Six ans et trois mois plus tard.
Maison Stephenson-Romanoff, quelque part perdu dans les bois.
Sortant peu à peu d'un sommeil réparateur, je fronce les sourcils et ressers mes bras contre moi. Perturbée par le vide et la solitude, je commence à paniquer et à tâter le matelas, ouvrant les yeux. Je me redresse subitement en remarquant que je ne suis accompagnée que de Tiddy et Jessy, nos deux chats noirs. Encore fatiguée et ramollie par ce réveil perturbant, je tombe du lit et m'écrase contre le parquet. Un rire mélodieux se lève vers la porte d'entrée, alors que je me redresse en boudant. Natasha se tient dans l'encadrement de la porte, buvant un café avec pour seul vêtement une nuisette blanche. J'esquisse un sourire en la voyant, puis me frotte le haut de la tête avant de me relever. Tiddy s'étire sur le bord du lit avant de ne s'allonger sur le deuxième chat, provoquant un grognement de Jessy qui le dégage à coups de pattes. Je les sépare en battant le vent entre eux avec ma main, puis rejoins Natasha en souriant en coin. Je m'appuie sur le côté opposé de l'encadrement de la porte et la regarde de haut en bas.
« Tu devrais perdre cette habitude de te réveiller avant moi, boudais-je.
- Mais c'est toujours amusant de te voir tomber du lit, rétorque-t-elle. Un peu comme un chaton en manque d'équilibre.
- Je sais que mes chutes sont toujours mémorables, mais je me sens mal quand tu n'es pas là à mon réveil. J'ai toujours peur que tout ça n'était qu'un rêve... et que tu n'es pas vraiment là. »
Elle fronce les sourcils et pose sa tasse sur la commode. Puis, d'un geste doux, elle entoure mon cou de ses mains dansantes.
« Même après tout ce temps... ? Demande-t-elle.
- On dirait que je ne suis pas du genre à me remettre de mes traumas, soupirais-je. Mais ce n'est pas si grave. L'important... c'est que tu sois là.
- Je suis là, assure-t-elle. »
Elle glisse une main dans mes cheveux et m'incite à poser mon front contre sa poitrine. Détendue par l'endroit, je souris et dépose un baiser sur sa peau. L'attrapant par la taille avec douceur, je la rapproche un peu plus de moi et embrasse son cou. Elle lâche un long soupir avant de ne prendre mon menton entre ses doigts pour me forcer à la regarder de nouveau.
« Il faut qu'on se prépare, on doit déjeuner avec l'équipe ce midi, tranche-t-elle. Tu te souviens ?
- Ah, oui... les fameux repas de famille une fois par mois imposés par Tony, n'est-ce pas... ? On devrait essayer de ne pas être en retard, pour une fois.
- D'habitude, on est en retard à cause de toi, rappelle-t-elle.
- Gnagnagna... La première totalement prête aura le droit de demander ce qu'elle veut à l'autre ce soir. »
Elle me lance un regard de défi et tente de courir vers la salle de bain. Je l'attrape par la taille et la porte, puis la jette sur le lit au passage. Elle râle alors que je cours vers la salle d'eau, me ruant sous la douche. Et c'est dans un combat amusant qu'on finit toutes les deux prêtes en même temps, dix minutes plus tard. Mais puisque mes cheveux sont secs et non les siens à cause de leur longueur, je considère que je suis celle qui ait gagné. J'imagine que nous débattrons de cela plus tard, parce que nous avons de la route à faire jusqu'à chez Tony.
Après notre dernière victoire, certains d'entre nous ont décidé de totalement décrocher du métier de soldat. Tony et Rhodes ont été les plus tardifs dans ce procédé, tandis que Natasha et moi étions les premières à décider de tout laisser tomber. Maintenant que nous avions ramené tout le monde, planter des citrouilles dans notre jardin et adopter des chats errants semble suffire à la rousse, qui va beaucoup mieux depuis. Pour ma part, je me suis lancée dans la création d'un refuge d'animaux abandonnés, dans le but de leur trouver une nouvelle famille. Mais... les clients se font rare depuis que j'ai presque tué l'un d'entre eux ; il a adopté un chiot que j'ai retrouvé abandonné deux mois plus tard, alors ça m'a sacrément mise en colère. En dehors de cet incident, les choses se passent plutôt bien. Les clients connaissent notre tempérament, à Nat et moi... alors ils n'osent pas souvent nous mettre en rogne. Et puis, les gens savent qu'ils peuvent nous faire confiance : d'une part, nous avons sauvé le monde. D'autre part, personne ne s'occupe aussi bien d'animaux en manque d'amour que nous. Disons que c'est une alternative plutôt pratique lorsqu'on a décidé de ne pas avoir d'enfants, toutes les deux.

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LOGAN - MARVEL
FanficDans les pensées floues de Logan, l'humanité n'est qu'un mirage qu'elle ne semble pas capable de comprendre. Utilisée comme une arme par Hydra, conditionnée à être un soldat, elle ne connaît que la violence et le goût du sang. Alors persuadée d'être...