La semaine suivant la visite d'Andrea en prison, Michael avait su se tenir correctement. Il avait renoncé à la cigarette mais il sentait la tentation monter de plus en plus et il savait pertinemment qu'il finirait par craquer. Blaise lui avait lancé quelques piques auxquels Michael ne prêta pas plus d'attention que cela. Il préférait ignorer le colosse plutôt que de se défendre et de s'attirer des problèmes. Que ce soit avec lui même ou la justice.
Il était allongé dans son lit, lisant un livre qu'il avait eu par une bénévole qui passait une fois par semaine pour donner de la lecture aux détenus. Seulement, sa concentration n'était pas vraiment au rendez-vous. Tous ses sens de focalisaient sur autre chose : la cigarette que fumait Stuck, assis sur le lit juste en dessous.
Michael soupira en tentant de lire les quelques pages sur lesquelles il bloquait depuis maintenant dix bonnes minutes. Il souffla en se rendant à l'évidence. C'était peine perdue, il n'arriverait pas à lire le temps que cette envie le démangeait. Il se pencha au dessus des barreaux du lit.
- Stuck file moi une clope.
Le jeune homme s'exécuta, lui tendant une allumette par la même occasion.
- Je croyais que tu devais arrêter pour espérer sortir d'ici dans six mois. Dit-il en regardant Michael se mettre à fumer, toujours à moitié dans le vide.
- Ça va c'est pas pour une fois.
- Tu fais ce que tu veux mais si j'étais toi je ferais pas ça.
- Pourtant t'es le premier à fumer...
- Ouais mais moi ça fait neuf ans que je suis là. Je me sens chez moi ici. Ça m'arrangerait même que ma peine soit prolongée. Retourner à l'extérieur c'est... Ça me fait flipper. Je me dis que si je le fais choper, tant pis, mais je voudrais pas non plus me faire confisquer mes clopes !
- Je vois. Dit Michael en hochant la tête.
Stuck ne dit rien puis il cacha sa cigarette rapidement à l'entente d'une alarme particulière.
- Merde !
- Quoi ?! Demanda Michael en paniquant un peu
- Le directeur de la prison va faire sa visite mensuelle ! Planque ta clope !
Michael chercha une cachette convaincante et n'en trouva pas, il n'eut pas d'autre solution que d'éteindre le bâtonnet et le cacher à l'intérieur de sa joue.
Au moment même où il eut fini de cacher la cigarette, un homme apparut devant la cellule. Trois gardes se tenaient à ses côtés, probablement dans le cas où les choses dégénéreraient avec les prisonniers. L'homme, que Michael identifia comme le directeur de la prison, entra dans la cellule, observant Stuck et Michael qui s'étaient levés, par politesse. Ils se tenaient contre le mur, tels des fugitifs. Michael tenta par tout les moyens de dissimuler discrètement la cigarette entre ses dents, la poussant avec sa langue.
- Bonjour, dit froidement le directeur à Michael. Je suis Monsieur Doyle, le directeur de ce charmant lieu. J'espère que vous vous habituez bien à votre nouvel habitat.
Michael ne répondit pas, déjà énervé par le sarcasme de ce "Doyle". Ce dernier n'ajouta rien puis il sortit de la cellule pour continuer sa ronde mensuelle, suivi des gardes.
Michael et Stuck purent souffler de soulagement et surtout Michael avait enfin la possibilité de retirer le mégot de sa bouche, l'air écoeuré.
- On a eu chaud. Dit Stuck
- Ouais à tel point que j'ai réussi à me cramer l'intérieur de la joue.
- Tu l'avais pas éteinte ?
- Si mais elle était encore chaude.
Stuck se mit à rire de la mésaventure de Michael qui l'accompagna en ricanant.
- C'est un signe frérot ! Ça veut dire qu'il faut que t'arrêtes la clope !
- Ouais t'as sûrement raison. De toute façon ça m'a dégoûté là. Répondit Michael en riant.
Il retourna s'allonger dans son lit et ferma les yeux pour s'endormir. Bien qu'il n'était pas fatigué, il n'avait pas d'autre solution pour tuer le temps. C'est au bout d'une vingtaine de minutes qu'il trouva enfin le sommeil...
De son côté, Andrea était assise dans le bureau du juge Flick, en train d'étudier le dossier de Michael. Vu que ce dernier était en détention, Andrea avait eu l'autorisation de récupérer son dossier. C'est pourquoi elle avait fait les demandes quelques jours avant pour que Michael sorte de prison plus tôt que ce qui était prévu initialement.
Mais le juge avait catégoriquement refusé. Andrea prit son mal en patience et avait refait la demande d'une libération conditionnelle le lendemain, puis le surlendemain, et ainsi de suite. Mais le juge n'avait jamais cédé aux demandes incessantes de la jeune femme qui désespérait. Elle avait alors fait appel à l'un de ses frères, celui qui était resté proche d'elle étant donné que toute la famille était dispersée. James.
Leur famille connaissait une période de crise depuis quelques années déjà. Leurs parents étaient des malfrats, des voleurs et ils avaient commis plusieurs crimes comme des braquages de banques, de bijouteries, etc. Leur deuxième fille et leur deux autres fils les avaient immédiatement suivis dans la voie de la malhonnêteté. Seuls Andrea et James s'étaient jurés de ne pas devenir de tels criminels. Seulement James traversait une période difficile. Sa femme l'avait quitté pour son meilleur ami, et bien qu'il ne l'aimait plus réellement, il perdait tout son argent pour payer leur divorce. Il avait donc fait appel à sa petite soeur lui demandant s'il était possible qu'il vienne vivre temporairement chez elle, chose qu'elle avait immédiatement accepté.
Dès son arrivée, James avait immédiatement remarqué un changement. Des affaires d'hommes étaient disposées un peu partout : un rasoir, des vêtements, etc. Il savait pertinemment que ces affaires n'appartenaient pas à William puisque Andrea refusait de vivre sous le même toit que lui. C'est pourquoi il lui avait posé la question.
- William a emménagé ici ?
- Euh non pourquoi tu dis ça ?
- Elles sont à qui ces affaires ? Demanda-t-il en faisant un vague mouvement de la main.
- À... À mon petit ami.
- Donc... William ?
- Non je l'ai quitté en fait... Je sors avec quelqu'un d'autre. Il s'appelle Michael.
Andrea avait tout raconté à son frère, l'ancienne situation de Michael, leur rencontre, son emménagement avec elle, son coup de foudre secret pour le jeune homme, et sa mise en détention pour vol... Sans oublier sa grossesse.
N'ayant jamais apprécié William, James était très heureux de savoir que sa sœur avait vraisemblablement trouvé un homme qui savait prendre soin d'elle, même si ce dernier était lui aussi dans une mauvaise passe. Il était dégoûté de savoir qu'il avait été mis en prison pour quelques pièces, et surtout pour une durée aussi longue.
Puis au fil de la discussion, Andrea lui appris qu'elle aimait de moins en moins son travail qui lui semblait parfois interminable. C'est alors que James lui fit une proposition complètement dingue. À tel point qu'au départ, Andrea pensait qu'il plaisantait.
- Juste... Il ne faut surtout pas qu'il sache que c'est un mensonge.
- Pourquoi ? Demanda Andrea.
- Si lui même il y croit, ce sera beaucoup plus simple pour l'aider. Il n'aura pas l'air de préparer un mauvais coup. Il sera juste naturel, et les gardes n'y verront que du feu.
- On y arrivera jamais. Déclara Andrea.
- Bien sûr que si. On est une famille de malfaiteurs. On a ça dans le sang.
Le plan était le suivant : ils se donnaient maximum six mois pour faire sortir Michael de prison. Mais le principal concerné ne devait pas savoir que l'opération se passerait dans l'illégalité la plus totale...
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Homeless... (Terminée) MJFF
FanfictionIl vit dans la rue, essayant coûte que coûte de protéger sa seule richesse, sa seule raison de vivre : sa fille...