Chapitre 61

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Ça y est. Le jour J était arrivé.

Michael était anxieux, et épuisé par ce rythme de vie qu'il avait dû adopter. Les yeux lourdement cernés, il avait glissé une paire de lunettes de soleil sur son nez pour apaiser ses migraines dûes au temps clair et à la fatigue. Il attendait l'inconnu, comme prévu à l'endroit de leur rencontre. Il s'était mis sous quelques arbres, derrière des buissons pour observer si l'homme allait bien arriver, et surtout, s'il était seul ou accompagné.

Il finit par apercevoir une berline noire se garer le long d'un chemin menant au lieu de rendez-vous. L'homme en sortit, vêtu d'un costume marron, et d'un fedora.

Ce dernier observa les alentours, à la recherche de Michael, avant de se poster sur le banc. Michael se dépêcha d'aller à sa rencontre, un peu tremblant, avec le peu de force qu'il avait dans les jambes. Il lui tendit un simple sac de sport dans lequel se trouvait son argent.

- Voilà. Est ce que maintenant vous pouvez oublier qui je suis ? Demanda Michael, d'un ton traînant.

- Tout dépend de ce qu'il y a dans ce sac. Dix millions c'est bien ça ?

Michael avala sa salive, puis se racla la gorge après quelques secondes de silence.

- Pour être honnête... Il n'y a pas dix millions dans ce sac... Neuf millions oui, c'est sûr. Mais... Je n'ai pas eu le temps pour dix millions...

- Vous auriez pu faire un effort.

- Vous n'avez qu'à me laisser une semaine de plus... Et là vous aurez ce qu'il vous faut.

- Non. Je vais faire autre chose. Comment vous êtes vous procuré tout cet argent ?

- La manière dont je l'ai obtenu ne vous regarde pas. Vous l'avez, c'est tout ce qui compte. Maintenant vous pouvez juste faire comme si vous ne m'aviez jamais vu.

- Vous avez du talent en vente. Et du talent pour pleins d'autres choses visiblement. Se faire passer pour mort pendant plusieurs mois sans éveiller de soupçons. Un coup de maître.

- Non, vous vous trompez. Je n'ai pas de talent, et encore moins pour ce qui est d'être un délinquant.

- Je vous ai observé ce mois ci. Dit l'homme en ignorant les paroles de Michael. J'ai vu des choses intéressantes. Et surtout, je peux maintenant faire de vous mon toutou puisque si vous ne faites pas ce que je veux, direction la taule. Ou pire. Je connais bien Stuck. Vous savez, votre petit copain de prison ?

- Comment vous le connaissez ?

- C'est moi qui l'ai fait coffrer. Il volait mes bagnoles, et il s'amusait à les revendre. Il ne savait probablement pas qui j'étais.

- Et vous êtes qui ?

- Votre nouveau patron. Et croyez moi, vous avez tout intérêt à m'obéir au doigt et à l'oeil si vous tenez à votre liberté.

- Allez vous faire foutre. Dit Michael avant de quitter les lieux sans se retourner.

Il marcha sur quelques mères, quittant le chemin terreux pour rejoindre le bitume. Mais au bout de quelques secondes, il entendit un moteur près de lui. Il tourna la tête et vit la berline, le suivre de très près, roulant à la même allure que lui.
La vitre teintée arrière s'abaissa lentement.

- Allez Mickey. Fais moi plaisir et monte dans cette voiture.

Michael ne répondit pas, continuant de marcher comme si de rien était, regardant droit devant lui.

- Ne m'oblige pas à utiliser la force.

- Dites moi très clairement ce que vous attendez de moi au lieu de continuer votre jeu malsain.

- Je veux que tu me rapportes de l'argent. Je t'emploie pour être celui qui m'aidera à m'enrichir.

- Trouvez vous quelqu'un d'autre. Dit Michael en s'arrêtant. Et vu que vous avez un chauffeur pour cette grosse bagnole, laissez moi affirmer que ces dix millions vous n'en avez pas besoin. Vous n'imaginez même pas à quel point j'ai galéré pour un type comme vous.

- Bien. J'ai l'impression que tu n'as pas bien compris. Répondit l'homme en faisant un étrange signe de main que Michael ne comprit pas immédiatement.

À la seconde, deux hommes sortirent du véhicule, se dirigeant vers Michael qui eut du mal à assimiler ce qui se passait. Sans même avoir le temps de s'en rendre compte, il reçut un coup sur la tête, le faisant perdre connaissance instantanément...

•••••

Andrea attendait patiemment le retour de son homme, avec une boule au ventre. Michael avait été obligé de lui parler de la situation. Ou plutôt il avait en quelque sorte craqué. Quelques jours plus tôt, le jeune homme était rentré à vingt-deux heures. Ce qui était de bonne heure comparé à d'habitude mais il avait un comportement très étrange. Dès qu'il avait passé la porte, il s'était jeté sur Andrea, l'allongeant sur le plan de travail. La jeune femme l'avait repoussé, ne comprenant pas ce comportement si soudain. Mais emporté par l'euphorie, Michael avait abandonné sa proie, l'air pourtant très satisfait. Andrea avait tenté d'emmener Michael dans la chambre pour qu'il se repose mais à peine était-il allongé qu'il se relevait directement pour s'occuper d'une manière ou d'une autre. Il était complètement hyperactif. C'est finalement au bout d'une trentaine de minutes qu'il avait rejoint le lit pour dormir jusqu'au lendemain.

Andrea avait attendu que le sommeil envahisse son petit-ami pour aller fouiller dans ses affaires. C'est donc sans mal qu'elle avait trouvé les différents sachets de substances illicites que Michael possédait.

Ce dernier fut réveillé par un verre d'eau glacée en plein visage, accompagné d'une gifle de la part de la jeune femme. Il lui avait fallu quelques secondes pour reprendre ses esprits et demander des explications. Andrea, furieuse, lui demanda d'où provenait toute cette drogue et pourquoi il en avait. Michael tenta de lui expliquer sans donner trop de détail sur la situation. Mais c'était trop tard. Il avait dû tout avouer.

La jeune femme lui avait demandé s'il en avait consommé, et si cela arrivait souvent. Michael la rassura bien vite en jurant que c'était la toute première fois qu'il goûtait à ça, et que cela n'arriverait plus jamais. Mais Andrea avait fondu en larmes, lui disant qu'elle le reconnaissait de moins en moins. Très peiné par les déclarations de sa fiancée, Michael s'en était terriblement voulu et se sentait coupable, surtout quand Andrea lui avait demandé de réaliser le danger auquel il avait exposé ses enfants en stockant des drogues chez eux, à la portée de tous. Spencer aurait pu y accéder très facilement si elle l'avait voulu...

Par la même occasion, elle avait pu comprendre la raison pour laquelle Michael était rentré blessé et couvert de sang quelques temps avant. Un "client" n'avait pas été satisfait par les produits qu'il avait acheté, et était bien décidé à le faire savoir au vendeur. Il avait retrouvé Michael qui était sur la route du retour pour l'appartement l'avait roué de coup avec deux de ses amis. Il avait ensuite sorti une arme à feu et avait menacé Michael de le tuer, d'où le coup de feu qu'Andrea avait entendu ce soir là.

Pendant quelques jours, Andrea avait mis quelques distances dans son couple, demandant à Michael de mettre fin à tout cela le plus rapidement possible.

Et c'est comme ça qu'Andrea avait laissé Michael partir pour son "rendez-vous", priant que tout se passerait bien, imaginant le pire...

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant