chapitre 32

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Et voilà, on a là notre bon vieux Cherif, surgissant comme un diable de sa boîte. Je jette un regard là-haut. Eh bien, qu'est-ce qu'il fait dans le coin, celui-là ? Sa présence était bien la dernière chose que je m'attendais à voir et certainement pas quelque chose que je souhaitais. Il a crocheté un regard vers ma direction, a ensuite braqué ses yeux sur Rahim et, comme un vrai ninja, il a disparu.

Bon sang, le bougre a eu l'audace de venir vérifier par lui-même si je respirais encore ou pas! Vous imaginez le tableau? Devant partir la queue entre les jambes, fumant de colère, parce que ses petits protégés n'ont pas réussi à boucler la mission qu'il leur avait confiée : m'expédier ad patres, autrement dit, me faire mordre la poussière! Eh bien, devinez quoi? Surprise, surprise, je suis bel et bien encore de ce monde, et autant dire que ça doit lui coller un sacré ulcère de me savoir si vivant! À lui, cherif bouffon, bien le bonjour de la part d'une meuf qui n'a pas encore dit son dernier mot!

Rahim : Alors là, qui pourrait bien être ce type, hein , je vous le demande ?

Moi : je le connais pas ! Pourquoi est-ce que tu me demandes ça, hein?

Une semaine s'était écoulée, Rahim m'avait pris à part, très persistant, insistant pour que nous établissions le contact avec la flicaille. Hélas, ma réticence à franchir le seuil du commissariat restait bien ancrée. Une brebis égarée sur le champ de justice n'a pas besoin d'une béquille, comme disait ma vieille tante Mabel. Ah, je te jure, j'étais décidé à tirer ce tracas du côté obscur tout seul, sans aucun chevalier en armure luisante pour venir à ma rescousse.

Rahim : Il est absolument nécessaire que nous nous rendions au poste de police .

Moi : Rahim, tu peux laisser tomber, vraiment . T'as beau insister, je ne mettrai pas un pied la dedans . Ce poste de police ? Pas question, mon vieux !

Rahim :  Y a un truc que tu me caches, c'est sûr, pas vrai ? Parce que, de ce que je comprends, t'as une réticence étrange, presque suspecte, à faire une petite balade jusqu'au poste de police. Allez, dis-moi tout, pour quoi donc cette cachotterie ?

Moi : Oh, Rahim, tu te fiches de moi ou quoi ? Pourquoi  aurais-je quelque chose à te cacher, hein ?

Rahim : Et voilà, ma décision est prise, la route vers le poste de police s'est tracée devant nous. Pas la peine d'arguer, pour une fois, tu te tais et tu me suis, c'est comme ça!

Moi : mais.....

Rahim : ta gueule !

Ah, il faut que j'agisse, et vite! Pas question d'aller dans l'antre de ces bleus. Si je franchis le seuil de ce comico, toutes mes machinations, filées au petit point, partiront en fumée. Je veux, je dois donner la monnaie de leur pièce à ces fripouilles, c'est une affaire personnelle. Mon frangin, je le connais comme la paume de ma main. Il est aussi têtu qu'une mule, une fois qu'il a une idée en tête, bon courage pour la déloger!

[*****]

Moi : il faut absolument qu'on embarque ça aussi!

Rahim : Je vais l'acheter dans la rue .

Moi : NON !

Rahim : Pourquoi tu hurles ainsi ?

Moi : J'ai même pas crié.

l'amour De ma vie est mon violeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant