LOGAN - MARVEL

Chapitre 13 : Sam

Lorsque je me glisse dans le parc résidentiel, la nuit est en train de tomber. Je profite donc de l'ombre pour me glisser discrètement entre les maisons, lisant les noms sur les boîtes aux lettres. Je me cache derrière un mur en entendant des rires approcher. Deux personnes entrent dans une petite maison, riant de bon cœur, ignorant sans aucun doute le mal qui dort en ce monde. Je continue mes recherches une fois la voie dégagée. Je finis par trouver le nom que je cherchais depuis maintenant trois heures, devant une maisonnette. Il doit vivre seul ici, c'est un avantage. Je monte sur le porche et cogne trois coups forts contre la porte. Je me cache sur le côté, attendant que l'habitant vienne ouvrir. J'entends la porte intérieure grincer, avant que la porte en verre soit ouverte. Sam sort et regarde autour de lui, ne me voyant pas immédiatement.

« Hey. »

Il sursaute et se tourne vers moi. Il me regarde de haut en bas, comme si j'étais sortie de nulle part. Ce qui, en soit, est le cas. Et vu l'état dans lequel je suis, je n'aurais pas été étonnée de l'entendre crier. Heureusement pour moi, Sam ayant été soldat, a l'habitude de ce genre de vision.

« Logan ? Demande-t-il.

- Désolée de débarquer ici. Tu es la seule personne en dehors du SHIELD que je connaisse, et... j'ai vraiment besoin d'aide. Il me faut un endroit où me réfugier, quelques heures.

- T'es couverte de sang... bordel, entre, dépêche-toi. »

Il tend son bras vers moi et m'aide à entrer. Il referme ses portes et le volet, après avoir regardé aux alentours. Je me laisse tomber sur son canapé, le corps endoloris. Sam allume la lumière du salon et s'approche de moi.

« Bordel, Logan. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ont parlé de toi aux infos.

- Et, qu'est-ce qu'ils disent sur moi ?

- Ils racontent que tu as pété un câble au Triskel, que tu as tué ta psychiatre en lui explosant le crâne contre le sol. Et que tu es passée à l'ennemi. Tu es recherchée dans tout le pays.

- C'est plus compliqué que ça en a l'air.

- Tu devrais retirer ça. Je vais voir ce que je peux faire pour toi. »

J'ouvre ma veste et pose le livre sur sa table basse. Je retire totalement mon uniforme du Strike et me laisse de nouveau tomber sur le canapé. Sam revient avec deux trousses de soin et une serviette rouge. Il a un léger instant d'hésitation et un détournement de regard lorsqu'il me voit allongée sur son canapé en sous-vêtements, mais il finit par tout de même me regarder, gêné.

« Alors, il ressemble à ça le corps d'une athlète de haut niveau ? Plaisante-t-il.

- Quoi, tu es déçu ? Demandais-je.

- Je m'attendais à des muscles à la Arnold Schwarzenegger. Mais en fait, tu ressembles à une putain de brioche bien ferme avec des traits sur le ventre, et des petits coups de couteau sur le flanc... Oh, et aussi avec des balles un peu partout, à ce que je vois.

- Ecoute Sam, je sais que je suis assez agréable à regarder, mais si tu pouvais me retirer ces balles pour que je puisse commencer à guérir, ça m'arrangerait. Je ne peux pas le faire toute seule, je ne vois pas certaines plaies... »

Il acquiesce et me rejoint. Avec des gestes minutieux, il retire calmement les balles qui se sont logées dans mon corps. Il semble avoir l'habitude de ce genre de manœuvre, j'ai bien fait de laisser mes soins entre ses mains. Les hémorragies se sont arrêtées il y a quelques temps déjà, mais mes plaies ne peuvent pas se refermer si les balles sont encore à l'intérieur. Le sérum ne fera son travail que lorsqu'il aura le champ libre.

« Alors. Tu comptes me dire ce qui s'est passé ? Demande-t-il.

- C'est une longue histoire... Premièrement, je n'ai pas explosé le crâne de la thérapeute. Je lui ai brisé la nuque, il y a une nuance. Ensuite... Lorsque je t'ai dit que j'étais aussi une ancienne soldate, je n'ai pas vraiment précisé pour qui je travaillais. J'étais au service d'Hydra avant d'arriver au SHIELD. »

Il fronce les sourcils, mais continue de me soigner. Je commence à lui parler du conditionnement, du jour où Natasha et Steve m'ont trouvée et aidée, de mon arrivée au SHIELD il y a quelques mois. Je lui parle ensuite de l'unité Strike, de Rumlow, de la psychologue, et du livre que j'ai ramené. Tout en continuant de me soigner, il montre le livre rouge du menton, sceptique.

« Alors, toute cette histoire tourne autour de quelques pages coincées dans une couverture rouge ?

- En gros, c'est ça. Il faut que je me débarrasse de ce livre, c'est la seule solution que j'aie pour clore l'histoire une bonne fois pour toute.

- Et... tu es sûre que c'est le seul exemplaire ?

- ... ça, c'est une bonne question. Je ne sais pas s'il y a d'autres exemplaires de ce livre, mais je sais que si c'est le cas, alors je dois tous les brûler. Hydra peut faire de moi son pantin à n'importe quel moment avec cette merde, ils peuvent se servir de moi pour faire absolument tout ce qu'ils veulent. Je ne dois pas les laisser faire. Je ne veux pas de nouveau faire de mal à quelqu'un qui ne le mérite pas. J'en ai marre d'être leur esclave.

- Je comprends. Mais quoi qu'il en soit, pour le moment, tu as besoin de te reposer. Je ne sais pas combien de litres de sang tu as perdu, mais tu es toute pâle. On dirait presque un mort. J'aurais pu mieux te soigner dans un hôpital, mais je suppose que je ne peux pas t'y emmener.

- Non, pas vraiment, ris-je nerveusement. Je t'avoue que... je ne dirais pas non à un peu de sommeil... J'ai mal partout.

- Viens, ne reste pas sur le canapé. »

Sam tend ses mains pour m'inviter à me lever. Je prends sur moi et les attrape, ayant vraiment besoin d'aide au vu de la douleur que me procure ma musculature. Il tire donc sur mes bras, mais je ne bouge pas d'un centimètre.

« Eh bah... tu es plus lourde que tu en as l'air.

- Deux cents soixante-dix.

- Pardon ?

- Je pèse deux cents soixante-dix kilos. C'est ce que ça fait d'avoir un squelette en Vibranium. Une vraie Cyborg... »

Il esquisse un sourire moqueur, alors que je me lève de mes propres forces. Je suis Sam jusque dans une chambre. Il me prête un teeshirt et me dit que je peux dormir ici, alors je ne me fais pas prier pour m'allonger sur le matelas. Le livre rouge contre ma poitrine, en sécurité, je commence à fermer les yeux.

« Tu t'en fous peut-être, mais sache que je n'avais pas le choix, soupirais-je. C'était eux, ou moi. Je ne peux pas laisser qui que ce soit jouer de nouveau avec mon esprit.

- Je ne suis pas dans ta tête, mais lorsque des agents te menacent avec des flingues et ne te laissent pas le temps de parler, je trouve ça normal de se battre pour survivre.

- Est-ce que... je peux vraiment te faire confiance ?

- J'imagine que tu ne dois pas donner ta confiance à tout le monde après ce qui t'est arrivé. Mais je t'assure que tu peux avoir confiance en moi. Il n'y a aucune raison pour que je te veuille du mal. Repose-toi, on verra la suite demain, d'accord ? »

Oui... je ne suis pas contre une bonne nuit de sommeil. Soldat amélioré ou non, j'ai toujours besoin de temps pour me remettre de mes blessures. Surtout lorsqu'elles sont musculaires... Sam ferme les rideaux et sort de la chambre, me laissant me reposer. J'espère que je peux vraiment lui faire confiance. Si c'est le cas, alors je lui serais redevable. Parce que j'ai vraiment besoin de son aide. Et si ce n'est pas le cas... je devrais me débarrasser de lui.