Chapitre 18.2

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- Il s'agit de...

- Christophe Biost du groupe Promiocle !

- Exact Elyne. Ton Papi Riri avait raison. J'ai appelé le groupe, ce matin. Au début, ils ne voulaient rien me dire et une nana de l'accueil se contentait de me répéter qu'il était absent mais que je pouvais avoir quelqu'un d'autre. Quand j'ai vu que cela ne donnerait rien, je l'ai laissé me passer l'un de ses collaborateurs. Et là, j'ai joué franc jeu avec lui. Je lui ai dit cash, que je pensais que son Mr Biost était mort en même temps que l'homme qu'il avait interrogé.

- Qu'a-t-il dit ?

- Il a été surpris mais en même temps, je l'entendais presque cogiter. Il a fini par prendre mes coordonnées et m'a dit qu'il me rappellerait. C'est ce qu'il a fait deux heures plus tard. Entre temps, il était allé directement voir le patron pour l'informer de mon appel et en même temps, essayer de savoir pourquoi Christophe Biot était absent depuis maintenant une quinzaine de jours.

- Et alors ?

- Alors, le patron a reçu, deux jours après sa disparition, une lettre de démission de celui que maintenant on sait qu'il est mort. Il lui annonçait avoir rencontré quelqu'un et souhaitait la suivre à Paris. Ce qui l'a quelque peu surpris, c'était que la lettre était manuscrite, alors que cet homme tapait vraiment tout sur son ordinateur. D'ailleurs, même pour un courrier important, il aurait utilisé la messagerie internet. Mais bon, comme dans leur groupe, le travail ne manque pas, il a pris l'info et hop !

- Quelqu'un a repris le dossier sur lequel il bossait ?

- C'est là où c'est le plus étrange : personne ne savait sur quoi il bossait actuellement... ni pour qui ! Je pense que du coup, ils vont mener leur enquête en interne. Tout ce que nous savons donc, c'est ce que Mr Del Castelix t'avais dit : que ce serait de la famille à Kristen qui voulait découvrir la vérité sur le décès de cette dernière.

- Oui, et que le détective avait une preuve que c'était Bérangère qui avait fait le coup. Je me demande comment elle a fait pour le tuer.

- Désolé, mais j'étais trop loin pour avoir pu le voir. Quant aux clichés, on ne peut pas zoomer plus.

Il nous passe ensuite deux autres photos du même moment où à chaque fois, on distingue l'homme occupé à découper, tandis que la femme regarde. Je ne vois rien de très intéressant là-dedans. Puis, il me prévient que les suivantes vont être plus dures pour moi. Mais tant pis. Il faut que je voie ce qu'a subit ce si gentil père adoptif.

- Je suis prête !

Mais en réalité pas du tout. Car si on distingue sur la première, cette espèce de baquet dans lequel avait été mélangé les produits chimiques qui ont failli m'être fatale, à l'inverse, même si je sais que j'ai dû l'apercevoir dans la fausse obscurité du sous-sol, mon cerveau l'avait volontairement extrait de ma mémoire. C'est donc un véritable choc que de voir mon Papi Riri, inconscient, la tête en arrière, dans cette position... A regarder de plus près l'installation pour forcer son mari à absorber tant d'alcool, j'en suis malade. J'aurais dû la tuer quand j'en avais le pouvoir. Il serait ainsi toujours en vie. Mon cœur est oppressé et je le sens qui s'emballe, tandis que je ne parviens plus à respirer normalement. Mon regard se brouille et je suis prête à me trouver mal. Mais Thiefen a le réflexe de couper la télé et s'est précipité sur moi. Il me prend dans ses bras et m'emmène dehors. Je souffre énormément. C'est très étrange car lorsque j'ai empoisonné mes parents, j'ai ressenti un sentiment de culpabilité mais quasiment aucune tristesse. C'était comme si je ne les avais quasiment jamais connus alors qu'ils m'avaient élevée... Mal, mais élevée quand même. Alors que lui, cela ne faisait que quelques années que nous nous connaissions mais je suis certaine qu'il m'a vraiment aimée comme si j'avais vraiment été sa fille de sang. Je me sens bouillonner sur place et si je m'écoutais, j'achèterais un fusil de chasse et j'irais directement lui trouer la peau. Mais ce serait vraiment trop lui faire d'honneur. Je veux qu'elle souffre comme j'ai actuellement mal. J'ai tant d'idées de tortures qui me viennent en tête que cela en devient presque inquiétant. Je ne voudrais surtout pas devenir comme mon ennemie.

Je remercie sincèrement Thiefen pour sa patience tandis que j'en veux un peu à Calimo de ne seulement pas être venu prendre de mes nouvelles, dehors. Mais quand on rentre, je vois que les deux frangins sont en grande discussion devant le dernier cliché.

- C'est la fameuse mise en scène dont vous m'avez parlé ?

- Oui ! Moi je suis désolé, mais elle est tout sauf folle. Il lui a fallu au contraire beaucoup de sang-froid et de réflexion pour obtenir un tel résultat. Je lui donnerais presque un rôle au cinéma tellement je la trouve brillante... Ne te vexe pas Elyne, mais la plus grande sagesse consiste à reconnaître les qualités de son ennemi pour davantage s'en méfier.

- Tu as raison. Excuse-moi, mais j'ai vraiment du mal à rester pragmatique.

- Si tu souhaites réellement te venger de manière radicale, j'ai une idée à te proposer. Mais pour cela, je vais, dans un premier temps, laisser parler mon ½ frère.

- On ne se connaît que depuis maintenant un peu moins de deux heures et je ne sais pas vraiment ce qu'à pu te dire Calimo, à mon sujet, mais saches une chose : quelle que sera ta réponse, je ne t'en porterais pas rigueur. Je souhaiterais simplement que tu gardes ça pour toi. Mon frère m'a dit que je pouvais avoir une entière confiance en toi.

- Bien sûr. Mais je dois reconnaître que tu m'intrigues beaucoup avec ton introduction.

- C'est un sujet que j'ai en tête depuis maintenant une bonne vingtaine d'années mais que je n'ai toujours pas mis en route pour la bonne et simple raison que c'est un projet que je travaille petit à petit. Et il est vrai que seul, c'est compliqué. Ton histoire m'a beaucoup touché, c'est pourquoi, j'ose t'en parler. Thiefen est également concerné, quand on voit comment l'a traité sa grande tante.

Bon sang de bonsoir, je déteste quand on fait durer le suspens de la sorte. Au contraire, j'ai l'impression qu'il sait déjà d'avance que je vais lui dire non. Il n'y a rien de pire que quelqu'un qui se fait d'ores et déjà sa propre opinion de ce que l'autre en pensera. C'est finalement Calimo qui le pousse à aller droit au but, sinon, je sens que demain matin on sera toujours là.

- Je déteste cette expression, mais j'ai été ce que l'on appelait autrefois, un enfant martyr. Tu comprendras, je pense, que je n'ai pas envie de m'attarder sur douze années de calvaire. Une chose est sûre, c'est que j'ai, comme toi, depuis très longtemps, une terrible envie de me venger.

La musique maléfique...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant