Chapitre 31

92 7 14
                                    

Après avoir passé un long moment à discuter dans la chambre d'ado d'Andrea, les deux adultes redescendirent les escaliers à l'entente d'une sonnette. Lucie fit son apparition derrière la porte d'entrée provoquant une joie immense chez Michael puisqu'elle était accompagnée de Spencer. Cette dernière accourut dans les bras de son paternel en l'apercevant. Elle ne se détacha pas de lui de toute la journée, accrochée à son cou, les jambes enroulées autour de son torse. Ce ne fut que le soir, alors qu'elle s'était endormie, que Michael put se reposer après l'avoir portée autant de temps.

Il alla prendre une douche et rejoignit Andrea qui était installée dans le lit, un livre dans les mains. Il s'allongea et regarda longuement la jeune femme qui ne semblait pas remarquer les yeux insistants de Michael. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine de minutes qu'elle s'en aperçut.

- Oui ? Dit-elle l'air amusée faisant sourire Michael.

- Je t'aime. Murmura-t-il

- T'es trop mignon, moi aussi je t'aime mon ange.

- Attends... Je veux... Je veux que tu saches que je suis sincère quand je te dis que je t'aime. Tu m'as redonné le sourire alors que j'ai galéré pendant des années à croire que plus jamais je n'aurais une vie normale. Et pourtant tu n'as fait que m'aider depuis qu'on se connait et... Moi je n'ai rien fait pour toi...

- Michael tout ce que j'ai fait était normal, tu avais du mal à te sortir de cette terrible situation, je ne me voyais pas en train de vous ignorer toi et Spencer... Je n'aurais pas pu continuer à vivre normalement si je t'avais pas proposé de venir à la maison cette nuit là...

- Oui mais... Je suis extrêmement reconnaissant de tout ce que tu as fait pour nous mais en même temps je... Je me sens vraiment coupable...

- Qu'est ce que tu racontes ? Demanda Andrea en fronçant les sourcils et en posant son livre sur la table de chevet.

- J'ai brisé ta vie... À cause de moi tu es condamnée à vivre à l'écart de ton quotidien... Tu as quitté William, tu as quitté ton métier, tu m'as sorti de taule et maintenant tu te retrouves ici parce qu'aux États-Unis tu vas être fichée comme une fugitive. D'ailleurs c'est peut être déjà fait, il suffira de regarder les infos pour voir si ta tête apparaît dans tous les journaux télévisés... Même James a été entraîné dans tout ce merdier... Vous... Vous auriez peut être dû me laisser là bas, en prison et puis... Si j'avais dû faire face à un nouveau jugement à la fin de ma première condamnation et que... Que la décision du juge était de me condamner à mort... Et bien c'est que je le méritais tout simplement.

- Michael, je suis désolée de te dire ça mon cœur mais tu es complètement dingue. William aurait trouvé un moyen de te faire exécuter et ça aurait simplement été pour son plaisir personnel. La chose la plus grave que tu as fait c'est voler quelques pièces dans une fontaine... Ça n'est pas un motif suffisant pour une mise à mort... À t'entendre on croirait que tu as commis un homicide.

- D'après mon père j'ai commis un homicide. Répondit Michael en haussant les épaules

- Pardon ?

- Mais si tu sais... Quand on a appris qu'Anna était malade et qu'il pensait que je le savais déjà depuis un moment alors qu'en réalité on l'a su même pas une semaine avant qu'elle ne parte... Il n'arrête pas de me dire que j'aurais pu l'aider, qu'on aurait pu la soigner sachant qu'on avait pas mal d'argent à ce moment là... Il me voit comme un meurtrier. Il adorait Anna et quand il a su ce qu'il se passait il était furieux. Je me rappelle encore que le jour où on a annoncé la mauvaise nouvelle à ma famille, il a débarqué chez nous en quelques minutes et il m'a cogné tellement fort que je me suis évanoui instantanément. Dit Michael en souriant tristement

Andrea se mit à sourire de la même manière que le jeune homme qui baissa la tête. Andrea releva son visage vers elle et son coeur manqua un battement quand elle vit des larmes envahir le regard sombre de Michael. Elle l'attira dans ses bras pour le serrer contre elle, passant une main dans ses cheveux.

- Excuse-moi, j'imagine que ça doit t'énerver que je parle d'elle aussi souvent. Je vais essayer de ne plus le faire.

- Quoi ? Non non non Mike. C'est normal que tu aies besoin d'en parler, il ne faut surtout pas que tu t'en empêche. Et non ça ne me dérange pas du tout au contraire. Tu te confies à moi et ça me montre que tu me fais confiance. Tu as vécu un véritable enfer et tu as un peu de mal à tourner la page mais ça viendra, d'accord ? Un jour tu arriveras à faire ton deuil.

- Quoi ? Demanda le jeune homme, la voix étouffée par l'épaule d'Andrea. De quel deuil tu parles ?

- Celui... d'Anna... Tu ne t'en rends probablement pas compte mais la réalité c'est que tu ne l'as pas encore fait. Tu as vécu un enchaînement de choses terribles et ça t'a empêché de le faire correctement. Mais quoiqu'il en soit, je suis là pour toi et si tu as besoin de parler, n'hésite surtout pas, pour n'importe quel sujet. D'accord ?

Michael hocha légèrement la tête avant de soupirer et de mettre son visage contre le cou de la jeune femme.

- Merci... Tu as changé ma vie, tu m'as changé moi... Tu m'as fait passer d'un type à la rue à tendances suicidaires à une vie incroyable à tes côtés... Mouvementée certes, mais incroyable...

Il s'endormait quelques minutes plus tard, l'air paisible. Andrea quant à elle, le gardait contre elle, le serrant doucement dans ses bras, sa main caressant son dos de haut en bas. Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil, même après quelques heures à l'attendre. Et cela à cause de certains mots qu'avait prononcés Michael avant de s'endormir. Deux mots qu'Andrea n'aurait jamais voulu entendre sortir de sa bouche : "tendances suicidaires".

Homeless... (Terminée) MJFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant