L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]

Chapitre 31.II

– 𝓞h, ma filiotte ! s'écria Nylo en la voyant pousser la Porte des Secrets, l'attendant devant son laboratoire.

Téo sursauta, posa ses sacs à terre, tandis que la guérisseuse fonçait vers elle pour la prendre dans ses bras. Si elle avait été frêle, elle se serait sentie écrasée tant son amie la serrait fort. Et elle s'estima aussi heureuse d'avoir pu se laver et changer de vêtements avant cette étreinte, car cela n'aurait pas senti la rose dans le cas contraire.

– Je sais que tu es enceinte, souffla Nylo rapidement contre son oreille. Et je sais que tu t'en ai rendu compte. S'il te plaît, fais attention à toi, et prends pas le risque de te faire tuer parce que tu as encore enfreins les règles.

– Promis.

Elle recula pour regarder son amie, dont les yeux étaient embués. Cela faisait huit ans, qu'elles se connaissaient. Nylo l'avait vu grandir, lui avait appris toutes ses connaissances sur les plantes.

– Il me reste un dernier cadeau à te faire, lui dit la guérisseuse, avant d'appeler sa nièce.

Exily débarqua, un gros livre entre les bras, le tendit à Téo. Elle le prit, avant de l'ouvrir, et de lâcher une exclamation de surprise en avisant les dessins de plantes ainsi que les commentaires.

– J'ai fais faire une copie de mes carnets d'expériences réussies au propre, lui expliqua Nylo. Et j'ai aussi laissée une cinquantaine de pages libres à la fin, pour que tu puisses noter toi aussi tes découvertes.

– Merci, vieille étoile, c'est magnifique.

Elle observa le livre une dernière fois, avant de le fermer et de le glisser dans l'un de ses sacs – sacs qui étaient déjà bien remplis. Elle avait dû laisser quelques vêtements derrière elle, mais cela n'était pas bien grave.

– Attends, c'est pas fini (Nylo sortit une feuille pliée en quatre de sa poche). Tiens. Voilà ton diplôme de guérisseuse. Bon, t'as jamais été officiellement mon apprentie, mais je ne suis pas sûre qu'ils iront vérifier. Et puis, comme ça, tu pourras commencer ta nouvelle vie plus facilement.

Téo écarquilla les yeux, bouche bée. Délicatement, elle saisit la feuille, et la déplia. C'était irréel. Pourtant, c'était bien son nom qui s'étalait, sous la mention « ce diplôme est délivré à ». Elle balbutia des remerciements, peinant toujours à y croire. Elle remercia également Exily, pour le livre, avant de se rappeler quelque chose.

– Nylo, promets-moi que tu feras attention à Velam, et tous les Apprentis.

– Bien sûr, répondit la guérisseuse, étonnée.

– Merci. Bon, eh bien je crois que c'est l'heure d'y aller.

– Attends !

Téo se retourna vers la Porte des secrets, encore ouverte, et fut stupéfaite de voir Wuly courir, un gros sac sur le dos, suivi de Dytal qui boitait plus qu'autre chose, lui aussi avec un sac sur le dos. Ils étaient accompagnés de Saleann, Sarpentyn, et même Bauryvage – même si aucun des trois ne portaient de sac. Elle leur avait fait ses adieux plus tôt. Elle ne comprenait pourquoi ils étaient ici.

– Que se passe-t-il ? voulut-elle savoir.

– Dytal et moi, on vient avec toi, expliqua Wuly tandis que Dytal reprenait son souffle.

– Comment ça, vous venez avec moi ?

– Je n'ai plus rien à faire ici, expliqua son oncle difficilement. Je suis infirme, je ne peux plus faire de missions. Ydalt est d'accord avec moi qu'il est temps que j'ouvre ma propre boutique pour vivre de la peinture. Et maintenant que tu dois partir, toi aussi, j'ai trouvé que c'était le bon moment.