Chapitre 62 : En attendant l'invisible.

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Dire que le jardin botanique était beau n'aurait pas été à la hauteur de la chose. C'était comme un tableau aux milles couleurs offert aux yeux non-avertis des mortels, un don divin laissé sur la Terre pour ravir la beauté du monde. C'était tout bonnement spectaculairement beau. Paula était comme une petite fille dans les allées, essayant sans y parvenir de retenir tous les noms des plantes qu'elle croisait. C'était compliqué comme vous vous en doutez. Malgré sa bonne mémoire, elle n'y parvenait pas. C'est pourquoi, depuis quelques minutes, elle était passée à une manière de faire plus intéressante. Papier, crayon. Elle écrivait tous les noms avec dans l'idée de chercher plus tard tout ce qu'elle pouvait savoir sur ces plantes ci. Dans un livre de botanique ou bien sur internet, elle s'en fichait. Elle voulait juste savoir.

Plusieurs serres permettait à des plantes non-acclimatées de pousser sans trop de problème. Les rayons de soleil pleuvait sur les feuilles et les pétales, faisant resplendir les couleurs et scintiller l'eau du petit lac artificiel au centre du jardin. Un petit pont permettait de le franchir, reliant deux berges assez proche. Ainsi, dessus, on avait vu sur le reste du lac avec, en arrière plan, les fleurs plus sauvages et tropicales qui se trouvaient non loin de là.

Juste sublime.

- « Maman. On fait quoi après ? » demanda Paula en se tournant vers sa mère avec un regard sérieux.

Raquel comprit qu'elle cherchait à savoir pour Sergio sans le dire.

- « Une promenade nocturne sur le fleuve d'Hanoï en bateau. Il paraît que c'est très beau. » répondit Raquel.

- « D'accord. » accepta la petite.

La famille Murillo-Fuentes s'installa sur un des bancs de bois répartis sur le pourtour du lac. Des oiseaux avaient également élu domicile dans le jardin botanique. Ils y trouvaient tout ce dont ils avaient besoin : des insectes, des graines, du nectar pour certains comme le colibri, des plantes et des arbres dans lequel s'installer et de l'eau à profusion.

Bien vite, Paula se leva, décidant de parcourir une allée toute seule en courant pour aller revoir une plante qu'elle aimait particulièrement. Elle s'avança dans l'allée sous les yeux de sa mère qui la surveillait de loin. Rapidement, elle trouva l'objet de sa recherche et l'huma à nouveau en souriant. Elle entreprit d'essayer de la dessiner du mieux qu'elle pouvait sans se rendre compte que sa présence solitaire attirait les regards.

Un homme finit par s'approcher d'elle. Il posa une main sur son épaule, la faisant sursauter et se retourner. L'homme était basané, d'origine probablement vietnamienne, assez grand et fort mais sans trop être dans l'excès.

- « ขอโทษนะ หายแล้วเหรอ? » demanda l'homme d'une voix grave.
(« Excusez-moi, êtes-vous perdue ? »)

Paula écarquilla les yeux, reculant jusqu'à heurter la barrière, secouant la tête.

- « คุณแน่ใจไหม? คุณไม่ควรอยู่คนเดียวที่นี่ ... » l'interrogea à nouveau l'homme.
(« Es-tu sûr ? Vous ne devriez pas être seule ici... »)

Un petit regroupement de personnes commençait à se former autour de Paula, la faisant paniquer car elle ne voyait plus sa mère maintenant.

Raquel, pour sa part, s'était levée dès que l'homme avait commencé à s'approcher. A présent, elle courait presque, seule le rappel constant de sa mère dans son dos l'empêchant de courir pour arracher la main de cet homme inconnu posé sur l'épaule de sa fille.

- « Paula ! » l'appela Raquel en voyant le regroupement la couper du contact visuel avec sa fille.

- « Maman ! » répondit la voix de sa fille.

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant