Michael se réveilla lentement. Il était déjà aux alentours de midi, il avait passé une mauvaise nuit, ne réussissant à trouver le sommeil qu'à cinq heures du matin. Il avait passé cette insomnie à ruminer le comportement qu'avait eu William. Il aurait aimé répliquer à cette forme d'agression qu'il avait subi dans le couloir, mais une seule chose l'en avait empêché. Le statut de son rival. Il savait que s'il avait tenté de se défendre, il aurait dû lui porter des coups... Et ce n'est pas vraiment une attitude préconisée, surtout si la personne en face a le pouvoir de vous passer les menottes en quelques instants. Et Michael le savait, s'il avait réagi de la mauvaise manière, il aurait sûrement perdu la garde de sa fille, qui était tout ce qui lui restait. C'est pourquoi il s'était, en un sens, laissé faire par le policier.
Mais il avait également peur des réactions qu'il pouvait avoir. Il avait l'air du genre violent, peut-être même déséquilibré. Et c'est ce trait de caractère qui a maintenu Michael éveillé jusqu'au petit matin. Au bout d'un certain temps, sa paranoïa avait été telle qu'il s'était levé du lit pour prendre la chaise de bureau qui se trouvait dans la chambre et coincer la porte avec, à la manière des films à suspense qu'il avait pu voir à l'époque. Il ne savait pas si cette technique marchait réellement pour maintenir une porte fermée de l'intérieur mais il se disait qu'il fallait prendre un maximum de précautions, et il devait avouer que psychologiquement, cette simple chaise représentait vraiment une barrière protectrice qui le séparait lui, ainsi que Spencer, de ce malade qui dormait dans la chambre d'en face.
En se réveillant, Michael fut surpris de voir le réveil indiquer onze heures quarante-deux. Il se rendit compte que Spencer n'était pas à côté de lui, et que la chaise avait été remise à sa place. Il paniqua légèrement avant de se calmer, entendant les rires de Spencer et Andrea dans le salon. Michael s'étira et bailla fortement avant de se rendre dans la salle de bain pour se doucher et s'habiller.
Alors qu'il sortait de la douche, il attrapa une serviette qu'il mit autour de sa taille et pris son rasoir afin d'éliminer la repousse de barbe qui se faisait ressentir. Il croisa son reflet dans le miroir et ses yeux s'ecarquillèrent quand il remarqua de grandes marques rouges lui encercler la gorge. Il lâcha son rasoir et se regarda de plus près, examinant attentivement les hématomes qui s'étaient formés sur son cou, les effleurant du bout des doigts.
Aucun doute sur la provenance de ses marques. Vu la force que William avait appliqué sur la gorge de Michael, il était évident qu'il y aurait quelques séquelles temporaires, mais jamais le jeune homme n'aurait imaginé qu'elles seraient si impressionnantes.
Il finit par reprendre son rasoir pour commencer ce qu'il avait à faire. Au bout de quelques minutes, il avait enfin terminé de se préparer. Il se surprit à avoir une boule au ventre avant de quitter sa chambre, effrayé à l'idée de revoir William dans l'environnement calme auquel il était maintenent habitué.
En rejoignant le salon, il vit d'abord sa fille, debout devant le plan de travail de la cuisine ouverte, le visage et les mains recouverts de chocolat fondu. Il plissa les yeux, et vit Andrea apparaître dans la pièce, un plat de cuisson à la main, elle aussi dans un état pitoyable.
- Oh salut Mike ! On a fait un peu de cuisine, un gâteau au chocolat !
- Je vois ça. Répondit le jeune homme un peu amusé en les voyant dans cet état. Je croyais que les filles étaient du genre appliquées mais...
- Eh ! T'as pas intérêt à dire quoi que ce soit de désobligeant sinon je pourrai être très vilaine. Le coupa Andrea avec un sourire malicieux.
Michael se retint difficilement de sourire, de mordant la lèvre pour ne pas succomber. Il finit par reprendre la parole.
- Très vilaine ? Dans quel sens ?
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Homeless... (Terminée) MJFF
أدب الهواةIl vit dans la rue, essayant coûte que coûte de protéger sa seule richesse, sa seule raison de vivre : sa fille...