PDV CHERIF
La lourde ironie du sort, là où je me trouve, cerné par les murs impitoyables de la solitude carcérale depuis une année entière et deux longs mois. Qui l'aurait cru ? Mon existence s'est transformée en un polar sombre où la seule visite que j'attends est celle de Zaya. Et comble de l'absurde, j'attends qu'elle vienne pour me pardonner. Pardonner à celui qui s'est perdu dans les méandres de sa propre culpabilité, qui a complètement foiré, qui s'est fourvoyé de A à Z, qui a perdu toute estime de lui-même.
Un coupable, voilà ce que je suis devenu, un prisonnier bien méritant. Le poids de chaque mauvaise action que j'ai commis à son encontre est là, gravé dans ma chair comme une marque indélébile. Pour tous les maux que j'ai infligés à ma pauvre Zaya, à cette femme qui n'a rien demandé d'autre que de la clémence et de l'amour sincère. je mérite chaque bris de pierre de ce sanctuaire de repentance. Pour toutes ces choses impardonnables, ces blessures infâmes que cette douce âme a endurées à cause de moi, moi, le malfaiteur de sa vie, le créateur de son tourment et de sa douleur.
Ali : Ne me dis pas que tu es toujours accroché à ton amour perdu ? Gars, elle vaut pas la peine. Sincèrement, elle réalise pas la pépite qu'elle avait en toi. Aucun homme ne peut te tenir tête, je te le garantis!
Moi : Non, tu peux pas comprendre. Tu sais ce que ça fait d'épouser son violeur ? C'est une blessure qu'on ne referme pas comme ça, Ali.
Ali : Et pourtant, tu l'as fait , tu l'as épouse, Cherif car d'autres hommes auraient réussi à échapper à la situation dans laquelle tu te trouves actuellement, en plus, tu admet volontairement ta culpabilité aux autorités, donc elles devraient en fin de compte pouvoir te pardonner. Bon, changeons de sujet, l'heure du casse-croûte approche.
Moi : Je te rejoins, attends-moi.
Et me voilà dans ce mauvais film. Ali, le seul pote qui me reste dans cette loque d'univers carcéral, où la bêtise est reine. Je prends mon plateau et je me dirige vers notre table habituelle.
Samir : Oh la star ! Chérif, le nabab des prisonniers, toujours à pleurnicher pour ce même visage féminin oublié !
Moi :Samir, évite de me chauffer, franchement.
Samir : T'es quand même un romantique Chérif, à verser des larmes pour cette fille. Pauvre naïf, elle doit être en train de vivre la belle vie avec un autre. Arrête de perdre ton temps pour elle.
Furieux, je l'attrape par le col et je lui colle la tête contre son plateau. Un, deux, trois chocs. Sans merci.
Moi : Écoute-moi bien, espèce de déchet : elle n'est pas une vulgaire fille de joie, elle est ma femme ! Si jamais tu ouvres encore ta bouche pour la salir, je te ferai souffrir.
Je relâche mon étau. Il se redresse, le regard furibond méthanolé dans mes prunelles comme un loup blessé cherchant à riposter.
Samir : Tu vas le payer, crois-moi, crétin de milliardaire gâté !"
Moi, provocateur : Allez, viens, je t'attends, viens réarranger mon visage si t'as le courage.
Samir, bouillonnant : Ta mère pourra plus te reconnaître!
EEt je retourne à ma table, nonchalant, sous les yeux ébahis des autres détenus.
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l'amour De ma vie est mon violeur
RomanceL'histoire de Zaya est à glacer le sang, un terrible drame qu'elle porte en elle. Cette femme a été victime d'un viol qui a complètement bouleversé sa vie, la laissant brisée et face à des traumatismes indescriptibles. Vous n'allez pas en croire vos...