Chapitre 10.III

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𝓙illan se plaça face à Téonary dans la file de danseurs, pas forcément à l'aise. Mais bon, il lui avait promis qu'ils pouvaient s'amuser un peu, et si il y avait bien une chose qu'il savait à propos d'elle, c'est qu'elle aimait danser. Tellement, que même quand elle marchait, elle donnait l'impression de danser.

  Puis la musique commença, faisant comprendre à Jillan qu'il lui était impossible de reculer.

  – J'adore cette ambiance, confia Téonary au moment où ils se croisèrent.

  Pas lui. Mais il ne dit rien, ne souhaitant pas gâcher son plaisir. Il avait peut-être passé l'éponge sur ce qui s'était passé – plus parce qu'il ne savait que penser que parce que cela ne le dérangeait pas – il se doutait qu'un pas de travers risquait de rendre leur amitié compliquée.

  – C'est sûr qu'ils ne sont pas radins sur les chandelles, fit-il remarquer.

  – N'est-ce pas ? Vraiment, j'adore. Bon, il fait peut-être un peu trop chaud, mais au moins, c'est sacrément joli et festif.

  Elle posa quelques instants ses doigts sur son épaule, en même temps que toutes les danseuses avec leur partenaire. Jillan sentait la chaleur de sa peau à travers le tissu. Cette chaleur persista lorsqu'elle retira ses doigts.

  Il fit un demi-pas vers la gauche, avant de réaliser son erreur, et se rattrapa comme il le put, en faisant un grand pas vers la droite. Téonary s'esclaffa.

  – Tu es vraiment un mauvais danseur.

  – Si j'étais toi, je me tairais. Tu es vraiment une très mauvaise chanteuse. Je n'ai rien à t'envier.

  – Eh ! s'offusqua-t-elle avant de lui écraser volontairement le pied. Je ne te permets pas ! Je chante très bien. C'est juste vous tous qui ne savaient pas reconnaître mon talent. Ne soyez pas jaloux, ce n'est pas de votre faute si vous n'êtes pas moi.

  Fière d'elle, elle releva le menton, tandis que Jillan secouait la tête, exaspéré.

  – Sincèrement, si tu n'existais pas, on ne pourrait pas t'inventer.

  – Heureusement que j'existe, alors. Mais bon, je te retourne le compliment. Je pense que personne n'aurait réussi à inventer un Mentor aussi doué que toi.

  Il sursauta, jeta des regards inquiets autour d'eux alors qu'ils s'éloignaient. Il espérait juste que personne ne l'avait pas entendu... Cependant, le couple à sa gauche semblait résister à la tentation de se jeter au cou de l'autre, tandis que celui à droite dansait avec fierté, comme s'il se concentrait plus sur les regards posés sur eux que sur leurs voisins.

  – Ça ne va pas, de dire des choses pareilles ? glissa-t-il en posant une main sur la taille de Téonary.

  – Quoi ? Est-ce que tu me prends pour une idiote ? Personne ne peut nous entendre. C'est à ça que sert la danse. N'as-tu jamais remarqué que certaines alliances se concluaient pendant la danse ?

  – Si, mais tout de même !

  Téonary fit la moue. Jillan soupira. Étoile, décidément, personne ne pourrait l'inventer. Personne n'aurait l'idée de créer une fille aussi sûre d'elle, personne n'aurait l'idée de créer une fille capable de lui donner des sueurs froides.

  – Merci, marmotta-t-il cependant.

  Elle retrouva son sourire, celui qui ne la quittait jamais. Un vrai petit rayon de soleil. Tout son contraire sur ce sujet.

  – Je le pensais, sincèrement. Et je suis bien placée pour le savoir. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi, Jillan.

L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant