Michael se tenait debout, appuyé contre le plan de travail, face à sa fille qui mangeait un bol de céréales en guise de dîner. Des cris résonnaient dans l'appartement, le faisant sursauter à maintes reprises. Il avalait nerveusement sa salive de nombreuses fois, il avait chaud, se sentait faible. Il savait que la cause de cette dispute n'était autre que leur présence, à lui et Spencer. Il souriait à Spencer qui le regardait d'un air apeuré. Son sourire, bien que faux, restait cependant très rassurant pour la fillette qui ne mesurait probablement pas l'ampleur de ce qui se jouait à quelques murs d'elle.
William était revenu en début de soirée, avec une idée très claire en tête. Virer Michael de chez sa copine et reprendre une vie dite normale aux côtés d'Andrea. Il était entré dans l'appartement telle une furie, défonçant d'un coup d'épaule la porte fragile. Sa rage avait atteint le point de non retour quand il vit Michael assis dans le canapé, Andrea endormie à ses côtés, la tête reposant sur les jambes du jeune homme. Il avait d'abord saisi Michael par le col, puis sans prévenir, l'avait plaqué contre le mur pour enfermer ses poignets dans des bracelets métalliques pour criminel dans son dos. Michael n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qui venait de se produire tant tout s'était enchaîné à une vitesse hallucinante.
Andrea s'était bien évidemment réveillée, se mettant à hurler sur William, l'insultant, le frappant. Ce dernier fut pris d'un excès de colère, il perdit le contrôle de sa main qui alla s'écraser à pleine vitesse sur la joue de la jeune femme, la faisant perdre l'équilibre. William se rendit compte avec effroi du geste terrible qu'il avait effectué, il semblait abasourdi et se précipita vers Andrea comme pour s'excuser.
Dans ce moment d'égarement, il relâcha Michael qui en profita pour se retourner vers le policier et lui donna un coup de genou dans la cuisse. Une douleur foudroyante lui parcourut la jambe, lui arrachant un cri de douleur. Sa jambe ne supportant plus son poids, William s'effondra au sol, tenant sa cuisse avec ses deux mains, les dents serrées, les yeux fermés, le visage grimaçant.
Andrea se releva, attrapa les clés des menottes pour détacher Michael qui se laissa faire. Il semblait lui aussi être entré dans une colère noire, étant même prêt à se jeter sur le flic pour lui régler son compte. Ce fut la jeune avocate qui l'en empêcha, posant ses mains sur son torse pour l'empêcher d'aller plus loin. Elle savait que vu l'état dans lequel il s'était mis, l'altercation pouvait aller très loin. Trop loin. Elle ne voulait pas que Michael devienne un meurtrier, c'était un homme bon, pas un tueur. Elle l'avait alors repoussé pour ensuite ordonner à William de se lever pour la suivre dans leur chambre.
Il fut donc obligé d'obéir, se relevant avec mal à cause de sa jambe qui lui était terriblement douloureuse. C'est de là qu'étaient partis les cris de colère, les fracas d'objets éclatés contre les murs, le sol...
Michael ne pouvait rien faire d'autre que d'attendre, à son plus grand désespoir. Il avait bien tenté de les rejoindre quand il avait entendu les premiers objets se briser, voulant s'assurer à tout prix qu'Andrea n'avait pas été blessée par celui qu'il qualifiait de "salaud". Mais la porte de la chambre était verrouillée. Il ne pouvait donc rien faire de plus que de se montrer patient, assis contre le mur du couloir, à écouter la dispute.
Ce fut Spencer qui le fit sortir de cet endroit. Apeurée par tant de cris et de violence, elle avait demandé du réconfort à son père, se réfugiant dans ses bras protecteurs. Le jeune homme n'attendit pas longtemps avant de l'emmener dans la cuisine quand il entendit le nom de "Spencer" retentir dans la chambre. Il ne voulait pas que sa fille comprenne que cette dispute était en partie causée par leur présence. Il lui fit donc un bol de céréales, espérant qu'elle se concentrerait dessus plutôt que sur ce qu'il se passait à quelques mètres d'elle.
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Homeless... (Terminée) MJFF
أدب الهواةIl vit dans la rue, essayant coûte que coûte de protéger sa seule richesse, sa seule raison de vivre : sa fille...