The Sick Lion

Chapitre 50

Dans les jours qui précédèrent le mariage royal, Elyas avait tenté de parler à Sansa. Le jeune homme avait voulu approcher la belle rousse dans un espoir de conversation, d'une part dans le but de faire passer le temps, de se montrer aimable avec elle également, mais aussi, de pouvoir éventuellement mentionner Calysto. Plus le temps passait, plus l'adolescent éprouvait le souhait de découvrir une quelconque anecdote sur la vie de sa sœur à la capitale. Cette envie avait dépassé le simple besoin de comprendre ce qu'elle avait vécu en ces lieux.

Plusieurs fois, le Swyft avait pu faire mention de son aînée avec le prince Tommen. Mais ici, il n'avait eu connaissance que de quelques histoires de jeu, bien éparses. Tyrion également avait pu lui raconter quelques petites choses, cependant, ici aussi, les interactions entre Calysto et le Lannister étaient restées plutôt rares. Et, bien entendu, il semblait hors de question d'évoquer le sujet auprès de la reine Cersei ou du Roi. L'écuyer de Jorran s'était promis de tout faire pour ne jamais avoir à faire plus que de les saluer. Outre la façon dont tous les deux l'intimidaient, Elyas trouvait Joffrey parfaitement désagréable, pour utiliser une formulation la plus polie possible.

Alors donc, voyant que, pour l'instant, le prince n'était toujours pas décidé à revenir sur ses souvenirs en commun avec sa propre fiancée, le jeune homme aux cheveux noirs s'était tourné vers l'épouse du Grand Argentier. Malheureusement, sa seule et unique tentative s'avéra être un échec cuisant. Il fallait dire qu'il avait quelque peu mal choisi son moment, étant venu aborder la jeune femme lorsque celle-ci semblait en pleine conversation avec son mari. S'approchant, Elyas remarqua à quel point Sansa semblait tourmentée, et un simple coup d'œil de Tyrion voyant l'adolescent approcher le convainquit d'immédiatement rebrousser chemin.

Après cela, il n'eut plus l'occasion ne serait-ce que de réessayer de lui parler, l'entraînement avec Podrick, ses entrevues avec Jorran, et le mariage approchant lui sortant presque l'idée de l'esprit, en plus de lui prendre tout son temps.

Le prince n'était pas non plus le seul à avoir pris des risques en tentant de converser avec quelqu'un de particulier. Le blond avait eu l'idée d'aller rencontrer Oberyn, et d'engager quelque peu la discussion. Dans son cas, l'on ne pouvait réellement parler d'échec, toutefois, le prince de Dorne ne s'était pas gêné de sous-entendre malgré toute la politesse dont il avait fait preuve envers Jorran le mépris qu'il vouait à son ascendance. L'échange n'avait duré que très peu de temps, et tout au plus le blond avait-il eu des nouvelles de sa jeune sœur Myrcella avant de décider qu'il ne souhaitait pas importuner le Martell plus longtemps.

-La dernière fois que je lui ai parlé, votre sœur était fort attristée que vous ayez arrêté de lui écrire. avait-il déclaré.

C'était tristement vrai. Le jeune homme n'avait plus répondu aux lettres de Myrcella depuis la mort de Calysto. Il ne parvenait plus à prendre le temps de simplement se réjouir des nouvelles qu'elle lui donnait. Car la jeune femme s'obstinait, continuait toujours aussi régulièrement de lui écrire personnellement.

***

S'il y avait bien une chose que Jorran abhorrait le plus au monde, c'était les réceptions interminables. Ce matin-là, avait lieu un petit déjeuner royal, occasion pour la cour de présenter chacun leur tour leur cadeau de mariage. Voilà plus d'une bonne heure que la chose durait, incroyablement longue, et le prince était bien obligé de rester à table pour le reste de la matinée, pour son plus grand déplaisir. Tout cela dans la seule et unique perspective d'offrir quelque chose que son aîné brûlerait sûrement d'envie de jeter au feu une fois seul.

Le prince somnolait presque. L'énergie lui manquait terriblement. Son cœur tambourinait dans sa poitrine tant il était épuisé. De temps en temps, Cersei, assise à sa gauche, lui pressait discrètement le bras pour ne pas qu'il se mette carrément à piquer du nez. D'autant plus que son tour approchait.