Chapitre 3

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Il était maintenant près de trois heures du matin. Michael et Andrea avaient appris à faire connaissance autour d'un repas qu'Andrea avait préparé en vitesse : hamburgers frites. Elle lui avait parlé d'elle, de ce qu'elle faisait dans la vie. Michael avait appris qu'elle avait trente-trois ans, autrement dit, trois ans de moins que lui. Elle était avocate mais avait dû mettre de côté sa profession pendant quelques mois pour s'occuper d'affaires personnelles, comme des conflits familiaux dûs à une histoire d'héritage. Cela avait divisé toute sa famille, ce qui l'attristait énormément, c'est pourquoi elle cherchait toutes les solutions possibles et imaginables pour réconcilier ses frères et soeurs. Seul son grand frère, James, continuait de venir la voir à l'occasion de vacances ou de voyages pour le travail avec sa femme et son fils. Michael, lui, n'avait pas encore parlé de lui. Ou plutôt, il répétait sans cesse qu'il n'y avait pas grand chose à savoir sur lui mis à part le fait qu'il vivait dans la rue avec Spencer, sa fille de six ans. Mais voilà qu'Andrea insistait, persuadée que Michael avait beaucoup de choses à raconter. Bien qu'elle était consciente que ce serait une triste histoire, vu l'issue de cette dernière, elle ne fléchissait pas. Elle voulait tout savoir sur lui, ce qui a fait qu'il en était arrivé là, lui qui semblait être un homme honnête et, elle devait bien l'admettre, plutôt séduisant. Michael était pour elle un véritable mystère. Mais en tant qu'avocate, les mystères difficile à résoudre, elle en raffolait.

Michael a donc dû céder sous l'insistance et les supplications de la jeune femme qui voulait absolument tout savoir. Il chercha par où commencer, trouvant finalement que commencer par le début de l'histoire serait peut-être une bonne chose. Mais il ne savait pas comment commencer son récit. Andrea l'encouragea alors à se présenter, tout simplement, lui assurant qu'ensuite, les mots viendraient par automatisme. Il avait donc écouté ses conseils, se présentant comme il le ferait pour quelqu'un qui ne le connaissait pas du tout.

- Alors euh... Je m'appelle Michael, Michael Jackson, j'ai trente-six ans, je suis né à Gary dans l'Indiana... Pour des raisons professionnelles, mon père a dû venir à Los Angeles. Il est d'abord venu seul et un jour il a appelé ma mère pour lui dire qu'il avait trouvé une maison pour qu'on aille emménager définitivement à L.A... On l'a donc rejoint et... On a grandi ici, avec mes huit frères et soeurs. J'ai fait des études dans la comptabilité et je suis devenu banquier. Quand j'avais vingt-sept ans j'ai rencontré Anna, ma femme. Elle est tombée enceinte quand j'avais vingt-neuf ans et neuf mois plus tard, Spencer est née... Anna est malheureusement tombée malade par la suite. Elle est décédée, il y a cinq ans. Après ça j'ai fait une dépression, je dépensais le moindre cent que j'avais dans les bars de la ville... Au bout d'un petit moment j'ai dû me ressaisir, non seulement parce que je pouvais pas me permettre d'être bourré à longueur de journée mais aussi parce que j'avais une fille à élever... Mais j'avais tellement deconné que la machine infernale était déjà mise en route... Des collègues m'ont vu dans un de ces bars, j'étais plus moi même et ils ont balancé à mon patron que j'étais alcoolique... Ce qui, finalement n'était que la simple vérité. J'ai perdu mon boulot, donc j'avais plus de rentrées d'argent... J'ai dû vendre mon alliance, puis ma voiture, puis presque tous les meubles que j'avais pour payer les factures. Mais au bout d'un moment, je n'avais plus rien... Et un jour des huissiers sont venus et ils nous ont expulsés. C'est à partir de là qu'on a dû vivre dans la rue... Spencer venait d'avoir un an. Et depuis, rien ne s'est arrangé. Au départ je pensais que ce n'était que temporaire, que j'allais retrouver du travail et que tout rentrerait dans l'ordre aussi rapidement que ça a dégénéré. Mais j'arrivais pas à me trouver un emploi. Au bout du compte, j'ai carrément été supplier mon ancien patron de me reprendre dans la banque mais pour lui je n'étais plus l'employé du mois mais juste un minable. Et... Je crois que c'est tout ce que j'ai à raconter.

Le jeune homme regarda Andrea qui semblait émue par son histoire.

- Votre patron était vraiment un salaud. Dit-elle simplement

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant