Chapitre 8 : L'espoir.

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Cela faisait plusieurs heures qu'il restait là, à fixer obstinément l'écran de son téléphone dans l'espoir de voir apparaître un message mais rien. Il soupira de déception. Il avait pensé que peut-être, en lisant sa carte, elle aurait vu l'indice conduisant à son numéro... Ou peut être qu'elle l'avait trouvé mais l'avait brûlé ou déchiré... Ou alors elle ne l'aimait plus et avait décidé de donner son numéro à la police... Oui on pouvait le tracer avec... C'était stupide mais il voulait lui montrer qu'il lui faisait confiance... Il posa brusquement son téléphone sur la table et se leva. Il décida de sortir pour se changer les idées. Encore une fois, il devint un homme qu'il n'était pas. Cette fois-ci, il s'appelais James Cortèsa. Il soupira et se regarda dans le miroir. Il se sourit à lui-même mais ça lui semblait si faux qu'il grimaça. Il attrapa son téléphone au cas-où puis sortit. Il se retrouva rapidement dans le flot de passants de 17h30. Il se dirigea vers le parc le plus proche, Jardines de Nuevos Ministerios. Il entra dans les jardins en souriant. Marcher au milieu de la verdure l'avait toujours aidé à aller mieux. Il venait souvent se promener ici durant le braquage de la Fabrique quand il devait se calmer et que le sport n'y parvenait pas. Il avança calmement, se relaxant au gré du vent qui lui caressait le visage, emportant avec lui le doux parfum de l'herbe coupée. Il s'assit sur un banc. Sergio fixa le ciel en pensant à tout et à rien. Il se demandait comment allait la bande. Il savait que l'enfant de Stockholm était né maintenant, question de logique, mais ne savait ni son nom ni sa date de naissance. Est-ce que Tokyo et Rio était toujours ensemble ou avaient-ils fini par se séparer ou s'entre-tuer ? Helsinki et Nairobi formaient, à coup sûr un bon couple d'amis, Sergio n'avait aucun doute la dessus. Et puis Denver et Stockholm étaient amoureux alors tout devait bien aller pour eux. Plus il réfléchissait et plus il se rendait compte que la seule personne seule de la bande c'était lui. Denver était avec Stockholm, ils étaient amoureux, Tokyo et Rio aussi et puis Helsinki et Nairobi étaient meilleurs amis. Non il n'y a pas à dire il était définitivement le seul à avoir loupé quelque chose dans ce braquage... Ce qu'il avait loupé c'était elle. Raquel. Pourquoi avait-il fallu qu'il en tombe amoureux ? Sergio sourit. Il savait pourquoi. Personne ne l'avait autant fasciné qu'elle. Elle était intelligente, belle, attentionnée, gentille et si lumineuse à ses yeux. Elle avait rendu sa vie meilleure au moment-même où ils s'étaient vu la première fois. C'était un coup de foudre en vérité. Mais il était si peu habitué à aimer et à être aimé qu'il ne s'en était pas rendu compte tout de suite. Il avait commencé à se poser des questions quand elle l'avait retrouvé au restaurant pour lui rendre son téléphone et qu'elle lui avait parlé de son ex-mari qui avait été violent avec elle. Quand il avait lu sa peur dans ses yeux, sa tristesse et sa détresse, quelque chose avait résonné en lui, comme un écho. Il sentait un besoin incontrôlable de la protéger et de la serrer dans ses bras pour lui faire oublier tout ce qui la blessait. Elle était si forte et pourtant si fragile à la fois... À ce moment-là, il ne comprenait pas vraiment ce sentiment... Mais quand ils avaient eu leur premier rendez-vous... Il avait compris. Elle l'avait eu. En même temps elle était si belle... Il ferma les yeux en y repensant.

Flashback

Elle était en avance, ça c'était sûr. Il souriait bêtement en pensant à elle. Elle, l'Inspectrice Murillo, celle qui devait l'arrêter et avec qui il s'apprêtait à avoir un rendez-vous. Aucune femme ne lui faisait cet effet-là. Il continua d'avancer sur ce trottoir en évitant ici et là des piétons pressés par le temps. Il arriva finalement avec deux minutes d'avance sur son horaire d'arrivée prévue. Ça ne lui avait prit que trois minutes contre cinq habituellement. Il s'arrêta devant la porte et se rendit compte qu'il était essoufflé. Lui, Sergio Marquina, avait presque couru pour retrouver une femme ?! C'était si inhabituel et étrange qu'il ne put s'empêcher de rire, faisant se retourner quelques passants qui le fixaient bizarrement. Ils devaient le prendre pour un fou... Pourquoi s'était-il pressé ainsi ? Une idée lui vint mais il la repoussa aussitôt. Non ! Impossible ! Il ne pouvait pas être amoureux d'elle ! Il n'avait jamais été vraiment amoureux dans sa vie et personne ne l'avait réellement aimé. De ce qu'il avait comprit, il servait simplement de bouche-trou pour ses anciennes petites amies qui étaient aux nombres de trois. Elles n'acceptaient d'être victime avec lui que quand elles s'ennuyaient. Elles s'étaient servies de lui. Sergio s'en fichait pas mal en vérité mais bizarrement, en pensant au fait qu'elle aussi pouvait se servir de lui, il eut un pincement au coeur. Non vraiment cette femme le perturbait et le fascinait à la fois. Il recoiffa ses cheveux et remit sa cravate en place puis poussa la porte du Hanoï. Il salua Pablo de la main et parcourut la salle du regard. Elle était là, assise à une table sur une banquette, seule en l'attendant. Elle ne l'avait pas encore remarqué si bien qu'il eut tout le loisir de la détailler. Il sentit un sourire se peindre sur son visage et une douce chaleur se répandre dans tout son corps. Cela le perturba d'autant plus qu'il rougit quand elle releva la tête et que leurs regards se croisèrent. Un sourire éblouissant s'afficha sur le visage de Raquel. Il eut l'impression d'être comme ébloui par elle. Il s'approcha de la table où elle se trouvait en lui souriant en retour. Était-ce lui ou les joues de l'Inspectrice s'étaient auréolées de rouge ? Il détailla chaque parcelle d'elle. Elle était tout simplement magnifique ! Ses cheveux et son rouge à lèvres mettaient parfaitement en valeur son visage et ses deux beaux yeux noisettes où il pourrait; à coup sûr, se noyer. Il s'assit en continuant de la regarder. Il remarqua qu'elle rougissait sous son regard. Lui aussi était rouge d'ailleurs mais il ne pouvait s'empêcher de la regarder ainsi. Son regard plongea dans celui de Raquel. Il sentit la chaleur qui, tout à l'heure était agréable, le brûler de l'intérieur. Il se sentait gêné pour la première fois de sa vie, non pas sur un sujet de discussion mais de simplement parler et paraître ridicule devant quelqu'un, devant elle.

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant