Louis
« Prêt ? »
Je hoche la tête et resserre mes bras autour de la nuque d'Harry qui m'aide à sortir de la voiture pour m'asseoir dans mon fauteuil roulant. Au début, j'ai voulu refuser le fauteuil, préférant les béquilles, mais le docteur a bien insisté sur le fait qu'avec mes côtes cassées et mes nombreux hématomes et ankyloses sur le corps, les béquilles seraient bien trop compliquées et douloureuses dans un premier temps. Alors j'ai cédé pour le fauteuil roulant.
« Ça va ? »
« Oui, ça va. » Je rassure Harry en essayant de reprendre mon souffle.
Chaque mouvement exerce une pression assez douloureuse au niveau de mes côtes cassées et me coupe le souffle, mais c'est déjà bien plus supportable qu'il y a trois jours.
Aussi, les nombreux hématomes commencent doucement à devenir moins douloureux, alors je suis un peu plus libre de mes mouvements.
Parfois, ma petite fracture au crâne me fait souffrir un peu, mais je crois que ça reste ma blessure la plus supportable, aussi étonnant que ça puisse être. Quoi que, ma fracture au tibia que les médecins ont opérés ne me fait pas trop souffrir non plus. Ça lance, de temps en temps sous le plâtre, mais les antis douleurs font bien leur travail à ce niveau-là.
Nous sommes samedi après-midi, et comme promis par le médecin, j'ai pu quitter l'hôpital après un dernier bilan complet de mon état de santé. Je suis soulagé, soulagé d'enfin rentrer à la maison et soulagé de retrouver mes habitudes, mon lit, et les bras de mon petit-ami la nuit.
Heureusement, le médecin l'a finalement autorisé à passer les dernières nuits avec moi, à l'hôpital. En revanche, il a été catégorique sur le lit en refusant totalement qu'Harry s'installe avec moi pour ne pas risquer de me faire mal. Mais maintenant que nous sommes de retour à la maison, je vais pouvoir me blottir dans ses bras comme je le veux.
Je m'en veux encore pour ce matin. Je n'avais aucunement le droit de m'adresser à lui de cette manière et je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je crois que l'accumulation de la douleur, de la fatigue et la frustration de ne rien pouvoir faire par moi-même a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
C'est affreusement frustrant et rabaissant d'être totalement dépendant des autres, et encore plus de mon petit ami, et ça me serre le cœur de ne rien réussir à faire par moi-même. Je me sens honteux, ridicule. Mais Harry n'y est pour rien. Harry n'a pas à subir mes sautes d'humeur.
J'ai bien vu dans ses yeux à quel point je l'ai blessé ce matin. Je l'ai vu au moment même où ma voix s'est élevée, au moment où je me suis adressé à lui dans un hurlement. J'ai vu la surprise, puis la blessure traverser ses beaux yeux.
Mon cœur s'est violemment serré et le souffle m'a manqué lorsqu'il a tourné les talons et qu'il est sorti de la pièce. Et j'ai réalisé. J'ai réalisé que je venais de blesser la personne que j'aime le plus au monde, gratuitement et sans aucune raison valable.
VOUS LISEZ
CLOSE YOUR EYES
Fanfiction« Tu préfères les chevaux aux humains ? » Je demande après avoir tourné sa phrase en boucle dans ma tête quelques secondes. « Oui... » Il répond dans un souffle. Un animateur de centre aéré, un moniteur d'équitation, quatre semaines de camp au cen...