Chapitre 38

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Le silence était pesant. James, Andrea et Michael étaient arrivés dans la demeure Aventino à onze heures quinze. Lino et Silvana les avaient attendus sur le perron de la luxueuse villa familiale, embarrassant leurs deux enfants qui auraient voulu arriver plus discrètement.

Une dispute avait éclaté entre James et ses parents après une réflexion de ces derniers. Ils avaient osé dire qu'ils avaient du culot de revenir après tant d'années sans aucune nouvelle, et ce juste par intérêt. James avait violemment poussé son père, provoquant la colère de ce dernier qui le gifla. Michael dû séparer les deux hommes pour éviter que la querelle n'aille trop loin. Silvana avait joué sur l'ironie, en invitant les "enfants" à l'intérieur et en leur disant qu'ils étaient les bienvenus.

Ils s'étaient donc retrouvés tous les sept à table : les parents Lino et Silvana, les frères et soeurs Valentina, Vincenzo, James et Andrea, et le petit ami fugitif, Michael.

Ce dernier n'avait qu'une hâte : rentrer pour retrouver sa fille qui était restée avec la meilleure amie d'Andrea et son fils. Il était très mal à l'aise, pas du tout dans son élément. Tout comme James et Andrea. La seule chose audible dans la pièce était le "tic-tac" incessant de l'horloge. Tout le monde avait les yeux rivés sur son assiette, à l'exception de Silvana qui fixait les trois arrivants.

- Bon. J'imagine que vous n'êtes pas venus pour nous apporter de bonnes nouvelles.

- On a besoin de passeports et de cartes d'identité. Le plus rapidement possible. Dit James, autoritaire.

- Tu sais quoi James, nous t'avons tout donné ton père et moi. On t'a recueilli quand tu n'avais que quatre ans et nous t'avons donné la meilleure éducation possible. Et du jour au lendemain, tu pars aux États-Unis, en emmenant Andrea avec toi, et nous n'avons pas eu de signe de vie de votre part pendant toutes ces années. Et comme l'a si bien dit votre père tout à l'heure, là vous revenez uniquement parce que vous avez besoin de nous. Alors non nous n'allons pas vous aider à vous procurer de faux papiers. Il en est hors de question.

- Très bien. On peut partir alors. Dit James en se levant l'air agacé.

Il attrapa sa veste et regarda le jeune couple.

- Je vous attends dans la voiture.

Puis il sortir de là pièce sans un mot de plus. Andrea et Michael imitèrent rapidement le psychologue, se levant pour partir avant d'être retenus par la voix du patriarche.

- Pas si vite. Qui es-tu mon grand ? J'ai l'impression d'avoir déjà vu ton visage quelque part. Dit Lino, regardant Michael dans les yeux.

- Tu n'as pas besoin de savoir qui il est si vous ne voulez pas nous aider. Répliqua Andrea, ne laissant pas le temps à Michael de répondre.

- Andrea, va jouer dans ta chambre s'il te plaît, je voudrais avoir une conversation d'adulte à adulte.

- Je vous interdit de lui parler comme ça. Dit Michael avec agacement.

- Ça vous touche que je lui parle comme ça ? Ne me dites pas que vous êtes mon gendre ? Peu importe, vous avez répondu, vous savez donc parler... Et du coup je suppose que vous allez me dire qui vous êtes.

- Vous n'avez pas à savoir qui je suis.

- Bon alors... Je vais essayer de deviner... Voyons voir... Dit Lino en faisant mine de réfléchir. Je dirais que... Vous avez une tête à vous appeler Michael. Michael Jackson plus précisément. Ah ou peut être que je connais votre nom parce que je vous ai vu sur une chaîne d'informations américaine... Je ne sais pas.

Le visage de Michael se décomposa, tout comme celui d'Andrea.

- Je t'en supplie papa, ne dis rien à personne.

- Ce n'est pas toi qui voulait faire régner l'ordre à la base ? Non je te demande ça parce que si c'est toujours ce que tu veux, permets moi de te dire que la place de ce type de trouve derrière les barreaux. Voire même sur la chaise électrique. Après tout il n'était pas en prison pour rien et là il se fait passer pour disparu... C'est moche...

- C'est quoi comme chantage ça ? Qu'est ce que vous voulez ? Demanda Michael

- Moi je ne veux rien, j'ai déjà tout ce qu'il me faut et ce n'est pas un type qui vivait à la rue qui va m'apporter quoi que ce soit... À moins que... Je pourrais vous dénoncer et ainsi me faire un petit paquet de fric en plus... Ça pourrait facilement me payer une nouvelle montre...

- Tu serais prêt à détruire la vie d'un homme pour une montre ? Dit Andrea au bord des larmes. Et donc détruire sa famille ?

- Sa vie est déjà foutue vu comme c'est parti ! Intervint Silvana.

- Et puis détruire quelle famille ? Il paraît qu'il ne parle même plus à sa famille !

- Comment tu sais tout ça ?!

- Ton vieux père a ses petits secrets. Dit Lino en faisant un clin d'œil avec un sourire sournois.

- Michael on s'en va.

- Une seconde ! Dit Lino. Tu es enceinte Andrea ?

- Ça ne te regarde pas !

- C'est donc ça la famille à détruire alors. Dit-il en riant. J'aurais beaucoup hésité à appeler les autorités... Vraiment... Mais on dirait que quelqu'un a déjà eu cette brillante idée. Dit Lino en souriant et en faisant un signe de tête vers la porte.

Michael et Andrea se retournèrent rapidement vers la direction indiquée et leur stupeur fut immense face à ce spectacle...

James était à l'entrée de la pièce, fixant avec rage ses parents, les mains en l'air, une arme pointée dans le dos par nul autre que William...

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant