en douter ? » s'exclama Alberto, faussement touché par les accusations de son ex-femme.
- « Tu peux la faire à tous sauf à moi Alberto. C'est toujours facile de se rattacher à la version que l'on préfère écouter plutôt qu'à la vérité si cette vision vous conforte dans ce que vous préférez croire. » répondit Raquel.
Julia eut un sourire.
- « Il est normal que ta plainte n'est jamais aboutie. Tu n'as aucune preuve tout comme ta soeur n'en a pas non plus. Vous vous plaisez simplement à tenter de détruire ma vie. Toi particulièrement. Tu mens comme tu respires Raquel. Depuis toujours. Mais je suis prêt à ne pas porter plainte pour harcèlement moral si tu cesses des bêtises dès à présent. » dit Alberto, jouant si bien la carte de l'altruisme qu'on aurait presque pu y croire.
Presque.
Raquel se mit à rire. Elle essuya quelques larmes de rire qu'elle avait aux coins des yeux et adressa un sourire à la femme qui l'accompagnait, Julia, qui avait un sourire moqueur aux lèvres, levant un sourcil amusé pour accompagner ce dernier.
- « Pourquoi ris-tu ? Es-tu devenue folle ? » s'inquiéta Alberto, un peu perdu.
- « Oh non mon cher. Julia peux-tu me passer ce beau dossier ? » demanda Raquel à sa voisine.
- « Avec plaisir. » répondit la jeune femme en lui donnant le dossier.
Alberto pâlit un bref instant mais se reprit aussitôt, affichant une moue détachée à toute épreuve bien qu'il avait un très mauvais pressentiment.
Raquel sortit du dossier des images qu'elle se garda bien de montrer tout de suite en les plaquant face contre le bureau de bois qui la séparait de l'homme violent qu'était son ex-mari.
Une fois qu'elles furent toutes sorties, Raquel eut un sourire carnassier envers Alberto qui sentit que cette fois-ci, il allait le payer. Raquel n'avait cette expression cruelle qu'exceptionnellement, quand elle savait ce qu'elle faisait, qu'elle était sûr que la personne devant elle allait payer pour ce qu'elle avait fait d'une manière ou d'une autre. Ce sourire-là, il ne l'avait vu qu'une fois, durant un interrogatoire avec un proxénète il y a quelques années de cela. Il savait qu'elle ne le réservait qu'à ceux qu'elle haïssait plus que tout au monde et qu'elle prendrait un malin plaisir à détruire pierre par pierre devant tout ceux qui seraient présent. Accessoirement, lui devant tout le commissariat à présent.
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M'aimeras-tu encore ?
FanfictionPrologue/Résumé: (ce résumé contient du spoil sur la saison une et deux) Le 21 octobre 2016, un groupe de braqueurs dirigé par celui que l'on appelle le Professeur prennent en otages les 67 personnes présentes dans la Fabrique de la Monnaie et du T...