Chapitre 74

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Moi : Évidemment, cela me déchire le cœur, parce que, n'oublie pas, je suis ton épouse pour le meilleur et pour le pire. Nous avons échangé des voeux sacrés avant même que tu ne te retrouves derrière les barreaux. Tu es Cherif Mohamed, pas Kamal Brahim, même si tu as fait le choix d'épouser Assia. Mais vois-tu, moi, je suis celle à qui ton cœur est lié, celle qui connaît chaque battement de ton pouls. Ton enveloppe charnelle, elle est mienne, et ça, le droit ne pourra jamais l'effacer. En dépit de ton choix, c'est mon nom qui est gravé en toi, mon amour. Tu portes toujours mes marques, Cherif Mohamed . Oui, tu es à moi, et à personne d'autre, tout ça ne change rien.ET ENTENDS-MOI BIEN, TU N'ES PAS KAMAL BRAHIM, MAIS BEL ET BIEN CHERIF, OK ?

Cherif : ........

Perché là, il était en train de me scruter pendant que je babillais comme une idiote. Ses yeux étaient rivés sur moi comme si chaque syllabe que je venais de lui déverser n'était qu'un tissu de mensonges saugrenus que j'avais improprement couvé.

Moi :  N'alarme-toi pas, Cherif , sois donc rassuré que jamais je ne t'imposerai ma présence, entends-tu ?

Cherif : Madame Mohamed, écoutez-moi bien, parce que je dois mettre les points sur les "i" là D'abord, je bats en brèche une erreur persistante qui m'a quand même un peu fait froncer les sourcils à la longue : je m'appelle Kamal et non Cherif, ma douce. Vous vous trompez royalement de prénom, et ça change tout, car je ne suis pas votre défunt mari Cherif. Jamais je ne prendrai sa place, c'est une certitude ancrée en moi aussi profondément qu'un chêne centenaire.D'ailleurs, en parlant de certitudes, je suis à cent mille lieux, à des années-lumière même, de croire cette histoire que vous venez de m'inventer. Vous y avez pas été avec le dos de la cuillère, faut avouer. Vous avez le don de la dramaturgie, cela dit. Mais vraiment, vous n'avez pas froid aux yeux de sortir un bobard de cette envergure, Zaya ? Allez, soyons sérieux deux minutes. La belle et douce Assia, c'est elle, l'amour de ma vie, la femme qui fait battre mon cœur à un rythme effréné, la muse qui inspire ma vie et ma passion. Je ne renoncerai pas à cet amour intense et vibrant pour une rencontre fortuite, un pur hasard de destin. Donc voilà où on en est, Zaya. Cette nuit , ça a été une erreur, rien de plus. Un faux pas dans la danse de ma vie. Ne vous faites pas d'idées, rien ne va se passer entre nous. Sur ce, bon vent.

Alors là, tu ne vas pas y croire. Non, mais sans blague, après tout ce que j'ai brassé pour lui, le gars ose dire que je suis juste une bourde dans son plan de vie, une bévue de première classe, tout simplement la cerise sur le gâteau de ses malheurs. Quoi? Moi, une erreur? Moi, un gaillard qui tire sur toutes les ficelles possibles, qui ne ménage aucuns efforts pour cette ingrate de première ?Une aventure, voilà ce qu'il dit que je suis pour lui. Comme si j'étais un phénomène de foire, une partie de son show à bon marché! Ces mots, ils m'ont frappé de plein fouet. Ils auront des répercussions, c'est sûr et certain. Il ne pourra pas s'en tirer, pas aussi facilement. Mon palpitant fracassé par ces flèches verbales, j'adopte le mode confontation. Ni une ni deux, je fonds sur lui. Bang! Une gifle, ma main laissant une marque tout à fait explicite sur sa joue. Le type reste stoïque, pas une flamme dans les yeux. Ben voyons, la provocation est de mise. Je poursuis donc mon assaut : vlan, un coup de pied en plein sur le pied, histoire qu'il se souvienne de ce baume à la douleur que j'ai détourné en punition. Clopin-clopant, il emmène avec lui les marques de sa méprise.

Entre mes mâchoires serrées, les mots explosent tels des feux d'artifice de colère .

moi : ESPÈCE D'IDIOT, OSES-TU PRÉTENDRE QUE JE NE SUIS QU'UNE PASSADE À TES YEUX ? NOUS VERRONS BIEN, MAUDIT SOIT L'INSTANT OU TES JAMBES REFUSERONT DE TE PORTER ! TON COMPORTEMENT ÉVOQUE LA LÂCHETÉ, INCAPABLE QUE TU ES DE MONTRER UN SEMBLANT DÉFENSE . NON MAIS SÉRIEUSEMENT, QUEL IMBECILE TU ES!SI TU SAVAIS À QUEL POINT JE TE VOUE À PRÉSENT UNE AVERSION PROFONDE , UNE HAINE SI PALPABLE!

l'amour De ma vie est mon violeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant