Chapitre 48

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Je ne me suis jamais clairement avoué une chose : depuis la première fois que je l'ai vu, je rêve de faire l'amour avec Elio. Je m'imaginais un moment tellement intense et fabuleux, qu'il en paraissait irréalisable.

Et le plus drôle est que la réalité a dépassé mes attentes. Je me sens comblée plus que jamais. Mensah ne m'a jamais fait ressentir cela. Malgré les années d'entraînement. Mais en y repensant... on ne l'a pas beaucoup fait avec Mensah. Sûrement parce qu'aucune fois n'était aussi magique que celle que je viens de vivre aujourd'hui.

Parce que là, je ne demande qu'une chose : recommencer.

Mais pourquoi je pense à ça maintenant ? C'est horrible, de comparer son ex et son copain actuel au lit. Ils n'ont pas le même âge ! J'espère qu'actuellement, Elio ne pense pas à la même chose que moi. Je ne sais pas avec combien de filles il a couché dans sa vie, mais je ne dois pas remporter la partie. Car je n'ai absolument rien fait. J'étais démunie, face à son expertise et à son désir insatiable.

« C'était comment ? souffle-t-il d'une voix rauque.

Je le dévisage, surprise. Je souriais comme une débile en fixant le plafond, tandis qu'Elio, allongé à côté de moi, fronce les sourcils et semble regretter tout ce qu'on a fait.

J'ai dû m'y prendre n'importe comment.

Il n'a pas aimé.

J'ai envie de m'enterrer.

« Raph ?

Il se relève doucement. Ma tête glisse de son épaule. Je retiens de petites larmes ridicules qui commencent à faire surface. J'essaie de lui répondre, mais ma gorge s'est asséchée, au point que prononcer le moindre mot me fait affreusement mal.

« Raphaëlla ? Ça va ?

_C'était trop bien, chuchoté-je d'une voix quasiment inaudible.

Je retiens ma respiration, à l'affût du moindre son en provenance de sa direction. Je l'entends soupirer, puis retomber lourdement sur le dos.

_Tu m'as fait peur !

_Pardon ?

_Tu parlais ap. J'ai cru que je t'avais fait mal. »

Me faire mal ? C'était les minutes les plus agréables de ma vie.

La prochaine fois, j'aimerais même qu'il y aille un tout petit peu plus fort. Il faudra que je lui dise, à l'occasion.

Je me redresse sur un coude, pour amener ma bouche à la hauteur de la sienne. Je l'embrasse langoureusement, comme pour lui faire sentir tout l'amour que je nourris à son égard.

***

« T'as pas vu mon téléphone ?

_Tu l'as pas mis à charger en bas ?

_Je sais plus... couiné-je.

La journée commence bien : je ne retrouve plus mon téléphone, et pour couronner le tout, il est probablement déchargé.

_Respire ma belle. C'est juste un tel, tu vas le retrouver.

_Mais je voulais appeler Sofia ! Pour rattraper les cours !

_Regarde en bas je t'ai dit.

Je me précipite au rez-de-chaussée. J'analyse les prises électriques, à la recherche d'un IPhone noir.

Le voilà.

Il m'attendait bien sagement dans le placard à balais. Là où je l'avais posé, avant que Vincent ne sème la zizanie en débarquant dans le Sotano.

Raphaëlla [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant