Chapitre 60

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Je cligne des yeux, un épais voile de pénombre m'accueille à bras ouverts; attaché à une chaîne rébarbative, élevée dans les ténèbres, je suis pris au piège. Je lutte, me tortille, essaye de me débarrasser de mes liens, mais ils me retiennent tels des serpents d'acier, fixés solidement à mes poignets. Pas de doute, je suis retenu, pris au piège dans la froide et humide sous-sol d'un bâtiment inconnu.

Un instant plus tard, un bruit annonce l'arrivée d'une petite troupe : quatre ombres masculines et une silhouette féminine légèrement plus petite s'insinuent dans mon champ de vision trouble. Ah, si seulement je pouvais distinguer leurs visages à travers cette obscurité dense, peut-être pourrais-je déchiffrer l'esquisse de mes ravisseurs.

Moi : Qui donc êtes-vous? Pourquoi diable suis-je enchaîné ?

Voici qu'une silhouette féminine se profile à proximité, et c'est avec une évidente hélation que je découvre, en scrutant les traits de son visage, qu'il s'agit bel et bien d'Aicha.

Moi : Tu es complètement déjantée, Aicha ? C'est ça, la surprise de dernière minute que tu me prépares ? Libère-moi, sur le champ ! N'as-tu donc aucun scrupule ? Les invités m'attendent à la cérémonie nuptiale, es-tu au courant ? C'est du sérieux, bon sang !

Aicha : Fermes-la un peu, si tu peux. On dirait que ça te plait, la surprise.

Moi : Non, mais quelle mouche t'a piqué? As-tu perdu l'esprit ? Tu as vraiment un pète au casque!

Sitôt ces mots sortis, le tableau se troubles. Aicha, sans crier gare, fait apparaitre un pistolet et le pointe dangereusement sur ma tempe. Ses yeux, d'un noir abyssal, semblent vouloir me transpercer.

Aicha : Es-tu donc sot ou aveugle peut-être ?

Moi : Franchement, je n'arrive pas à suivre là. Qu'est-ce que tu mijotes exactement? Peux-tu te calmer avec tes blagues de mauvais goûts, ça ne fait rire personne.

Aicha : tu es trop bête !

Moi : Allez, c'est le pompon! J'suis là, me grattant le crâne, perplexe. J'peux pas croire que tu joues les filles de l'air maintenant, Aicha, c'est le bouquet! Qu'est-ce qui te prend d'un coup ? Arrête de faire l'andouille, ce petit jeu ne te ressemble pas, ma fille!

Aicha : Aaah Zaya, ma tendre Zaya. Tu es un ange d'innocence dans un monde de renards rusés .

elle dit avec un sourire amusé, comme si elle tenait les plans d'un grand schéma que moi, j'étais incapable de déchiffrer.

Me voilà troublé, mal à l'aise, cherchant des réponses .

Moi : Alors claire la voie, éclaire moi, Aicha . Qu'est-ce qui te tracasse ?

je lui demandais en espérant que sa sagesse éclaircirait le brouillard dissipé de ma compréhension.

Aicha : Okay, prend une grande respiration parce le que je vais te balancer la vérité pure et dure. Devine quoi, Zaya? J'ai eu ton numéro depuis le premier jour où nos yeux se sont croisés. Oui, ma belle, je te hais depuis le get-go. T'as piqué mon Chérif, et ça, moi, je ne pardonne pas. Ah, si j'avais pu montrer ma répulsion dès notre première rencontre! Mais non, je devais jouer la comédie pour te voir me faire confiance.Pourquoi tu penses? Pour te détruire, et pas doucement. Non, j'ai voulu te réduire en poudre. Pourquoi? Parce que je savais quel genre de fille tu étais. Celle qui profite du malheur des autres, qui vole l'amour de leur vie. Au lieu d'être follement amoureux de moi, voilà-t-il pas que Chérif n'a d'yeux que pour toi. J'ai tout tenté pour le faire apprécier à sa juste valeur le petit charme hautaine que tu as, mais rien à faire! C'est sur toi qu'il a craqué.Et devine qui a envoyé Sarah pour séduire Chérif? Ouais, encore et toujours moi. Et pire encore, je lui ai confié comme mission de te faire souffrir assez pour te pousser hors de nos vies. Mais heureusement que tu es une tête de mule, tu ne lâches rien toi. J'ai toujours été là déguisé en la meilleure amie gentille et fidèle, juste pour m'approcher de toi, te préparer pour la chute. J'ai dû renoncer à mon envie de devenir la méchante de l'histoire parce que je voulais juste jouir du spectacle de ton déclin dans les ombres. Eh bien, j'avoue que ça m'a bien amusé !Tu te souviens du cas d'Aicha ? Tu sais quand , d'après ses dires effarants, elle trouva la drogue noyée dans son thé? Ouais, encore un joli coup de ma part! Oh, et encore mieux, c'est moi qui ai demandé à Sarah d'éliminer Rodrigue pour qu'il ne révèle pas ce qu'il sait. Même chose pour Med, c'est moi qui l'ai préparé à te séduire à se transformer en un monstre, à commettre les mêmes horreurs perpétrées par Chérif dans sa jeunesse. Rodrigue a tout balancé, mais il était trop tard. Sarah l'a arrêté avant qu'il ne dise tout.Je ne m'arrête pas là, mon cher. Je suis même allée jusqu'à embaucher un bandit pour te liquider lors de notre séjour à Dubaï. Malheureusement, ces imbéciles ne peuvent pas faire grand-chose correctement, et ils ont encore une fois échoué. Mais au final, c'est moi qui aurait dû être Madame Chérif Mohamed. Pas toi.

l'amour De ma vie est mon violeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant