Chapitre 52 : Pour une lettre.

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————— Madrid, Chambre de Raquel Murillo, 15h03.

Non ! C'était impossible ! Raquel, une main sur sa bouche, sentit ses larmes lui monter aux yeux. Elle essaya de les retenir mais en vain. Celles-ci commencèrent à couler par dizaine sur ses joues. Raquel posa une main sur son lit derrière elle pour lui éviter de s'effondrer devant ce qu'elle lisait à la télé. Elle fixait l'écran avec aberration et douleur.

- « Plus d'un an après le braquage de la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre, le cerveau en charge du braquage, Sergio Marquina alias Le Professeur, a été repéré dans les rues de Madrid depuis déjà quelques jours. Une vaste opération pour tenter d'arrêter ce criminel a été lancé sans succès. Celui-ci est parvenu à s'échapper et à quitter l'Espagne dans les plus brefs délais. Des questions se posent encore quant à l'implication de l'ex-inspectrice Murillo. L'a-t-il recontacté ? L'a-t-elle aidé à s'échapper ? Toutes ses interrogations sont sans réponse pour le moment. » dit la présentatrice.

Il avait quitté l'Espagne... Sans la prévenir. Raquel était à la fois soulagée qu'il s'en soit sorti et détruite de ne pas savoir s'il reviendrait pour elle. Encore une fois il s'était enfui en la laissant seule face à tous. L'enveloppe que Raquel tenait à la main tomba sur le sol en laissant s'échapper quelques photos. Son bonheur venait de se transformer en un cauchemar. Raquel les ramassa en les contemplant sans cesser de pleurer. Elle jeta les photos sur le lit en s'y laissant tomber assise. Raquel prit sa tête entre ses mains. Son enfer recommençait. Il lui avait promis de ne plus jamais la laissé, de l'emmener avec lui mais il n'avait pas tenu parole... Sergio l'avait à nouveau abandonné... Raquel se laissa glisser du lit jusqu'au sol. Elle entoura ses genoux de ses bras sans réussir à calmer ses sanglots qui étaient si nombreux qu'elle avait du mal à respirer. Elle avait l'impression de sombrer à nouveau dans cette spirale infernale qui avait tant de fois failli la briser la dernière fois. Raquel pleurait tellement que voir était impossible. Mais de toute façon qu'est ce qu'elle pourrait bien voir ? Qu'il s'était encore moqué d'elle ? Que Ángel avait raison ? Qu'elle était ridicule à pleurer ainsi pour un homme qui ne faisait que la blesser ? Voir le reflet de sa propre solitude ? De sa douleur que personne ne pourrait jamais comprendre et encore moins guérir ? Elle était rentrée si heureuse et en même temps si stressée par la nouvelle qu'elle avait apprise et elle ne voulait qu'une chose, la partager avec lui... Mais il n'était plus là maintenant. Il la laissait encore seule, perdue dans ses sombres pensées qui refaisaient surface à présent que tout espoir s'était envolé... Sergio représentait à ses yeux le doux soleil du printemps qui éclairait son univers si sombre et brisé par tout ce qu'elle avait vécu. Son absence la plongeait à nouveau dans cette tristesse et cette douleur infinie qui cette fois, voulaient la détruire... Elle était seule à nouveau... Enfin... Elle était presque seule...

Une des photos sur le lit vint tomber avec douceur à côté d'elle. Raquel la prit du bout des doigts et la serra contre son coeur. C'était tout ce qui lui restait de lui à présent qu'il avait disparu. Une larme vint s'écraser sur la photo pendant que Raquel la fixait. En réalisant dans quelle situation elle était à nouveau, ses pleurs redoublèrent d'intensité.

Sa mère, de la cuisine, l'entendit et décida de monter pour comprendre pourquoi sa fille pleurait tant. Elle poussa la porte. Mariví vit l'écran de télévision et les informations qui y passait. Elle vit les images posées sur le lit et sa fille sur le sol qui pleurait de douleur. Elle se précipita vers elle pour la serrer contre elle. Mariví comprit. Raquel pleurait tellement que son corps était secoué de spasmes à chaque respiration qu'elle parvenait à prendre. Sa mère lui caressait les cheveux doucement, espérant que cela la calmerait comme quand elle était petite mais rien ne pouvait guérir un coeur brisé. Rien sauf le temps.

Sergio était parti.

————— Rez-de-chaussé.

Paula était dans la cuisine entrain de jouer avec l'unique lettre qu'il y avait dans la boîte aux lettres aujourd'hui. Le nom de sa mère était inscrit dessus. Paula entendait sa mère pleurer sans comprendre pourquoi. La dernière fois qu'elle avait pleuré ainsi, c'est quand ce qu'elle espérait être son futur-papa était parti après le braquage de la Fabrique. Non il ne pouvait pas être parti à nouveau n'est-ce pas ? Il lui avait promis de ne plus jamais les laisser ! Paula aimerait monter pour faire un câlin à sa mère mais sa grand-mère lui avait demandé de rester là pendant qu'elle allait voir ce qui se passait. On sonna à la porte. Paula s'avança et ouvrit celle-ci. Un homme, un livreur sans doute se trouvait devant celle-ci, un colis à la main.

M'aimeras-tu encore ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant