Chapitre 22 : Partir pour toujours...?!

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Les messages d'Ángel avait tétanisé le couple. Sergio regardait Raquel et Raquel regardait Sergio. Ángel était donc jaloux à ce point là ?! Seule différence dans leurs inquiétudes respectives, Raquel avait peur de perdre Sergio mais lui, lui s'inquiétait plutôt du message de Raquel disant qu'elle avait failli mettre fin à ses jours... À cause de lui...

- « Tu...Tu as songé...à mettre fin à tes jours Raquel...? » lui demanda Sergio à l'oreille.

Raquel sembla surprise qu'il s'inquiète de cela plutôt que pour sa vie. Il se préoccupait d'elle ça c'était sûr, chose que de très rares personnes faisaient...

- « Hmmm... On va dire que ça a été compliqué pour moi à une période oui... » avoua Raquel à voix basse.

Sergio ne savait quoi dire. Il se sentait tellement coupable... Les mots lui manquant, il préféra les gestes et la serra contre lui comme pour lui signifier que non, jamais il ne s'en irait loin d'elle, plus jamais. Raquel se blottit un peu plus contre lui, se concentrant sur son parfum si rassurant pour ne pas repenser à cette période douloureuse de sa vie. Elle n'en avait jamais parlé à personne. Qui comprendrait ?

- « Raconte-moi. » lui proposa Sergio d'un voix douce.

Elle releva la tête et le fixa.

- « Seulement si tu le souhaites bien sûr... » balbutia-t-il, mal à l'aise sous son regard vide.

- « D'accord... » dit-elle sans s'en rendre compte.

Elle-même s'étonnait de ce besoin d'en parler. Finalement, elle prit une grande inspiration et, tout en recalant sa tête dans le cou de Sergio, Raquel ouvrit la bouche pour commencer à raconter. Paula s'était rendormie.

*Flashback*

Ce jour-là, cette semaine-là était pire que les précédentes. Pourquoi ? Elle le savait et pourtant l'ignorait tout autant. Se fixant dans la glace, Raquel pleurait. Oui encore. Même elle se trouvait pathétique d'être si faible elle qui pourtant arrivait toujours à faire fasse à tout d'habitude mais voila, elle craquait. Plus de six mois après mais elle craquait. C'était comme une tour, un barrage qui s'effondrait, détruisant tout sur son passage. Sa mère était dans la chambre juste à côté et pourtant, elle ne savait rien des idées sombres qui traversait l'esprit de sa fille à cet instant. Personne ne se doutait de ce qu'elle ressentait au fond d'elle, personne. Son téléphone vibra une nouvelle fois. C'était encore lui. Ángel. Il ne la lâchait pas et ça l'énervait encore plus. Raquel se détestait d'être si faible, de se laisser aller ainsi, d'être incapable de faire face à sa vie, de ne pas être capable de dire non une bonne fois pour toutes à Ángel et de bloquer son numéro et par dessus tout, Raquel se détestait de penser encore à lui. Tous les jours, toutes les nuits, toutes les heures, toutes les minutes. Tout le temps. Jamais elle n'arrivait à ne plus y penser. Qu'elle était sotte se répétait-elle chaque jour ! Oui si sotte d'avoir penser qu'il pourrait l'aimer, elle. Cette femme qui n'était en réalité qu'une façade, qu'un mensonge balancé à la face du monde pour faire croire à tous que Raquel Murillo était encore en vie. Elle avait cru qu'il était différent, qu'il la comprenait mais non, il s'était servi d'elle comme tous les autres et encore une fois, elle s'était laissée faire. Elle avait eu la sensation de redevenir vivante près de lui, avec lui, quand il l'embrassait, quand il la serrait maladroitement contre lui, quand il l'aimait... La chute n'en avait été que plus dure. Il avait emmené avec lui la dernière parcelle d'elle-même. Raquel se mentait à elle-même et à tous depuis si longtemps qu'elle ignorait maintenant ce qui était vrai et ce qui était faux. Ses souvenirs heureux s'effaçaient un à un, la laissant seule face à cet océan de douleur qui la noyait peu à peu. Cela faisait bien plus d'une semaine ou d'un mois qu'elle y pensait. Penser à quoi ? À partir. Partir pour de bon. Loin. Seule. Pour être enfin en paix. Sauvée pour toujours de ses brimades que tous lui lançaient, éloignée de leurs regards de pitié, de moqueries, de méchanceté et de haine qu'elle se prenait tous les jours. Elle y était habituée maintenant mais elle se rendait compte à présent que, bien loin de lui passer dessus sans l'atteindre, ces mots, ces regards la touchaient toujours en plein coeur. Elle ne faisait que les ignorer. Les ignorer mais ils restaient, attendant leur heure, le moment où elle baisserait sa garde pour la détruire d'un même assaut. C'était arrivé. Aujourd'hui. À cause de qui à cause de quoi c'était simple. À cause d'elle. C'était toujours de sa faute non ? Elle n'avait pas vu que cet homme se foutait d'elle, elle n'avait pas vu que son mari était violent, elle n'avait pas vu qu'Ángel était aussi obsédé par elle, elle n'avait rien vu, rien ! Aveugle depuis sa naissance, pensant que le monde était beau, qu'il était en paix et que tout était très simple c'était blanc ou noir rien d'autre mais non ! Non ! C'était trop simple ! Elle était la seule idiote à ne rien avoir vu c'était tout. C'était de sa faute. Oui forcément c'était la sienne. Celle de qui d'autre sinon ? Que c'était-il passé ? C'était simple. Une chose ridicule. Une moquerie. Juste une et pas la plus douloureuse, la plus méchante ou la plus vraie non non. C'était juste une moquerie banale et sans intérêt mais qui avait fait l'effet d'une bombe en elle. « Tu es pathétique Raquel, ridicule ! »... Voilà cette moquerie, ce jugement qu'elle se prenait pourtant tous les jours et qu'elle-même avait. Mais c'était celle de trop. Celle qui avait fait déborder le vase. Une goutte dans un océan qui pourtant avait créé un raz-de-marée. Elle était rentrée, comme un automate, après cette réflexion d'Ángel. Elle avait récupéré Paula en remettant son masque de mère heureuse. Mais celui-ci était fissuré. En rentrant, elle s'était enfermée dans la salle de bain, n'avait rien mangé, rien bu. Raquel s'était contentée de se regarder dans le blanc des yeux dans ce miroir qui lui renvoyait toute l'horreur de sa fragilité, toute l'horreur d'elle-même. Ses larmes avaient coulées comme à chaque fois. À chacune qui apparaissait et coulait, c'était comme un coup de poignard dans son coeur, elle se détestait encore un petit peu plus à chaque fois qu'un de ses diamants liquides et salés coulait sur sa joue. Aujourd'hui enfin elle partait, elle disait oui à ce besoin de liberté, de paix. Le reflet argenté de cette lame se reflétait dans ses yeux, les illuminant comme ils ne l'étaient plus depuis son départ. Regardant son poignet si frêle, si fragile, si blanc, Raquel laissa une larme tombée dessus. Elle approcha lentement la lame. La caresse, le froid du métal lui semblait si réconfortant à cet instant. Raquel se regarda une dernière fois dans la glace, se souriant à elle-même avec fierté entre ses larmes. Elle s'apprêta à marquer à jamais l'innocence de son poignet droite de la douleur de sa vie quand on toqua à la porte.

- « Maman... Tu viens me coucher ? Je veux mon bisou avant de dormir... »

La voix de sa fille fit comme un éclair dans la pénombre de son esprit. Elle secoua la tête et se rendit compte de ce qu'elle allait faire. Raquel lâcha la lame dans le lavabo en reculant. Son pied heurta la corbeille à linge et elle s'écroula sur le sol. La lame disparue dans la bouche d'évacuation du lavabo laissée béante.

- « J'a... J'arrive ma chérie... Attends moi dans ta chambre... » répondit Raquel d'une voix blanche.

- « D'accord... Tu t'es fait mal ? »

- « Non... Pourquoi dis-tu ça ? » demanda Raquel d'une voix blanche.

- « Je t'étais entendue tomber... » répondit Paula dubitativement.

- « Oh... Non tout va bien ne t'inquiète pas attends moi dans ta chambre j'arrive. »

Raquel entendit les pas de sa fille s'éloigner. Elle prit sa tête entre ses mains en pleurant en silence. Elle était égoïste. Elle avait voulu s'en aller en laissant sa fille seule tout en sachant avec qui elle se retrouverait si cela arrivait ! Sa mère aussi avait besoin d'elle ! Elle ne pouvait pas se laisser aller ainsi ! Non, impossible ! Raquel sécha ses larmes et se releva. Elle se fixa encore une fois dans le miroir.

- « Tu es ridicule Raquel... » se souffla-t-elle à elle-même.

Elle ouvrit finalement la porte, éteignit la lumière et se rendit dans la chambre de sa fille pour la coucher. Ce soir-là, Raquel frôla la mort, sauvée par sa fille. Elles s'endormirent toutes les deux dans la chambre de Paula. La mère serrant la fille contre elle comme pour se raccrocher à quelque chose.

*Fin du flashback*

Durant tout le récit, Sergio était resté muet, trop choqué par tout ce qu'il entendait. Raquel avait failli se tuer par sa faute. Sans qu'il ne s'en soit rendu compte, des larmes coulaient sur ses joues. Raquel releva la tête. Elle croisa son regard désolé. Elle vit ses larmes. Elle lui sourit tristement et les effaça de ses doigts. Raquel regarda l'horloge sur le mur. Deux heures étaient passées. Elle avait vraiment parlé pendant deux heures ? Plongée dans ses souvenirs comme dans une sorte de transe, Raquel ne s'était rendue compte de rien.

- « Je suis désolé... » souffla Sergio.

Raquel tourna la tête vers lui.

- « Moi aussi... » répondit-elle tristement.

Elle enfouit son visage dans son cou. Lui, caressa ses cheveux avec douceur, se rendant compte de l'ampleur des dégâts qu'il avait causé. Il aurait pu ne jamais la revoir, ne jamais la retrouver, la perdre pour un plan qui n'était même pas de lui... Qui était un hommage... Un simple hommage à l'homme le plus important de sa vie, son père. Alors, comprenant à quel point il avait été égoïste de servir d'elle ainsi, Sergio se promit de ne plus jamais l'abandonner, même si il devait y laisser la vie. Quoi qu'il arrive, si il devait s'enfuir, elle viendrait avec lui. Elles viendraient toutes avec lui. Si c'était trop dangereux pour elles pour qu'ils partent ensemble, il laisserait un indice. Il ne voulait plus la perdre. Plus jamais.

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¡Hola mis ángeles!
Comment allez-vous en cette belle matinée de novembre ?
Moi je vais bien écoutez.

Voici le nouveau chapitre.
J'ignore totalement comment j'ai pu écrire ça mais j'aimerai savoir si cela semble fidèle à la réalité ou non.
Si ça ne l'est pas dites le moi et je modifierai.
Je veux que tout soit le reflet de la réalité.

Bref j'espère que ce chapitre vous a plu.
Qu'en pensez-vous ?
Pensiez-vous qu'elle mentait quand elle a envoyé le message à Ángel disant qu'elle avait songé à partir ?
Et maintenant ? La croyez-vous ?
Je suis désolée si cela évoque de mauvais souvenirs pour vous...

Prenez soin de vous mes petits anges !
Je vous aime profondément ❤️❤️❤️
N'oubliez pas d'être heureux ❤️

¡Besos a todos! 💜

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant