l'amour De ma vie est mon violeur

chapitre 33

PDV CHERIF

Je joue l'orchestre d'un sommeil interrompu à plusieurs reprises, rongé par l'inquiétude. Elle ne daigne pas décrocher le téléphone de Morphée. Foutue pour foutue, je force mon courage à deux mains et enrobe la porte dans mes bras musclés. Peine perdue, aucun signe de vie. Le verdict tombe comme un couperet, tranchant et glacé: tout ça, ce n'est pas un simple rêve dans la nuit. L'impensable se fait frisson, se transforme en catastrophe dans mon esprit. Elle ne peut juste pas partir ainsi, pas par ma faute. Je ne pourrais jamais me le pardonner, le poids de la culpabilité serait trop lourd à porter. "Ne lâche pas prise Zaya", je me murmurais, alors que je quitte son appart tel un voleur dans la nuit. Le claquement sourd de la porte qui se referme semble trompetter ce chant de mort je déteste tant.

Je plonge dans les méandres de l'immeuble, porté par l'ascenseur jusqu'aux tripes de la bâtisse. En rampant vers la sortie, virevolter vers ma voiture, déposing Zaya sur le siège arrière avec une douceur ajoutée. Un frisson parcourt mon échine alors que je grimpe à bord, le silence de la voiture envahit par le bruit du moteur. Quelques instants de flottement et on est parti, la voiture s'allonge sur le bitume vers un destin incertain.

Après un périple durant une éternité dans la ville endormie, j'atterris enfin devant l'hôpital

Moi : VENEZ M'AIDER !!

Quelques minutes plus tard  . 

Docteur : Nul besoin d'éprouver une inquiétude excessive, il est fort probable, qu'elle émerge de son sommeil dans les heures à venir.

Moi : merci , mon Dieu .

Docteur : Tourmentée par une attaque d'anxiété intensément perturbatrice, ses pensées se replongent sans cesse en enfance, là où un évènement terrifiant l'avait traumatisée. L'impératif se fait alors sentir : elle doit trouver la force de raconter ce qui lui est arrivé pour permettre à un spécialiste de la psychologie de l'aider à affronter et à surmonter ce qui ne cesse de la hanter.

Moi : Je vais tenter le tout pour le tout pour lui donner la parole. Bien que ça semble être un pari risqué, que sa langue reste probablement captive, il n'en reste pas moins que l'essai est indéniablement en lui-même une victoire. Allez, une petite prière à la divinité du bavardage, et c'est parti!

Docteur : D'accord , vous faites intégralement partie de sa parenté.

Moi : eh ..... oui .

Docteur : venez signer ici .

Je suis allé signer .

Moi : ok .

PDV ZAYA

Bonestyles d'aquarelles nocturnes coulaient dans ma vision, je luttais pour ouvrir mes yeux. Dans un environnement non familier, je me sentais comme un brouillard flottant dans une pièce étrange. Mes membres semblaient engourdis, comme ralenti par une force invisible qui luttait contre ma volonté de bouger.Perdu dans cette obscurité, mon regard s'est posé sur un visage familier. Là, étendu comme une loque sur un canapé fatigué, se trouvait Chérif. Ce pauvre bougre semblait aussi perdu que moi. Et non, je ne pouvais certainement pas le laisser ainsi, ce n'était pas mon genre.Tant bien que mal, je me suis frayé un chemin jusqu'à la salle de bain, parcourant l'espace comme si je marchais sur un nuage mouvant. J'ai rempli un verre d'eau, l'eau fraiche écho à mes pensées et à ce que je m'apprêtais à faire.Armé de mon verre d'eau, j'ai regardé Chérif une dernière fois avant d'agir. Pauvre gars, il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. J'ai incliné le verre, laissant l'eau tomber en cascade sur son visage.