Chapitre 74 : Le manoir blanc

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Plusieurs heures plus tard.

Village perdu quelque part en Allemagne.

Lorsque Bucky coupe le moteur de la voiture que nous n'avons absolument pas du tout volé, les muscles de tout mon corps se tendent à l'unisson. Mon camarade a pris soin d'appeler Ben pour le prévenir de notre arrivée, après avoir recherché son numéro de téléphone pendant plus de deux heures, alors je suis plutôt étonnée que l'entrée du manoir soit si déserte. J'inspire profondément avant de soupirer lourdement, tournant le visage vers la cour du manoir en pierres blanches. Quatre hommes en uniforme sont en train de jouer au basket sans même se soucier de notre arrivée, et un peu plus loin se trouvent trois hommes également en uniforme qui semblent raconter quelque chose à une petite fille. Il y a vraiment un défaut de sécurité ici, surtout pour l'un des anciens gros bonnets d'Hydra. Les agents ne sont même pas armés. Alors concentrée à observer les alentours, Bucky attire mon attention en se raclant la gorge. Je me tourne pour le regarder.

« Tu as l'air tendue, me dit-il.

- Mais enfin, je ne vois pas du tout pourquoi je serais tendue. Ce n'est pas du tout comme si ce mec pouvait faire de moi son robot-esclave en quelques mots.

- Je te l'ai déjà dit, Ben se fiche pas mal du conditionnement. Ce mec est taré. Regarde autour de toi : il est tellement insouciant qu'il n'y a personne pour nous arrêter à l'entrée.

- Je trouve ça louche que personne n'ait d'arme...

- Il a toujours refusé que nous soyons armés devant ses enfants, mais je m'attendais au moins à un contrôle de sécurité à l'entrée.

- Désolée Bucky, mais ça sent le piège à des kilomètres à la ronde. Je ne le sens pas.

- Tout se passeras bien. On n'a qu'à s'en tenir au plan : le bon et le méchant flic, d'accord ? Tu devrais pouvoir t'en sortir, ce n'est pas comme si tu n'étais pas naturellement le méchant flic dans l'histoire.

- Je vais t'arracher la langue Bucky, et te l'enfoncer dans le... 

- Surveille ton vocabulaire, Steve n'aimerait pas ça.

- Je t'emmerde, souris-je. 

- Gamine. »

Bucky grimace avant de sortir de la voiture. Je ne tarde pas à le suivre, méfiante. Le plan A est de converser sans violence avec Ben ; s'il est toujours comme dans les souvenirs de Bucky, tout devrait bien se passer. Mais si jamais un problème survint, nous passeront directement au plan L, comme Logan : on le torture physiquement et psychologiquement pour obtenir nos réponses. En traversant la cour du regard, je croise les iris bleutées de la petite fille accompagnée d'agent. Une révélation semble passer devant son visage ; elle lève la main et nous fait de grands signes pour attirer notre attention.

« Bucky ! Logan ! Crie-t-elle. »

Elle se met à courir en riant innocemment, avant de littéralement sauter sur Bucky. Je les regarde en haussant un sourcil, alors que le soldat de la Seconde Guerre Mondiale s'est tendu à vue d'œil face à cette marque d'affection sortie de nulle part. L'enfant lâche rapidement Bucky, pour se tourner vers moi et entourer ma taille de ses bras. Elle me sert contre elle en souriant, puis me lâche après quelques instants. Elle se met à chercher quelque chose autour de nous, et regarde même dans la voiture, avant de se tourner vers nous en affichant une moue tristounette.

« Oh... Sasha n'est pas venue avec vous ? Demande-t-elle. Elle m'avait promis que la prochaine fois, elle m'apprendrait à faire un lapin avec une serviette en papier... »

J'arque un sourcil, le cœur serré de déception. Si elle pense que Sasha est avec nous... ça veut dire qu'elle n'est peut-être pas ici. Nos chances de la retrouver viennent de diminuer de moitié en un instant.

LOGAN - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant