Chapitre 11

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A peine Lady Sansa avait communiqué la position de son "pauvre prince", que Jorran s'élança dans un galop chaotique vers cette direction. Le jeune homme avait de la chance d'être tombé sur une monture conciliante, car une autre bête aurait essayé de désarçonner un cavalier aussi brusque dans ses mouvements.

Le blondinet arriva le premier sur les lieux de l'incident, sachant pertinemment qu'il allait être bientôt talonné par Jaime et d'autres gardes. Il faudrait ramener le prince héritier à l'auberge, pour panser ses éventuelles blessures, et retrouver Arya et Mycah, qui s'était enfui sitôt les faits accomplit selon les dires de la belle rousse.

L'adolescent pu voir son aîné, affalé sur le flanc, pleurnichant comme un bambin, visiblement fou de douleur sur une blessure qui devait sûrement être la première de sa vie. La morsure avait percé légèrement la chair, laissant échapper deux filets de sang qui tâchaient le vêtement naturellement rouge du Lannister. Jorran se surprit, en voyant un tel spectacle, à se délecter d'une telle chose. Joffrey était simplement pitoyable. Cette créature si imbue de lui même, si détraquée mentalement, en train de pleurer sur une petite blessure comme celle ci, procurait au lionceau un sentiment jubilatoire. En premier lieu, ayant écouté les déblatération de l'adolescente Stark, il s'était attendu à un membre troué, la chair à vif, le muscle entamé, mais là ... cela ressemblait juste à l'attaque d'un chat un peu trop énervé. Et voir ces larmes couler sur ces joues, c'était ... quelque chose de jouissif, oui.

Le blond s'approcha, toujours sur son cheval, et toisant son frère, lui demanda :

-Où sont-ils partis ?

Question à laquelle le prince héritier ne répondit bien évidemment pas. A la place, il se mit à pleurnicher comme s'il n'était âgé que de cinq ans :

-Je ... Je ne sais pas ... Aide moi, mon frère ! Je souffre tellement ! Aide moi à me relever je t'en supplies !

Le bon cœur du jeune malade faillit avoir raison de lui. Il se réjouissait intérieurement que Joffrey subisse une telle humiliation, certes, mais de la pitié lui traversait également l'esprit, voulant aider cette enflure malgré tout. C'était comme ces pointes d'affection qui le poignardaient quelques fois en plein dans le dos, lui hurlant de se jeter par amour dans les bras de Cersei. Et comme à son habitude, le prince cadet se força à contenir une telle pulsion... Décidément, la rancœur était devenue plus forte que n'importe quelle sensation pour lui.

Sans accorder un mot au "blessé", Jorran fit redémarrer son cheval. Il irait chercher la petite brune de lui même. Il ne savait pas exactement ce qu'il comptait faire ensuite, mais la trouver avant les gens Lannister serait moins dangereux pour elle. Il connaissait la folie protectrice de sa génitrice, et elle serait capable de la punir physiquement d'un tel incident. 

En partant, le jeune homme remarqua que Joffrey ne prit même pas la peine de continuer ses simagrées. Une autre preuve que l'exagération restait un trait prépondérant de son caractère détestable.

Durant ses recherches, Jorran décida finalement de démonter, et continuer de traquer Arya à pied. Il ferait moins de bruit, et si elle se cachait, aurait moins peur de se montrer à lui. D'abord à l'affût du moindre bruit, il arpenta les bois pendant des heures. Sa toux grasse qui se réveillait trahissait son identité, mais ne l'empêchait pas de continuer sa route. Il voulait retrouver au moins un de ses amis avant qui que ce soit.

Dans l'idéal, le prince cadet aimerait d'abord tomber sur lady Rhoynar. Mycah saurait très bien se cacher. Tandis que la petite brune, il n'aurait d'autre choix que de la ramener au convoi. Mais la raccompagner sans grosses encombre jusqu'à Lord Eddard serait plus judicieux que de devoir affronter immédiatement la reine. C'était, tout du moins, son point de vue sur la chose.

The Sick LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant