Chapitre 56

42 6 19
                                    

La suite de l'interrogatoire fut long. Andrea avait aussi dû être interrogée, pour voir si ses propos coïncidaient avec ceux de Michael, qui affirmait qu'il ignorait tout de la disparition de William, ainsi que de sa venue en Italie.
Par chance, Andrea avait dit la même chose que Michael. Elle n'était pas au courant de la disparition de son ex et ne savait pas qu'il se trouvait dans le pays.
Les deux fugitifs avaient été remis en cellule, le temps de leur renvoi aux États-Unis.

Un avion policier privé devait bientôt partir pour la Californie. Le couple étant considéré comme potentiellement dangereux avait donc été emmené à bord, afin de ne pas se trouver sur un vol commercial.

L'avion avait atterri à l'aéroport international de Los Angeles à sept heures, heure locale. Deux voitures noires attendaient les prisonniers.
Michael fut emmené en premier, suivi par Andrea, mais il s'interrogea quand il vit que la voiture dans laquelle se trouvait sa fiancée n'allait pas au même endroit que lui. Il se dit d'abord que ça devait être la procédure, ou que tout simplement, un autre poste de police allait la prendre en charge, afin de ne pas leur laisser l'occasion de communiquer et de trouver un potentiel échappatoire.
Mais c'est en arrivant à destination qu'il comprit ce qui se tramait.

Il ne se trouvait pas du tout devant un poste de police mais devant un cabinet de psychologie. Plus précisément, le cabinet de James.
Michael fronça les sourcils, repensant à ce qu'Andrea lui avait dit quand ils étaient en cellule. James serait un traître. Il ne comptait pas lui adresser la parole, ni même lui adresser un regard.

Il fut emmené à l'intérieur de la salle d'attente et le policier qui le tenait jusque là lui enleva ses menottes avant de sortir. Michael fut surpris, se demandant pourquoi il était libéré comme ça, dans un lieu public, duquel il pourrait s'échapper.

Soudain la porte de la salle de consultation s'ouvrit sur James. Ce dernier posa les yeux sur son beau-frère et lui fit signe d'entrer. Michael se leva, fixant James d'un air mauvais, et entra dans la salle. Une fois la porte fermée, il n'arriva plus à se contenir.

- T'ES COMPLÈTEMENT CON JAMES ! TU NOUS AS MIS DANS LA MERDE ! EST CE QUE TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE T'AS FAIT ET DE CE QUI VA SE PASSER ?

- Michael.

- MOI À LA LIMITE TU ME CONNAIS PAS, MAIS COMMENT TU PEUX FAIRE ÇA À TA SŒUR ?!

- Michael, ferme la !

Michael se tut, obéissant malgré tout ce qu'il avait sur le cœur.

- Tout va bien Mike. Pas besoin de te défoncer les cordes vocales.

- Tu te fous de moi là non ? Demanda Michael, crispant ses poings, prêt à passer le psychologue à tabac.

- Tu sais très bien que je n'aurais jamais fait un truc pareil à Andrea. À toi non plus d'ailleurs.

- Ah ouais ? Alors explique moi tout ce merdier. Pourquoi est ce que de flics sont venus nous chercher ? Pourquoi on a été interrogés et emmenés jusqu'ici ?

- Je te rappelle que j'ai beaucoup de contacts...

- Je te demande pardon ?

- Réfléchis Michael. J'ai mis votre attestation en scène... Je comptais pas vous balancer aux flics. Tout ce que vous avez vécu ces deux derniers jours c'est que de la connerie.

- T'as fumé quoi James ?

- Rien du tout. Crois moi. J'étais un peu sur les nerfs quand vous vouliez m'empêcher de revenir à L.A. Alors je voulais vous faire peur pour me venger alors j'ai appelé quelques amis de Vincenzo qui sont dans des plans pas très légaux. Ils ont des anciens locaux de flics et des voitures. Ils se sont fait passer pour des vrais flics, et tu connais la suite. Après j'ai regretté d'avoir fait ça parce que je me suis dit que vous alliez vraiment stresser mais quand je suis énervé j'ai peu de limites.

- Dis moi que tu ne rigoles pas. Dit Michael l'air suppliant

- Je rigole pas. Je me suis permis de vous faire revenir ici après m'être renseigné sur votre dossier. Ça fait plus d'un an que tu t'es échappé de prison et étant donné que Janet avait joué la comédie en disant que tu avais été enlevé, depuis ils ont totalement arrêté les recherches.

- Et pour William ?

- Ce con n'allait quasiment plus bosser depuis qu'Andrea l'a quitté. Et avant de partir en Italie pour régler ton compte, il a laissé une lettre pour son boss qui disait qu'il démissionnait et qu'il partait en Europe pour se "couper du monde".
Il t'a involontairement créé un alibi. Personne ne le cherche. Même sa mère qui tient la supérette près du Walk or Fame n'en a rien à foutre de lui.

- Tu veux dire que...

- Que tout va bien. Et... Je suis désolé pour la frayeur que je vous ai fait à toi et Andrea. J'étais hors de moi mais jamais je n'aurais prévenu les flics. Dit James en haussant les épaules

- Où sont Andrea et nos enfants ?

- Andrea est chez elle. La "policière" qui l'a ramenée, c'est ma meilleure amie. Elle a dû la reconnaître dès qu'elle est montée dans la voiture à l'aéroport. Et elle lui a tout expliqué. Pour ce qui est de vos enfants, ils étaient sur le même vol que vous. Ils sont juste montés dans l'avion avant vous, et sont descendus après. À l'heure qu'il est, ils sont déjà à l'appartement d'Andrea eux aussi.

- T'es complètement con... J'aurais pu te tuer si ça avait été vrai tu sais ?

- Je sais. Désolé. Bon, je pense que ta femme t'attend. On va y aller.

Michael suivit James hors du cabinet, l'air tout de même un peu sceptique quant à cette histoire qui lui paraissait complètement dingue. Il fut rassuré quand il constata qu'aucune voiture de police ne les suivaient pendant la route.

- Juste une question James. Ok je ne suis plus recherché, mais si on me voit, on va quand même me reconnaître.

- Tes cheveux ont beaucoup repoussé depuis. Ça devrait le faire. Et puis crois moi, ici tout le monde est aveugle.

Ils arrivèrent rapidement à l'appartement d'Andrea. Michael descendit du véhicule, seul, puisque James ne se sentait pas encore prêt à affronter la colère de sa sœur. Michael rejoignit donc l'étage avant de s'arrêter quelques secondes devant la porte d'entrée.

Après tant de rebondissements en si peu de temps, son cœur battait la chamade à l'idée de retrouver Andrea et leurs enfants. Il avait l'impression de rêver et avait besoin de sentir que tout était bien réel. C'est pourquoi il appuya sur la cliche et entra dans l'appartement. Il fut directement pris d'assaut par nulle autre qu'Andrea qui lui sauta dans les bras. La jeune femme était en larmes relâchant toute la pression accumulée. En entendant le bruit dans le couloir, Spencer accourut à son tour et réclama un câlin à son père.
Andrea lâcha Michael, lui permettant de prendre Spencer dans ses bras. Elle le poussa à avancer vers le salon où se trouvait Blake dans son berceau.

Ils s'installèrent tous les quatre dans le canapé, en famille. Andrea avait l'impression que peu à peu, ils allaient enfin réussir à reprendre une vie parfaitement normale. C'est avec l'impression d'être dans une autre réalité qu'ils passèrent la soirée, avant d'aller se coucher, épuisés par la journée.

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant