Chapitre 44 : Viol/ences conjugales.

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Dire que leur arrivée au commissariat avait été mouvementé était le plus grand des euphémismes. Ça avait plutôt foutu un bordel monstre. Particulièrement à partir du moment où Laura était parvenue à dire d'une voix claire qu'elle voulait porter plainte, pourquoi et contre qui.
En vérité, seule la présence rassurante de sa soeur qui fusillait tout le monde du regard l'avait aidé un temps soit peu à ne pas partir en courant en voyant les regards goguenards que les anciens collègues de sa soeur lui lançaient. Puis, quand ils avaient entendu de sa bouche ce qu'elle faisait là, ils avaient semblé sortir d'un long rêve en écarquillant les yeux, signe que peut-être, enfin, l'idée qu'Alberto soit réellement un homme violent est enfin atteint la zone de traitement minuscule de leurs cerveaux qui semblaient si primitifs tant ils étaient capable de nier la réalité malgré les preuves qu'ils pouvaient avoir sous les yeux.

- « Le premier qui sort une de vos blagues pourries, je lui encastre sa tête dans son bureau c'est clair. » dit Raquel d'une voix glaciale, voyant un de ses anciens collègues, García, un macho comme elle en avait vu très peu dans sa vie, ouvrir sa sale bouche aux dents gâtées et à l'haleine digne d'une décharge publique.

Il la referma, la fusillant du regard tandis qu'elle lui rendait son regard avec une haine non-dissimulée. Rompant l'échange qui avait rendu l'atmosphère lourde et pesante d'un silence empli d'une tension agressive si rare que personne n'osait ne serait-ce qu'ouvrir la bouche ou même faire un geste de peur de se retrouver la tête dans le bureau, une jeune femme s'approcha, ayant le courage d'approcher les deux femmes. Aux yeux de tous, Raquel protégeait sa soeur telle une lionne avec son petit. Si quelqu'un osait ne serait-ce que lui lancer un regard moqueur ou dubitatif, il pouvait être assuré de perdre son âme dans les profondeurs des Enfers tant elle le maudirait à travers ses yeux qui lançaient tellement d'éclairs à la seconde qu'il devenait même étonnant que personne ne soit encore mort électrocuté sur le champ en croisant son regard.

- « Je vais prendre votre plainte. Raquel si tu veux bien me suivre avec ta soeur. » dit une jeune femme en désignant son bureau qui, pour le plus grand soulagement de Laura était vitré et donc isolé des oreilles indiscrètes de tous ses inconnus qui la jugeaient sans la connaître elle le savait.

- « Merci Julia. » répondit Raquel.

Elle se tourna vers sa soeur en lui adressant une sourire rassurant et l'emmena à sa suite derrière son ancienne collègue, Julia Hernandez. La main de Raquel tenait celle de sa soeur, exerçant une pression qui acheva de la rassurer suffisamment pour qu'elle accepte de traverser ce champ de regards scrutateurs qui semblaient tenter de percer son âme, son corps, pour découvrir si elle mentait et si c'était Raquel et ses idées complètement folles qui l'avait persuadé de porter plainte à son tour sans preuve. Sentant un vent de panique et d'angoisse commencer à souffler dans son coeur et son esprit, Laura ferma les yeux un instant, tentant d'appeler à elle le visage rassurant de Zoran. Celui-ci apparut aussitôt, souriant, la couvant d'un regard que seul lui avait pour elle. Elle se sentit mieux et réouvrit les yeux juste à temps pour voir Ángel sortir de son bureau et commencer à s'approcher de Raquel. Celle-ci ne l'avait pas encore vu. Laura savait très bien à quel point il importunait sa soeur.

- « Ángel si tu fais un pas de plus on porte plainte pour harcèlement c'est clair. Tu ne l'approches pas, tu ne lui parles pas et t'arrêtes de l'appeler. » cracha-t-elle avant de rentrer dans le bureau à la suite de sa soeur qui s'était retournée pour la regarder d'un air incrédule, stupéfait mais aussi soulagé.

- « Merci... » soupira-t-elle.

Laura lui sourit d'un air rassurant.
Julia tira tous les rideaux qui se trouvaient sur ses vitres afin que personne ne puisse les voir et ferma également la porte à clé. Elle se tourna ensuite vers Raquel et sa soeur qui l'observaient sans comprendre le pourquoi du comment elle fermait sa porte à clé.

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