Chapitre 115 : Vieux soldat

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Quelques heures plus tard.

« Logan, réveille-toi !

- Hmm...

- Bon, tu ne me laisse pas vraiment le choix, rit Tony. »

Il accélère subitement avec la voiture, ce qui me fait sursauter. Il prend ses virages un peu trop brutalement à mon goût me secouant dans tous les sens. Lorsqu'il s'arrête et qu'il recule légèrement pour être à la hauteur de Steve, je me rends compte qu'on est enfin arrivés. Serrant la mâchoire, je me frotte le visage.

« C'est quoi cette tête ? Demande Tony à Steve. Je parie qu'il s'est changé en bébé ?

- Eh bien entre d'autres choses, oui, répond le blond. Qu'est-ce que tu fais là ?

- C'est le paradoxe E.P.R. ! »

Tony descend de la voiture, alors que je l'imite en titubant à cause de mon réveil brutal. La luminosité est forte dehors... on dirait qu'on est presque midi. Je me penche dans la voiture pour voler une paire de lunette de soleil à Tony, puis m'appuie sur le toit en regardant Steve avec un long sourire sur les lèvres.

« Au lieu de propulser Lang dans le temps, vous avez fini par propulser le temps dans Lang, explique Tony. C'est risqué, dangereux, un ami aurait dû vous en dissuader.

- Tu l'as fait.

- Ah, je l'ai fait ? Bah, je suis là, heureusement. Et j'ai ramené une chômeuse avec moi. Enfin, peu importe, c'est réglé. J'ai mis au point le premier GPS spatiotemporel, avec l'aide de notre amie ici présente.

- Je n'ai fait que de tordre un tournevis et faire tomber la moitié de ses outils de son atelier, répondis-je. Mais, on peut dire que je l'ai aidé.

- Je viens en paix ! Sourit Tony. Comme l'a si bien dit Logan, il se trouve que le ressentiment est corrosif et, même s'il ne me fait pas vomir, j'en ai horreur.

- Moi aussi.

- Bon, on a une chance de ramener les pierres, mais je dois d'abord faire part de mes priorités, Steve. Faire revenir tout ce qu'on a perdu, je l'espère. Mais garder ma famille, quoi qu'il en coûte. Et ne pas mourir en cours de route serait appréciable. Et c'est valable pour tout le monde, ça.

- Je suis d'accord.

- Marché conclus. »

Ils se serrent la main, faisant enfin la paix après toutes ces années. Lorsque Tony relâche Steve, il va ouvrir le coffre de sa voiture. Il attrape le bouclier de Steve et retire le plaid et les peluches de Morgan pour le lui rendre.

« Je ne suis pas sûr, Tony, soupire Steve.

- Pourquoi ? Il l'a fait pour toi, rappelle Tony. En plus, il faut bien que je le sorte du garage avant que Morgan ne l'utilise comme une luge.

- Merci, Tony.

- Mais tâche de garder le secret, je n'en ai pas pour toute l'équipe. On va bien réunir toute l'équipe au complet, hein ?

- On est en train d'y travailler, nous assure Steve. »

Tant mieux, parce que nous aurons besoin de tout le monde sur ce coup. Je ne suis toujours pas certaine de savoir s'il s'agit ou non d'une bonne idée, mais... on peut toujours essayer. Et c'est important que tout le monde soit là. Nous entrons tous les trois dans le bâtiment, surprenant ceux qui étaient déjà là. Natasha sourit en me voyant et vient m'accueillir dans ses bras. Je l'embrasse sur la joue et la prends contre moi un moment, puis je la regarde dans les yeux en souriant.

« On va pouvoir tous les ramener... souris-je.

- On fera tout ce qui est en notre pouvoir, dit-elle. Ça fait vraiment longtemps qu'on n'a pas eu d'espoir comme celui-ci, alors croyons-y autant que possible.

- Tony a réussi à trouver la bonne solution, mais il doit terminer quelques réglages avant de faire une expérience réelle. Il a dit qu'il fallait construire une machine à voyager dans le temps avant... C'est tiré par les cheveux, mais si vous y croyez tous, alors j'y crois aussi.

- En attendant, on va réunir toute l'équipe, intervient Tony. Logan, puisque tu avais l'air proche de Thor, tu devrais peut-être aller le chercher ?

- Je m'occupe de Clint, me dit Natasha. Je vais le ramener.

- D'accord, alors je m'occupe de tonner, affirmais-je. Rocket, tu veux m'accompagner ?

- Je veux bien venir aussi, propose Bruce.

- D'accord. J'ai juste besoin de manger quelque chose avant de filer, parce que je commence vraiment à avoir faim. »

J'embrasse Natasha et décide d'aller marcher dans la base, laissant les autres discuter entre eux. J'allais me diriger vers ma chambre pour y trouver des vêtements propres, mais je me souviens d'avoir tout ramené chez-moi, alors... Il va falloir que je trouve autre chose à me mettre. Mal à l'aise à l'idée de fouiller dans les anciennes affaires de Wanda, je me dirige vers l'armurerie de l'équipe. Lorsque j'ouvre la porte, je trouve nos placards attitrés fermés, excepté celui de Steve et un tout nouveau au nom de Scott. Je soupire longuement et glisse les doigts sur les portes des casiers de Sam et Rhodes en soupirant. Cet endroit sent le citron et le produit à laver le sol, mais... une certaine odeur de déjà-vu me monte au nez. Celle du cuir, de la transpiration, de nos parfums mélangés. Un univers que je m'étais juré de quitter... alors que fais-je encore ici... ? M'approchant de mon casier fermé, j'appuie sur la porte pour activer l'ouverture. Une fois déverrouillé, j'ouvre le casier en grand, découvrant mes affaires parfaitement bien rangées depuis tout ce temps. En tirant sur une tringle, je trouve accroché tous mes costumes sur des ceintres, propres et sentant le frai bien qu'enfermés là-dedans depuis longtemps. Je regarde les vêtements un certain temps avant de les toucher. Je me souviens de m'être prise une balle dans cet uniforme... et celui-ci est le tout dernier que j'ai porté avec l'équipe. Sans parler de cet horrible chose noire avec des bandes jaunes fluo que Tony avait crée pour des opérations sous-marines – puisqu'on avait un jour détruit un bateau d'Hydra en passant sous l'eau. Soupirant longuement, je replis la tringle vers l'intérieur du casier, puis jette un œil à celui qui est rangé et plié sur une étagère, en dessous. Je glisse mes doigts dessus ; la sensation de cette matière spéciale créée par Stark Industries ne m'est pas étrangère, mais elle me donne des frissons désagréables. Comme un souvenir oublié, entassé sous tant d'autres, écrasant mon cœur à chaque battement.

Il fallait bien que j'y retourne un jour. Un soldat qui ne veut plus l'être... ? C'est un rêve bien beau. Lorsqu'on entre dans ce monde, on ne peut jamais vraiment en sortir. Une motivation soudaine nous fait toujours sortir de notre lit, prête à nous contraindre à bafouer les lois que l'on s'est imposé. Maman, Sasha, Bucky, Sam, Yelena, Wanda. Il faut que je les ramène. Je dois absolument ramener les miens. Pour eux. Je ferais n'importe quoi pour eux.

Attrapant le costume entre mes mains, je me dirige vers les douches pour me rafraîchir avant de l'enfiler. Il s'agit du tout premier uniforme que j'ai porté en tant qu'Avenger, à ceci près que Tony l'a amélioré avec le temps. Il a créer une couche de tissu qui s'adapte à la température, pouvant supporter de -50°C à 50°C comme si ce n'était que 18°C. Autant dire que ce génie est une pépite ; cette fonctionnalité est bien pratique pour l'été. Une fois équipée de l'uniforme sans manche, j'accroche mes gants longs à ma taille, pendant, puisque ce sont des armes et que je n'en ai pas besoin. J'enfile les semelles confortables ajustées au bottes de l'uniforme et laisse mes armes dans mon casier, puisqu'ils me sont inutiles pour le moment. Je m'attache les cheveux en deux tresses serrées, laissant mes cheveux les plus courts tomber autour de mon visage. Lançant un regard à mon reflet, je fais craquer ma nuque et souris en coin.

« Allez, vieux soldat. Au travail. Une dernière fois... une dernière mission... un dernier combat. Pour ceux que nous avons perdu. Je dois les ramener. »

LOGAN - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant