The Sick Lion

Chapitre 58

L'interrogatoire de Loras Tyrell durait depuis plusieurs longues dizaines de minutes à présent. Le Grand Moineau questionnait le chevalier sur les détails concernant sa relation avec Renly Baratheon. Pendant que le vieil homme mentionnait les rumeurs insinuant que les deux hommes avaient probablement été bien plus que de simples amis, Loras soutenait mordicus qu'il n'en était rien.

-N'avez-vous jamais couché avec Renly, ni avec aucun autre homme ?

-Jamais. Répondit le Tyrell, catégorique.

L'ambiance était si lourde. Bien que Jorran n'avait absolument aucune affinité auprès de Loras, il avait l'impression d'étouffer. Et le fait qu'il était vraisemblablement le seul convoqué pour témoigner ne le rassurait aucunement. Il n'en comprenait d'ailleurs toujours pas les raisons.

-Bien. Ce sera tout, ser Loras. annonça le vieillard, avant d'appeler le jeune malade à s'asseoir à la place du Chevalier des fleurs.

-Prince Jorran. Vous savez sûrement ce qui vous amène ici.

-A vrai dire, pas vraiment. Je sais bien que vous voulez obtenir mon témoignage, mais je crains fort que celui-ci ne vous soit guère utile.

-Je serai le seul à déterminer si vos paroles nous serviront ou non. répondit le Grand Moineau.

Le calme et le sourire de son interlocuteur ne le rendait pas moins effrayant et menaçant. Le blond ne savait ce qu'il se passait dans son esprit, et commençait fortement à se sentir mal à l'aise.

-Etes-vous proche de Loras ?

Jorran posa les yeux sur l'accusé, qui le fixait en arborant une mine bien grave.

-Pas vraiment, d'où ma remise en question de la pertinence de ma présence en ces lieux. Dit le jeune homme en reposant le regard sur le Grand Moineau, occupé à faire les cents pas autour de lui. Nous n'avons discuté ensemble que très rarement depuis son arrivée à la Capitale, et chaque occurrence s'est avérée plutôt brève.

-Lors de ces discussions, vous aurait-il confié quoi que ce soit sur ses ... manies ?

-Pourquoi l'aurait-il fait ? Nous ne sommes pas proches, comme je viens de vous l'annoncer.

-En êtes-vous certain ? insista le vieil homme.

-Bien sûr que oui. Il commençait à s'impatienter, cela se ressentit un peu trop dans son ton à son goût. D'autant plus qu'il commençait d'être pris d'un bien mauvais pressentiment. A quoi tout cela rimait-il donc ?

-Ne vous énervez point ainsi, prince Jorran, je souhaitais simplement m'assurer de quelque chose.

-Et quelle est-elle ? Demanda le blond, le cœur battant la chamade.

-Un simple petit doute à votre sujet, rien d'important. Répondit le vieillard. A vous voir en permanence aux côtés de votre écuyer, des rumeurs sont en train de se créer. Je vous conseillerai donc de ... faire attention.

Jorran sentit comme un magistral coup de poing lui arriver en pleine poitrine à l'entente de ces insinuations. Pourquoi lui dire cela maintenant ? D'où venaient ces rumeurs ? Pourquoi cet a priori sur ses inclinations continuait-il toujours de le suivre, depuis tant de temps ? Il n'avait jamais rien fait pour nourrir ce quiproquo, n'est-ce pas ? D'autant plus que de telles rumeurs, ayant fait leur bout de chemin jusqu'à un homme qu'il considérait comme bien dangereux, n'était pas pour le rassurer, bien au contraire. Le blond posa ses yeux d'émeraudes pleins d'inquiétudes vers sa mère, pris d'un horrible doute, mais celle-ci semblait encore moins comprendre que lui. Il voulut ouvrir la bouche pour répliquer, mais Olenna Tyrell intervint à sa place :