Chapitre 54 : Tu me manques bien trop mon amour...

227 16 16
                                    

————— Quelque part dans les airs au dessus de l'Europe, Avion, 9h21.

Assise sur son siège d'avion, contemplant avec ravissement le spectacle de la lumière solaire sur les délicats nuages cotonneux, Paula rêvassait, pendant à tout ce qu'elle voulait faire et à tout ce que ce nouveau départ pouvait signifier pour elle et sa famille. Premièrement, elle allait aller dans un nouveau pays ce qui signifiait une nouvelle langue à apprendre. Paula avait toujours aimé apprendre les langues étrangères à l'école mais elle savait pertinemment que c'était bien différent d'être dans le pays pour l'apprendre et apprendre en cours. Elle parlait l'espagnol comme langue maternelle et maîtrisait quelques bases d'anglais qu'elle avait vu en classe. Elle savait se présenter essentiellement. En français, elle ne savait dire que bonjour, merci, je t'aime, oui et non. Les autres langues lui étaient totalement inconnues et Paula se réjouissait avec bonheur de savoir qu'un nouveau panel de connaissances linguistiques s'ouvrait à elle. De plus, elle savait aussi que Sergio était très intelligent aux vues de ce qu'il arrivait à faire pour le braquage de l'année dernière et de ce qu'il avait mis en place pour que sa mère, sa grand-mère et elle puisse le retrouver en toute sécurité. Ainsi, elle espérait que parce qu'il partait si loin dans un pays étranger, il savait parler assez bien la langue de là-bas et peut-être d'autres aussi qu'il pourrait également lui apprendre.

Deuxièmement, Paula serait grande soeur dans quelques mois et dire qu'elle avait hâte serait un euphémisme. Elle espérait avoir une petite sœur même si un petit frère lui plairait aussi. Elle se demandait qu'elle serait la réaction de son potentiel futur papa à cette nouvelle. Est-ce qu'il allait en être heureux ? Ou bien est-ce qu'il rejetterait sa mère ? Et elle et sa grand-mère dans tout ça ? Paula savait pertinemment que si Sergio avait le malheur de faire du mal à sa mère en la rejetant, elle lui en voudrait toute sa vie et si cela ne tenait qu'à elle, potentiellement qu'elle appellerait cet Ángel qui n'avait de cesse de poursuivre sa maman de ses avances impromptues pour lui dire où il se trouvait. Cependant, sa mère était très attachée à lui et Paula également alors elle espérait que jamais cela n'arriverait.

Troisièmement, elle pourrait avoir enfin un papa. Paula avait oubliés manqué de la figure paternelle douce que tous ses amis, masculins et féminins avaient. Elle voulait pouvoir faire tout ce qu'un enfant ferait avec un père. Elle voulait qu'on lui raconte des histoires qui vont peur le soir, en sécurité dans ses bras qui l'envelopperaient dans un câlin réconfortant et protecteur. Elle voulait jouer au requin dans la mer quand son père s'amuserait à la manger faussement avec ses mâchoires mimées par ses mains. Elle voulait qu'il lui lise son histoire préférée avant de dormir. Elle voulait pouvoir râler quand il lui donnerait un bisou piquant par sa barbe. Elle voulait s'amuser à lui faire des couettes avec ses cheveux presque trop courts pour cela. Elle voulait s'amuser à faire la course sur le sable ou dans la rue et qu'il la laisse gagner exprès ou bien s'amuse à la rattraper pour la faire tourner dans les airs. Elle voulait pouvoir rire, parler, crier, chanter, pleurer avec un papa comme tous ses amis le faisaient si souvent. Elle voulait un père qui s'amuserait à terrifier son amoureux ou son amoureuse de la pire des punitions si il ou elle lui faisait du mal. Oui Paula voulait tout cela. Et avec Sergio, elle espérait de tout son cœur l'obtenir.

Raquel, de son côté, ne sentait pas le trouble de sa fille. Elle réfléchissait également, essayant de faire taire ses piques d'émotions étranges qui ne lui appartenaient pas. Sergio lui manquait atrocement mais la perspective de le revoir et savoir qu'en elle vivait un parfait mélange d'eux deux la rassurait, calmait momentanément la douleur sourde que créait l'absence de ce dernier. C'était comme un trou dans son cœur qui serait impossible à combler sauf par lui. Il avait la forme parfaite pour rentrer dans ce trou juste là dans son organe vital, s'adaptant parfaitement, épousant les parois pour ne plus laisser sortir une seule goutte de sang. Elle se sentait complète et elle-même avec lui, quand il était près d'elle. Mais maintenant, elle avait l'impression de n'être qu'une coquille vide, un frêle roseau isolé couché par le vent violent d'une tempête à venir. Elle priait intérieurement pour que tout aille bien. Mon dieu si elle ne pouvait pas le retrouver, Raquel savait qu'elle finirait par mourir de son absence.

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant