Homeless... (Terminée) MJFF

Chapitre 35

Après la frayeur qu'Andrea avait eu, elle s'était mise à pleurer dans les bras de son petit ami, tout deux toujours assis sur le sol trempé de la salle de bain, relâchant toute la pression qu'elle avait accumulé. James, qui était debout contre la porte, fixait Michael d'un mauvais oeil, toujours méfiant quant aux gestes qu'il pourrait avoir envers sa soeur.

Cette dernière avait fini par s'endormir contre le torse de Michael qui avait posé sa tête sur celle d'Andrea, ses bras enroulant sa taille, la serrant contre lui.

Ils restèrent dans cette position une bonne dizaine de minutes avant que Michael n'appuie doucement la jeune femme contre la baignoire pour se relever. Une fois debout, il la souleva délicatement et tenta de sortir de la salle de bain, sans succès puisque James était toujours appuyé sur la porte fermée.

- James, je vais aller la mettre au lit alors... Est ce que tu pourrais te pousser ? S'il te plaît ? Chuchota Michael pour ne pas réveiller Andrea

- Je pourrais ouais. Dit-il en chuchotant lui aussi, sans pour autant bouger.

- Allez mec...

- Qu'est ce qui t'as pris de faire un truc pareil ? Demanda James d'un ton autoritaire. Depuis ce matin on en découvre de plus en plus sur toi. D'abord tu es violent avec elle et ensuite tu fais ça ? Ça va être quoi la prochaine fois ? Tu vas lui mettre un couteau sous la gorge ?

- Non arrête je... Je sais pas ce qui s'est passé pour que je réagisse comme ça ce matin... Ça ne me ressemble pas du tout... Je voulais pas lui faire de mal... Je m'en veux vraiment.

James hocha la tête l'air sceptique, avant de se décaler et d'ouvrir la porte à Michael qui portait toujours Andrea. Michael le remercia avant de se diriger vers la chambre. Il posa doucement Andrea sur le lit, lui enleva ses chaussures puis la couvrit avec la couverture. Il ferma ensuite la porte pour se changer, étant toujours torse nu avec un pantalon trempé. Quand il sortit de là pièce, il remarqua que son beau frère l'attendait devant la porte, ce qui le fit soupirer. Il savait qu'il n'en avait pas fini de donner des explications.

- Tu vas me suivre Mike.

- Pour quoi faire ?

- Suis moi c'est tout.

Un peu méfiant, Michael obéit tout de même, suivant James à travers les pièces de la maison. Il s'arrêtèrent devant une porte que James ouvrit grâce à une clé qu'il portait autour de son cou. Puis ils entrèrent dans la pièce qui avait des allures de bureau médical aux yeux de Michael.

- Qu'est ce qu'on fait ici ? Demanda ce dernier

- Bienvenue dans mon bureau. Quand je bossais ici en Italie, c'est là que je recevais les patients. Je suis psy, tu te souviens ?

Michael hocha la tête avant de la baisser légèrement. Il savait pertinemment ce que cela signifiait. James allait le forcer à lui livrer tous ses secrets, même les plus sombres.

- Je t'en prie installe toi. Dit James assis derrière son bureau, en montrant une chaise en face de lui à Michael.

Michael fit ce qui lui était demandé et prit place sur la chaise. L'air toujours aussi méfiant. James sembla remarquer ce comportement.

- T'en fais pas. Je vais pas rentrer dans ta tête.

- À peine. Répondit Michael en haussant les sourcils.

- Excuse moi, c'est le métier qui me fait remarquer que tu as l'air contrarié et stressé. Je vais simplement te poser quelques questions.

- Te gêne surtout pas, on est plus à ça près...

James rit légèrement aux dires de Michael. Il saisit ensuite un carnet et un stylo qu'il ouvrit. Il nota le nom de son nouveau patient, la date et l'heure de la séance, puis il releva les yeux vers Michael.

- Bien, est ce que tu as déjà eu des comportements violents avant ce matin ?

- Jamais.

- Qu'est ce qui les a provoqués ?

- Les questions d'Andrea...

- Quelles questions ?

Michael ne répondit pas avant quelques secondes, fixant le carnet de James.

- Elle me demandait de quoi je parlais cette nuit.

- Et de quoi avez vous parlé cette nuit ?

- Je sais plus exactement...

- Tu mens. Dis moi la vérité Michael parce que sinon on pourrait très bien passer des jours et des jours dans ce bureau en mode interrogatoire. Et crois moi je suis du genre tenace.

- Je lui ai parlé du fait que... Qu'avant j'avais des tendances suicidaires. Mais tu as eu l'occasion de le remarquer aujourd'hui je crois.

- Tu dis qu'avant tu en avais ? Est ce que ça t'est déjà arrivé de faire des tentatives de suicide mis à part aujourd'hui ?

- Non. C'était la première fois que je passais à l'acte.

- Pourquoi avoir essayé aujourd'hui et jamais avant ?

- Parce que si je m'étais tué avant de rencontrer Andrea, Spencer aurait été toute seule. Aujourd'hui je sais que s'il m'arrive quelque chose, elle ne sera pas abandonnée.

- Ok. Et avant quel était le motif de tes envies de mourir ? Demanda James en prenant des notes

- Tu vas me trouver dingue et contradictoire.

- Je te trouve déjà dingue après ce que tu as fait. Alors vas y.

- C'était pour Spencer. Je voulais me tuer pour qu'elle soit prise en charge par les services sociaux par exemple. Ils lui auraient trouvé une famille, elle aurait pu aller à l'école, et vivre tout ce qu'un enfant de son âge devrait vivre. Hormis le fait qu'elle n'aurait plus ses parents évidemment.

- Si c'est vraiment ce que tu voulais, pourquoi ne pas avoir directement demandé aux services sociaux de l'emmener. Comme ça elle aurait eu une enfance normale et toi tu n'aurais pas eu à te suicider.

- Parce que je suis un lâche. Spencer est et était ma raison de vivre. Alors même si je l'avais directement confiée à quelqu'un, non seulement je n'aurais pas survécu par la suite, et en plus elle aurait eu l'impression que je l'abandonnais sans aucune raison. C'est une enfant... Elle n'aurait pas compris mon ressenti avant des années.

- Et aujourd'hui, pourquoi tu as fais ça ?

- Parce que... Andrea m'en veut. Et je m'en veux aussi. Vraiment.

- Mais elle est enceinte de toi. Tu l'aurais donc abandonnée elle aussi, avec Spencer, ainsi que votre futur enfant ?

Michael baissa les yeux sur ses mains qui étaient posées sur ses jambes. James ferma son carnet et le posa sur le bureau avec son stylo.

- Écoute Mike, Andrea elle t'aime à la folie. Je le sais parce que c'est la première fois qu'elle regarde un mec comme elle te regarde toi. Et c'est ma soeur, alors des conversations te concernant, on en a eu des tas elle et moi. Oui elle t'en veut pour ce que tu as fait tout à l'heure mais ça lui passera. Vous allez fonder une famille et crois moi, elle n'aurait jamais fait ça ou pris de tels risques si elle doutait de son amour pour toi. Tout ce que je veux c'est que tu me promettes que plus jamais tu ne lui feras de mal, et plus jamais tu ne lui feras de frayeur pareille. Compris ?

- Oui.

- Tu me le promets ?

- Ouais. Je te le promets.