Chapitre 68 : Sibérie

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Quatre heures plus tard.

Nous approchons de la Sibérie un peu plus rapidement que prévu, ce qui est plutôt une bonne chose. Je continue de suivre le GPS, et me tourne un peu pour regarder mon équipage.

« Nous arrivons dans moins d'une heure, informais-je. Si vous avez besoin de vous reposer, c'est maintenant ou jamais. Vous n'aurez pas de pause pipi une fois qu'on devra se battre contre quatre supersoldats.

- Et toi, tu en as besoin ? Demande Steve.

- Ce genre de situation met tout mon système digestif en pause, ça devrait aller.

- Tu te sens bien ?

- J'ai juste l'estomac noué, mais ça ira.

- Qu'est-ce qui va arriver à vos amis ? Demande Bucky.

- Je ne sais pas du tout, soupire Steve. On verra bien.

- Je ne suis pas certain de mériter tout ça.

- Bucky... répondis-je. Je suis certaine que tu sais mieux que n'importe qui tout ce que je fais au service d'Hydra. Je suis persuadée d'être pire que toi, et pourtant, cette montagne de muscle aux cheveux blonds m'a tendu la main. Natasha m'a tendue la main. Puis il y a eu Sam, qui n'a pas hésité une seconde alors que je suis arrivée chez-lui, totalement couverte de sang, au beau milieu de la nuit, et ce bien qu'il ne me connaissait qu'à peine. Et après, ce sont tous les autres qui se sont mis en tête de m'aider à me sentir mieux, et ce malgré tout ce que j'avais pu faire dans le passé. Si moi je mérite leur aide, alors toi aussi, tu la mérites.

- L'un comme l'autre, ce n'était pas vous qui agissiez, nous rappelle Steve. Vous étiez conditionnés. Vous n'aviez pas le choix.

- Peut-être... mais j'agissais, répond Bucky. »

Je soupire et garde le regard sur l'extérieur.

« Il y a quelques temps encore, je pensais que je ne méritais rien de bon à cause de tout ce que j'ai fait, racontais-je. Puis, j'ai commencé à accepter que je n'agissais pas de mon plein gré, que ce n'était pas entièrement de ma faute, même pas de ma faute du tout, si des néo-nazis ont décidé de se servir de moi. Lorsque tu accepteras l'aide qu'on te porte, tu accepteras ton droit à la rédemption. Et c'est seulement comme ça que tu peux t'en sortir.

- Et toi, tu t'en es sortie ? Demande Bucky.

- Pas entièrement. Mais je suis sur la bonne voie. Je sais que je suis en train d'entrer dans une grosse tempête, et je suis prête à l'affronter pour trouver la paix au bout du tunnel.

- Tu as toujours eu une vision des choses bien différente de la mienne... »

Lorsque nous arrivons sur place, je pose le Quinjet non loin de l'entrée du bunker. Je coupe les moteurs, me détache et me lève pour regarder mes camarades.

« Steve... ce type a le livre rouge, et il a déjà conditionné Bucky. Alors... si jamais il y a un problème, garde ton bouclier bien en main, parce que tu en auras besoin pour m'assommer.

- Je suis certain qu'on n'en arrivera pas là. Tout ira bien. »

Steve indique à Bucky le compartiment des armes. Je me permets de m'étirer pendant qu'ils ouvrent la trappe du Quinjet. Au vu de la fraîcheur extérieure, je regrette encore pendant un moment de ne pas avoir de tissu sur les épaules. La Sibérie... Les Soldats de l'Hiver... Je comprends mieux, maintenant. Soldats de l'Hiver, car nous sommes nés et gardés en Sibérie, un lieu froid, et qu'on nous met au congélateur lorsqu'on a besoin d'un break. Ils auraient peut-être pu trouver mieux, mais bon : ce sont des scientifiques, mais pas des génies littéraires.

LOGAN - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant