Chapitre 41 : Un parfum rassurant.

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La musique de chacun a continué de résonner longtemps entre les murs de la chambre de Paula. Chaque note se mêlait à une autre, venant d'une autre partition, créant une nouvelle symphonie qui n'existait que pour eux et que jamais ils ne pourraient rejouer à l'identique.
Brisant ce moment magique, le téléphone de Raquel se mit à sonner. Cette dernière le sortit de sa poche et fronça les sourcils devant le nom du correspondant qui cherchait à la joindre.C'était Ángel. Raquel fit rapidement signe à tous d'arrêter de faire jouer leurs boîtes à musique et quitta la chambre en décrochant.

- « Ángel. » dit-elle dans le téléphone d'une voix tout sauf sympathique.

- « Salut. Comment vas-tu ? »

- « Ça ne te regarde pas. Pourquoi m'appelles-tu ? » répondit-elle d'un ton glacial.

Un silence s'installa de l'autre côté du combiné puis un soupir se fit entendre.

- « On a du nouveau sur l'enquête. » lâcha finalement Ángel.

Raquel faillit en lâcher son téléphone.

- « Et donc ? Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle.

- « On a réussi à remonter jusqu'à une adresse IP sur le DarkWeb. L'homme qu'on a arrêté semble avoir été payé pour enlever Paula. On ne sait pas encore par qui mais la police scientifique progresse rapidement. » répondit Ángel.

Raquel se retint de soupirer d'énervement. La police scientifique ne trouverait rien... Alberto en fait partie. Elle savait très bien qu'il orientait les recherches vers des voies sans issue...

- « Ce qui est étonnant par contre, c'est qu'Alberto n'est pas réapparu depuis deux jours... » dit Ángel.

- « Pourquoi ? » demanda Raquel, bien qu'elle se doutait de la réponse.

- « Je ne sais pas mais il paraît que ta soeur l'a largué par téléphone et qu'il est parti à sa recherche pour essayer de la reconquérir. »

Raquel se retint à grande peine de s'énerver en voyant ce mensonge dont elle n'ignorait absolument pas l'identité du créateur. C'était forcément lui. Faire passer sa compagne comme la méchante de l'histoire pour s'en servir comme moyen de pression, ça il savait faire oui. Tous étaient contre toi et pour retrouver un semblant de vie sociale et de considération, tu t'excusais et ça recommençait encore. Mais pour les autres, ce n'était jamais Alberto le problème... Non. C'était celle qui était avec lui. Alberto était l'homme gentil, doux, compréhensif mais un peu jaloux, seulement d'une manière tendre d'ailleurs en public, il était l'homme parfait aux yeux des femmes et un exemple à suivre aux yeux des hommes. Mais si seulement ils connaissaient l'envers du décor... Cet homme froid, violent, calculateur, sadique même parfois et insultant qu'il était en privé, prenant plaisir à briser coup par coup, parole par parole, celle qui avait eu l'idiotie ou bien le courage de lui confier son coeur, son corps et son esprit. Chacun en ressortait avec des multiples blessures et cicatrises et pourtant, les autres fermaient les yeux. Quand tu leur disais que tu étais partie, on te répondait « Tu es folle ? Pourquoi as-tu fait ça ? Il est fou de toi ! Ça t'amuse de détruire les gens comme ça ?! ». Oh ça oui Raquel en avait fait les frais. On l'avait dénigré, insulté, tenté de la convaincre d'aller le retrouver car je cite « Il est au plus mal sans toi. Tu lui manques terriblement. Il n'arrête pas de se demander ce qu'il a pu faire de mal. Tu pourrais faire un effort quand même. ». C'était toujours elle la coupable. Et quand elle avait osé dévoiler la vérité, c'était pour ne recevoir qu'en retour que les critiques et les insultes de ses collègues, amis et de sa famille aussi. En même temps, comment pouvait-elle convaincre ses proches d'une vérité si éloignée du mensonge qu'ils avaient toujours connu ?

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant