Chapitre 121 : Rendez-la.

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            Qu'est-ce... qu'est-ce donc que cela... ? Je ne vois rien... je n'entends rien... que se passe-t-il... ? Mon index droit tressaute à plusieurs reprises avant de ne se calmer. Il fait froid... j'ai terriblement froid. Qu'est-ce que c'est que cette chose, sous moi... ? C'est humide, désagréable. Ça me chatouille les oreilles lorsque ça bouge, et ça m'assourdi à chaque fois que ça se rapproche de mon visage. Est-ce que je suis allongée... ? Je ne me sens pas capable de bouger. Je suis fatiguée... épuisée. Ma gorge me fait mal, asséchée. Plusieurs minutes s'écoulent avant que je ne puisse reprendre le contrôle de mon corps. Ouvrant doucement les yeux, je fais face à l'immensité que reflète le vide froid et amer du ciel violet de l'endroit. La lumière se couchant au loin ne bouge plus, et n'éclaire que très faiblement ma position. Cependant, quelque chose de lumineux se trouve près de moi, comme une bougie réchauffant mon visage humidifié. Inspirant douloureusement, je porte une main à mon cœur douloureux. Je me redresse en inspirant lourdement, regardant droit devant moi sans me préoccuper du reste. Cet endroit est magnifique... tout est si beau, ici. C'est une paysage agréable à admirer lorsque l'on se réveille enfin d'une longue sieste bien méritée. Hein... quoi... ? Je dormais... je me suis endormie, ici, au beau milieu de nulle part, non loin d'une montagne, dans une étendue d'eau peu épaisse dont les vagues inexistantes auraient pu me noyer si elles s'étaient réveillées. Je ne me souviens cependant pas d'avoir trouvé le sommeil... c'est étrange. Et pourquoi ma gorge me fait si mal... ? J'ai l'impression d'être déshydratée. Je me penche vers l'eau dans laquelle je suis et la renifle un peu, puis la goutte avec prudence pour m'assurer que je puisse en boire un peu. Il n'y a pas d'autres sources que celle-ci à proximité, et je meure de soif. Il faut bien que je boive quelque part. Fronçant les sourcils, je profite de la présence de l'eau pour m'humidifier le visage afin de mieux me réveiller. Qu'est-ce que je fais ici... qu'est-ce qui s'est passé... ? J'ai l'esprit vide... je ne comprends plus rien. Me mettant sur les genoux, je tourne le visage vers la bougie qui m'éclairait plus tôt. Une bougie dans l'eau... voilà une idée saugrenue de penser à ce genre de chose. Je plonge ma main dans l'eau claire pour récupérer ce qui y brillait. Mes gants me protègent de l'énergie que cette petite chose émet, mais une sueur froide me traverse de haut en bas. C'est... une pierre... brillante... C'est...

La pierre de l'âme.

Mes yeux s'écarquillent alors que mon cœur se serre, me souvenant brutalement de ce qui est arrivé plus tôt. Là-haut... sur cette montagne... tout là-haut... j'étais là-haut, avec...

« Natasha... ? Appelais-je. »

Je me mets sur mes pieds et regarde partout autour de moi, à la recherche de la rouquine qui cache très bien son accent russe. Cependant, je ne la vois nulle part. Le vide de cette planète me rappelle brutalement que je suis seule, alors que mon cœur se serre encore et encore, les mains tremblantes et les muscles tendus.

« Natasha ? Natasha ! ... Natasha... ? Natasha... !? »

Je me souviens du haut de la montagne, j'y étais avec Natasha. Je me souviens de la présence de quelqu'un d'autre, qui ne m'est absolument pas nécessaire. Je me souviens du bord de la montagne... de mon bras... autour de son cou... de ma main sur sa bouche... des balles dans ma cuisse... la douleur des impacts dans la chaire me rappelle amèrement la réalité.

« Non, non... paniquais-je. »

Je me souviens d'avoir couru, de l'avoir évité. De m'être rapprochée du bord... pour la sauver. Je me souviens d'avoir voulu sauter, d'avoir été électrocutée... De l'avoir vue passer près de moi, d'avoir sauter sur le bord... de l'avoir vu glisser... d'avoir loupé sa main... de l'avoir vue tomber. Elle... elle est tombée... elle est tombée.

« Natasha !! Hurlais-je. »

Regardant la pierre de l'âme dans le creux de ma main, j'inspire profondément bien que chacun de ces gestes m'est extrêmement douloureux. Me tenant la poitrine de l'autre main, je me souviens de ce qu'avait dit l'autre... celui qui est là-haut, celui qui se considère comme un guide.

LOGAN - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant