Chapitre 59

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Quinze jours étaient passés. Michael avait l'impression que le temps était contre lui. Chaque jour défilait en une seconde. Il lui restait la moitié du temps défini par le mystérieux inconnu, et il avait rassemblé deux millions de dollars sur les dix millions demandés.

Il n'avait pas osé parler à Andrea de ce qu'il s'était passé, de peur de l'inquiéter plus qu'elle ne l'était déjà. Mais elle avait bien remarqué que le comportement de son fiancé avait radicalement changé depuis sa sortie improvisée pour "prendre l'air". Il partait tôt le matin, et rentrait tard dans la nuit. Ils ne se voyaient plus, à tel point qu'Andrea croyait parfois qu'il n'était pas rentré de la nuit. Chaque fois qu'il rentrait, elle dormait déjà, même chose quand il repartait. La seule chose qui permettait à la jeune femme de savoir qu'il était rentré était l'odeur récente de son parfum sur les draps du lit. Cette odeur qui désormais la peinait beaucoup. Elle avait fini par penser que Michael la trompait, qu'il allait voir une maîtresse avec qui il passait ses journées et qu'il allait finir par partir définitivement. Même Spencer et Blake ne pouvaient plus profiter de leur père. La petite fille semblait très perturbée par cette absence, mais au vu de tout ce qu'ils avaient vécu en peu de temps, elle ne posait pas de questions à Andrea.

Un jour, ou plutôt, une nuit, Andrea n'arrivait pas à se rendormir, quand soudainement, elle sentit un poids s'appuyer dans le lit. Elle se retourna lentement en vit Michael, allongé sur le dos, les yeux clos.

- C'est qui ? Chuchota-t-elle

Michael ouvrit les yeux et tourna la tête vers elle.

- Je t'ai réveillée ? Excuse moi.

- Non. Je dormais pas. Bon alors ? C'est qui ?

- De quoi tu parles ?

- Cette fille que tu vas voir tous les jours. C'est qui ? Je la connais ?

- Chérie... Tu ne crois quand même pas que je te trompe ? Soupira Michael

- Pourquoi tu me poses cette question si tu connais la réponse ?

- Écoute... Je ne te trompe pas. Ok ? Crois moi. Il faut que tu me fasses confiance.

- Alors explique moi pourquoi ça fait presque deux semaines que je ne te vois plus. Pourquoi ça fait deux semaines que tu rentres à pas d'heure ? Que tu ne donnes plus de nouvelles, ni à moi, ni à tes gosses ?

- Mon coeur je suis désolé mais je t'expliquerai tout bientôt... Dit Michael en se rapprochant d'elle pour la prendre dans ses bras.

- Explique moi maintenant. Répliqua Andrea en le repoussant. On est là tous les deux, alors vas-y, dis moi.

- Je suis épuisé là... Plus tard s'il te plaît.

- C'est ça de baiser à tout va et de rentrer uniquement quand on est fatigué. Chuchota Andrea en se retournant, laissant échapper un sanglot.

- Chérie... Dit Michael en entourant la taille de la jeune femme, calant sa tête sur son épaule et le torse collé à son dos. Il n'y a que toi... T'es la seule qui compte, fais moi confiance, je t'en prie...

- J'aimerais Mike... Mais tu vois il y a deux semaines tu me promettais des tas de choses. Un mariage, une vie parfaite à deux. Et du jour au lendemain tu disparais.

- Je sais que ça peut paraître suspect. Mais tu finiras par comprendre. Je te le jure. En attendant souviens toi que je t'aime.

Il embrassa la joue d'Andrea qui gardait son visage enfoui contre les oreillers... Elle finit par s'endormir, profitant secrètement de la chaleur des bras de Michael qui, comme elle s'en doutait, était éphémère et aurait disparu le lendemain, la laissant de nouveau seule. Le jeune homme quant à lui, peina à trouver le sommeil, se repassant en boucle leur conversation.

Si elle savait...

Il se demanda même si la jeune femme ne préférerait pas qu'il la trompe plutôt que d'être dans la situation actuelle. Si elle savait que son petit-ami était dans une situation plus que délicate... Si elle savait ce que Michael était contraint de faire pour payer cet homme. Il s'enfonçait toujours plus... Rajoutait toujours plus de consistance à une potentielle arrestation. Le jour où il allait se faire arrêter, son casier judiciaire serait bien rempli...

Il s'était finalement endormi pour seulement trois heures. Il s'était ensuite levé à cinq heures du matin, pour partir de chez eux, et reprendre la lourde tâche qu'il s'imposait désormais quotidiennement.

Il arriva rapidement dans un coin mal fréquenté de Los Angeles. Les ruelles sombres se succédaient, le peu de passants présents à cette heure-ci le dévisageaient, un air malveillant dans les yeux.

Michael finit par arriver dans un coin de rue plutôt tranquille. Il pénétra dans une ruelle, et s'y posta, assis sur les marches d'une vieille arrière boutique abandonnée. Il attendit quelques dizaines de minutes, avant qu'un homme d'une vingtaine d'années ne se dirige vers lui.

- T'as ce que je t'ai demandé ? Demanda-t-il, l'air ferme.

- Ouais.

- Bien. Tiens, mille dollars comme prévu. Dit l'homme en tendant une liasse de billets

- Non. On avait dit deux mille. Dit Michael en saisissant tout de même l'argent, regardant l'homme dans les yeux.

Ce dernier soupira en hochant la tête et sortit une deuxième liasse de billets. Michael saisit la liasse, compta rapidement les billets pendant que l'homme le regardait.

- Au fait. J'ai parlé de toi à des potes. Tu risques d'avoir pas mal de clientèle pendant quelques jours.

- Tu sais que je ne fais pas de traitement de faveur. C'est pas parce que c'est tes potes que mes tarifs vont baisser. Dit fermement Michael en mettant l'argent dans sa poche.

- Tu pourrais leur faire un prix.

- Désolé mais non. Ça ne fonctionne pas comme ça.

- Mouais... Bon tu fais quoi là, je t'ai donné mon fric il me semble non ? Qu'est ce que t'attends ?

Michael ouvrit sa veste et passa sa main dans sa poche intérieure. Il en sortit un petit sachet, contenant une fine poudre blanche. L'homme le saisit rapidement, salua Michael et partit aussi vite qu'il était arrivé.

Pendant plusieurs heures, ce même schéma se répétait. Quelqu'un venait, donnait de l'argent, et Michael donnait ce qu'on appelait de la "marchandise".

Le temps passait longuement, et pourtant, l'échéance pour payer les dix millions de dollars approchait à grands pas. La journée se terminait enfin. Il était minuit, et le dernier client venait tout juste de partir. Michael allait avoir un peu plus de temps pour se reposer que d'habitude.

Il repris la route pour l'appartement, la tête basse, l'air déçu de lui même.

- Voilà à quoi tu te rabaisses pauvre con... Marmonna-t-il. Être un vendeur de drogue pour payer tes conneries... T'es vraiment un raté.

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant