Chapitre 25.III

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  – 𝓜ilho ! Par tous les dieux, Milho ! Est-ce que tu m'entends ?!

  Milho Veleress sentait qu'on tapotait ses joues. Avec un râle de douleur – sa tête lui faisait horriblement mal – il ouvrit les yeux. Au-dessus de lui, Anelsem soupira. Jamais il ne l'avait vu si inquiet.

  – Dieux merci ! Tu es vivant ! Comment est-ce que j'aurais pu dire à ta mère que tu étais mort ?

  – Je vais bien, je vais bien, ne t'inquiète pas, grogna Milho en passant une main sur son front.

  Il avait pris un sacré coup. Il avait la sensation qu'on lui avait défoncé le crâne. Sensation guère agréable, il se devait de le reconnaître. Peu à peu, ses sens lui revinrent. Ainsi, il entendit crier dans tous les sens.

  – Que se passe-t-il ? demanda-t-il.

  Voyant qu'il ne mourrait pas, Anelsem reprit son air rogue. Milho ne l'avait jamais vu sourire. Après, il était vrai qu'il connaissait peu Anelsem, contrairement à sa mère et sa petite sœur de cinq ans. Pourtant, Aimandyn, sa sœur, adorait cette tête de mule d'Anelsem, donc cela signifiait qu'il n'était pas aussi méchant qu'il en avait l'air.

  – L'alerte a été sonnée. Je pense que c'est liée à cette jeune femme, qui a emmené le prisonnier, expliqua Anelsem.

  Soudain, ses souvenirs revinrent à Milho. Oui, cette femme. Comment avait-il pu l'oublier ? Et pourtant, son visage était trouble, à cause du coup pris. Heureusement qu'Anelsem était là ! Lui devrait se souvenir, et transmettre son portrait.

  – Tu es certain que c'est elle qui a tué Paty ? questionna Milho en allant récupérer son poignard.

  Enfin, techniquement parlant, ce n'était pas le sien. Ce poignard appartenait à la personne ayant tué son père. Il avait juré devant le Faucheur qu'avec cette même arme, il assassinerait cette personne. Ainsi, Milho portait en permanence le poignard de la meurtrière, dans l'espoir de l'utiliser un jour. Il ne comprenant pas comment il avait pu l'éviter.

  – Je ne sais pas si c'est elle, mais, hum, je suis certain qu'elle était avec l'autre femme. À l'époque, elle devait avoir à peu près ton âge. Je vois mal une gamine réussir à tuer ton père, mais dans tous les cas, elle était là.

  – Alors, tu vas pouvoir transmettre son portrait, gronda Milho.

  Anelsem jeta un coup d'œil à sa montre chérie (d'après Aimandyn, il ne la lâchait jamais) après l'avoir sortie de sa poche. Milho avait remarqué ce tic quand Anelsem était embêté.

  – Qu'y a-t-il ?

  – Hum, c'est juste que... euh, je n'arrive pas à me souvenir de son visage, avoua Anelsem.

  – Comment ? Tu l'as vu, pourtant !

  – Oui, mais il est flou. Comme s'il avait été recouvert d'un filtre.

  – Un filtre ?

  Puis Milho comprit. Il côtoyait au quotidien de jeunes lions. Et ce filtre était lié à leur don, quand ils forçaient les autres à oublier. Ainsi, cette femme était lion ? Était-ce seulement possible ? Et comment avait-elle fait pour emmener le prisonnier si facilement ?

  C'était un véritable mystère. Milho ne connaissait qu'une personne à qui il faisait assez confiance pour demander conseil.

  – Milho ? fit Anelsem.

  – Je vais bien. Allons dîner. Après, je devrai rédiger une lettre à un ami.

  Il espérait juste que Kan, son ami et fils de la sénatrice Noal Vierge, pourrait l'aider.
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Publié le 31/12/2022

L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant