The Sick Lion

Chapitre 3

-Mais enfin, que fais-tu ici ?

La reine Cersei avait vu rouge en apercevant son fils au pas de la porte de la grande salle du château de Winterfell, et s'approcher ainsi, tout sourire, de la tablée où elle se trouvait assise à côté de lady Catelyn.

-Mère, s'il vous plaît. Demanda Jorran, ce petit sourire moqueur aux lèvres. Il savait très bien que sa venue allait déplaire à sa mère, lui procurant un certain sentiment de satisfaction plutôt très agréable. J'ai eu le temps de reprendre quelque peu mes forces, et si mes jambes m'ont permis de venir jusqu'ici, mon corps acceptera sûrement de passer un peu de temps avec vous. De plus ... Il posa son regard sur lady Stark. Je voulais présenter mes hommages aux maîtres de ces lieux.

Sans attendre la réponse de la reine, le jeune prince s'approcha de Catelyn pour s'incliner devant elle.

-Vous sentez-vous mieux, mon prince ? demanda-t-elle. Elle s'était plutôt inquiétée d'être témoin d'une crise aussi violente. La lady du Nord était au courant du mal qui rongeait le prince cadet, cependant elle ne s'était pas attendu à devoir y faire face si tôt, et n'avait pu imaginer à quel point cela était impressionnant.

-Beaucoup mieux, ma lady. Répondit le jeune garçon. Grâce aux soins que m'a prodigué votre Maester. J'irai lui exprimer ma gratitude aussitôt que je le verrai.

Le petit lion se retourna une nouvelle fois vers sa mère, son regard d'émeraude planté dans le sien faisant bien comprendre qu'il comptait rester, que cela plaise à la reine ou non. Celle-ci soupira, résignée et exaspérée de l'obstination de son fils, avant de lui dire d'aller trouver un endroit où s'installer, à condition qu'il ne boive pas de vin.

Ravi, Jorran balaya la tablée du regard, et à son plus grand déplaisir, la seule place qui lui était destinée était ... à côté de son aîné, le prince Joffrey. Celui-ci ne l'avait point lâché du regard depuis qu'il avait reconnu sa tête blonde pénétrer dans l'enceinte de la sale de banquet. Il arborait son éternel regard, celui annonciateur d'une quelconque moquerie ou d'un énième acte sadique.

-Ah, tu t'es décidé à montrer enfin le bout de ton nez ? Je pensais que tu étais mort, depuis le temps que je ne te voyais plus, me voilà fort déçu petit frère.

Le concerné ne répondit pas. Il avait décidé de ne même pas accorder la moindre attention à cet idiot qui lui servait de frère. A l'affut de domestique, il commença à réfléchir sur ce qu'il allait décider de manger. Comme le petit lion s'y attendait, le prince héritier se retrouva rapidement agacé, même outré, d'un tel comportement.

-Lorsque ton roi t'adresse la parole, menaça-t-il, il est dans ton devoir de lui répondre !

Jorran, continuant son jeu de provocation, fit mine de lui accorder un regard distrait, tandis qu'un petit serviteur vint lui déposer sur la table deux tartelettes et remplit sa coupe d'eau.

-Oh, excusez-moi mon frère, vous disiez quelque chose ? Lui dit-it, un faux air innocent. Avec le tumulte ambiant, je ne vous avais point entendu.

Comme prévu, le prince cadet vit le visage de Joffrey se déformer de frustration et de colère. L'adolescent approcha son visage de son petit frère, pour lui murmurer de son ton le plus imposant et autoritaire qu'il pouvait employer.

-Je suis ton futur roi. Voici un conseil : un roi se souvient de tout. Donc il vaudrait mieux pour ta tête que tu cesse de me manquer ainsi de respect.

Nullement impressionné, le blondinet lança un immense sourire à l'intention de son « futur roi ». Il lui répondit, son front presque collé contre le siens. Durant une seconde, il fut déçu de ne pas pouvoir être prit d'une crise et lui vomir du sang en plein visage.