Chapitre 30

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PDV AÏCHA

Qu'est-ce qui se passe au juste? Ça fait une bonne demi-journée maintenant que je tente en vain de mettre la main sur Zaya. Et franchement, c'est pas pour dire, mais ça n'a ni queue ni tête! Je suis dans mes pénates, elle devrait être à portée de voix sans la moindre difficulté. Pourtant, là, rien de rien! J'ai essayé de la joindre à maintes reprises, histoire de la secouer un peu. Qu'est ce qu'elle fout ? Pas l'ombre d'une réponse! Je vous jure! Pas même un petit ping sur le portable, nada. C'est pas vraiment son genre, vous voyez?

Zaya, elle joue pas aux fantômes avec moi. C'est pas dans ses habitudes. Encore plus bizarre, elle répond toujours fissa à mes appels. Allez, faut que j'essaie quelque chose d'autre.

Zut! C'est pas un truc qui me réjouit, mais va falloir que j'appelle ses parents, à tout hasard. On sait jamais, se pourrait bien qu'elle soit encore coincée là-bas, une fois de plus. Bon, au moins, ils ont répondu au quatrième coup de fil!

moi : allô !

Khelti : Salutations, à qui ai-je l'honneur  ?

Moi :  salam wa alaykoum , khelti . C'est Aïcha, qui te parle, l'amie de Zaya !

Khelti :  Wa alaykoum salam benti, comment vas - tu ?

Moi : El Hamdouli'Allah , je vais bien et vous ?

Khelti : ma fille , je vais bien aussi.

Moi : Je vous prie d'accepter mes excuses pour cette intrusion intempestive dans votre soirée, khleti . Je m'interrogeais simplement : Zaya serait-elle encore présente là-bas ?

Khelti :  Il est désormais 5 heures depuis qu'elle a délaissé le confort du foyer. Selon les propos relayés, une assemblée, à laquelle tu devais aussi participer en compagnie de ton cercle d'amis, était agendée. Aurait-elle fait faux bond à cet évènement ?

Moi : Je ne peux affirmer avec certitude car je n'y étais pas, cependant j'ai l'intuition forte qu'elle est probablement chez elle, plongée dans les bras de Morphée. J'envisage de me rendre à son domicile pour en avoir le cœur net.

Khelti : Dans l'éventualité où vous la dénicheriez chez elle, seriez-vous assez aimable pour lui transmettre ma requête de prendre contact avec moi, je vous prie ?

Moi : D'accord !

Une fois la conversation téléphonique terminée, j'ai reposé le combiné avec une légère réverence, comme s'il s'agissait d'une tâche sacrée. Puis, emballant rapidement mes affaires dans mon fidèle sac qui portait les marques de nombreuses aventures, j'ai chaussé mes chaussures et je suis sorti à l'extérieur. J'ai pris un taxi .

[*******]

Comme une ombre, je me suis glissé dans l'enceinte de l'appartement , les talons tapissant le sol dans une danse silencieuse. Avec des pas lourds mais certains, je me suis dirigé vers l'antre de Zaya. J'ai cogné à la porte de son appartement, une, deux, trois fois, mais pas de réponse. Silence de mort. Elle n'était pas là cela criait dans mes oreilles. Même l'écho de mes coups semblait avoir disparu, comme englouti dans le néant de son absence.

Il y avait ce gouffre insondable de silence qui hurlait son absence. Ni un souffle, ni un murmure. C'est comme si le monde s'était vidé de sa présence. J'avais cette étrange sensation, ce pressentiment dérangeant qui me rongeait les entrailles. Pourquoi ressentais-je cela? Cette appréhension qui vous prend à la gorge et ne vous lâche plus. Elle a-t-elle rencontré une bête féroce sur son chemin ? Qu'elle soit encore en vadrouille ou face à un danger inconnu, mon cœur ne pouvait s'empêcher de craindre le pire. Y'a Allah, je t'en supplie, brise mes peurs et envoie une barrière de protection autour de Zaya. Qu'elle soit protégée de tous les dangers qui pourraient la guetter comme le loup guette sa proie. C'est fou comme une simple absence peut réveiller l'écho assourdissant de l'inquiétude. Un souffle, un murmure, voilà ce à quoi je m'accroche. Que la paix l'accompagne, où qu'elle soit.

l'amour De ma vie est mon violeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant