L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]

Chapitre 17.III

⚠️1ère scène violente⚠️

  𝓢aleann mordit sa joue avec violence, retenant une série de jurons. À ses côtés, Wuly ne s'en priva pas – jamais elle ne l'avait entendu parler ainsi. Cependant, elle se fit un plaisir de huer Emyria et Lièvre, lorsque Renard et Aigle les tirèrent au centre de la salle d'entraînement. Saleann était fa'dingue de rage.

  Et elle n'était pas la seule.

  Les Apprentis insultaient de bon cœur, tout comme les Espions. Au fond d'elle, Saleann trouva cela surprenant, mais normal. Emyria et Lièvre étaient deux Espions particulièrement appréciés, tous deux séduisants, et faisant partie des meilleurs d'entre-eux. Or, même cette popularité ne pouvait les protéger, alors qu'ils avaient tenté de tuer une des leurs.

  C'était inacceptable. Ils avaient tous juré de se protéger les uns les autres, et voilà que deux d'entre-eux avaient tenté de tuer une Espionne !

  Saleann souffla. D'habitude, elle n'était pas correctement éveillée avant les dix heures du matin – surtout lorsqu'elle faisait la fête la veille. Mais là, pour la première fois de sa vie, elle était aux aguets. Et ce même s'il était à peine sept heures.

  À sa gauche, Beryna gardait le silence. Sa sœur lui jeta un regard.

  – Pourquoi tu parles pas, Bery ?

  Beryna croisa les bras. Saleann s'insulta mentalement. Quel boulet ! Parfois, elle n'en ratait pas une ! Beryna était perdue : sa meilleure amie et l'homme dont elle était secrètement amoureuse étaient désormais considérés comme des traîtres.

  – Je veux entendre leurs raisons.

  – Ah parce que pour toi, selon la raison, ils auraient eu le droit d'essayer de tuer Téo, hein ? s'énerva Saleann.

  – J'ai pas dit cela, Sal. Laisse tomber, tu comprends jamais rien.

  Beryna la laissa en plan, allant rejoindre Serval, leur mère. Saleann en resta bouche bée. Jamais sa sœur ne lui avait parlé ainsi.

  Cependant, elle se remit bien vite de sa surprise, lorsque Wuly lui donna un coup de coude. D'un mouvement sec du menton, il lui montra les Mentors.

  Chouette n'était pas présente. Elle avait prit le relais au chevet de Téo, remplaçant un Renard particulièrement furieux (jamais Saleann ne l'avait vu dans cet état, quand elle l'avait croisé). Quant à Dytal, il tremblait, les poings serrés. Avec son air fermé, ses joues mangées par sa barbe de quelques jours, il était effrayant. Loup se balançait d'un pied à l'autre, s'empêchant de faire les cent pas. Ses jointures étaient blanches, ses doigts serrant avec force ses bras. Enfin, Fennec restait calme, comme dans toutes situations. Pourtant Saleann avait remarqué la flamme brillant dans ses yeux, encore plus vive que le orange de son bandeau.

  Renard et Aigle poussèrent les deux fautifs au centre du cercle formé par les Espions. Emyria était pâle comme la mort, alors que Lièvre continuait de sourire en coin.

  – J'aimerai tellement arracher ce sourire de son visage, lui planter mes ongles dedans. Ce serait tellement jouissif ! siffla-t-elle.

  – J'en connais un qui va le faire à ta place, j'ai l'impression, répondit Wuly entre deux insultes.

  En effet, il n'avait pas tord. S'il y avait bien une chose que Saleann n'avait jamais vu, c'était une expression sur le visage de Renard. Lui d'ordinaire si calme et froid, il semblait sur le point de tuer ceux censés être ses amis, tout en arborant un air de haine pure.

  Dytal lui avait dit qu'avec les autres Mentors, ils avaient dû l'empêcher d'assassiner Emyria et Lièvre, lorsque ceux-ci étaient rentrés. Visiblement, il voulait absolument les tuer, sans autre forme de procès.