— Bon, soupire l’une des filles. Puisque tout est réglé, peut-on retourner se coucher ?
Il fait nuit noir et tout le monde semble fatigué. Les Anti-Civiques se retirent rapidement sous leurs cabanes en tissu. Bientôt, il ne reste plus que mon mari et moi. Les yeux gris d’Adrien restent posés sur moi et il ne me dit rien.Tout ce que je sais c’est que cela fait au moins dix minutes que nous nous sommes retrouvés et il ne m’a toujours pas embrassé. Est-il si fâché contre moi ?
Je me dandine, soudain intimidé.
— Hum…, je marmonne en regardant sur le côté. Je peux partager l’une de ces cabanes avec toi ?
Adrien me fixe sans expression.
— Ça s’appelle une tente. Et elle est pour une seule personne.
Je cligne des paupières.
— On pourrait… hum… se serrer un peu.
Je me sens rougir jusqu’aux oreilles et mon mari lève les yeux au ciel.
— Tu sais bien que je ne peux rien te refuser, lorsque tu papillonnes ainsi des yeux.
Je le foudroie du regard.
— Je ne papillonne pas des yeux !
Adrien titre sur la fermeture éclair de l’entrée.
— Si. C’est assez ridicule, mais épouvantablement mignon, si tu veux tout savoir.
— Je ne papillonne pas des yeux !
Mon mari se met à rire.
— Je vais faire semblant de te croire, si ça peut te faire plaisir. Allez, entre.
Il me pousse en direction de la tente en me donnant une petite tape sur les fesses. Je pousse un petit couinement et lui jette un regard de reproche. Il me répond par un petit sourire qui fait accélérer mon rythme cardiaque.
Adrien allume une lampe torche pour éclairer l’entrée. Je me mets à quatre pattes pour pénétrer dans la cabane en tissu avec curiosité. Son intérieur est vraiment étroit mais semble confortable. Un sac de couchage est posé sur un mince tapis de sol. Adrien a balancé sans le moindre soin ses vêtements dans un coin. Je fronce les sourcils. Mon mari fait vraiment n’importe quoi quand je ne suis pas là pour le surveiller.
J’entends un bruit de frottement de tissu lorsque le jeune homme entre à son tour dans la tente. Il se débat un moment avec la fermeture éclair pour réussir à refermer l’ouverture puis se tourne vers moi. Je m’assieds sur mes talons et le fixe. Il retire son haut pour se mettre torse nu et pousse un long soupir.
— Max… Qu’est-ce que je vais faire de toi, petit mari désobéissant ?
Je me mords la lèvre inférieure en dévorant du regard sa peau dénudée.
— Hum… Tu pourrais commencer par me faire l’amour ?
Je me sens rougir et m’efforce avec difficulté de ne pas baisser les yeux. Adrien hausse un sourcil, faussement choqué.
— Où est passé le petit Conjoint timide et coincé que m’avait été attribué ? s’amuse-t-il.
— Je ne suis plus un Citoyen, je bougonne. Et je ne t’avais pas été attribué. Tu as triché pour… euh… me voler !
Le jeune homme glousse et éteint la lampe torche qu’il tenait, nous plongeant dans l’obscurité.
— Te voler ? répète-t-il. Hum… Qui pourrait résister à l’envie de dérober quelque chose d’aussi adorable que toi ?
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Le Conjoint (bxb) [terminée]
RomansDans un futur lointain, les êtres humains vivent sous le contrôle du Système qui dirige tous les éléments de leur vie. L'année de ses dix-huit ans, chaque citoyen est accouplé à une citoyenne. Le jour où vient son tour, Maxence se retrouve cependant...