Chapitre 18.III

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– 𝓙'ai chaud et j'ai froid en même temps. Je déteste cette sensation.

– C'est parce que t'as encore de la fièvre. Arrête de t'agiter dans tous les sens, ma filiotte, tu vas t'énerver plus qu'autre chose, rétorqua Nylo en repliant une couverture.

Téo soupira. Depuis son réveil (selon son amie, c'était avant-hier, mais elle avait l'impression que cela faisait plus), elle alternait entre moments où tout était clair pour elle, et moments où elle voyait des choses... étranges. Visiblement, elle aurait été inconsciente pendant un peu plus de deux semaines.

Déjà, rater deux semaines de sa vie était horrible, mais le pire, c'était qu'elle ne se souvenait même pas comment elle était arrivée dans cet état.

Et personne ne semblait vouloir le lui raconter.

Ce qui l'agaçait encore plus.

– Est-ce que je pourrai bientôt retourner dans ma chambre ?

– On pourra en discuter quand tu m'auras avalé cette soupe.

Nylo haussa les sourcils. Téo souffla, avant de sourire ironiquement. Puis elle plongea sa cuillère dans sa repas (Me voilà redevenu une Apprentie ! avait-elle songé lors d'une de ses périodes claires).

Certains pourraient envier sa place, car elle avait souvent de la visite, tout en n'ayant rien à faire.

C'était justement ce dernier point qui l'énervait. Elle s'ennuyait à mourir, elle qui d'ordinaire ne s'arrêtait pas un moment. Elle n'arrivait pas à lire, parler lui demandait trop de concentration, et elle avait interdiction de bouger. Du coup, elle passait son temps à dormir.

– Arrête de bouder, ma filiotte, la réprimanda Nylo. T'as déjà... meilleure mine qu'avant-hier. Si tu restes calme, je te promets que tu seras vite sur pieds.

– Tu parviens peut-être à mentir aux autres, mais ça ne fonctionne pas avec moi, vieille étoile, répliqua-t-elle en repoussant son repas.

– Tu vas terminer ta soupe bien sagement, ou je jure sur le nom de Tanwen que je te forcerais à l'avaler de force. Et c'est pas parce que tu es taureau que tu arriveras à m'en empêcher.

Téo savait que c'était immature à son âge, mais elle ne put s'empêcher de tirer la langue comme une enfant lorsque son amie eut le dos tourné. Pourtant, elle obéit, et continua de mauvaise grâce son repas.

Elle tenait à quitter ce lit de malade. Le plus vite serait le mieux.
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Publié le 12/11/2022

L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant