-Alors, comment se porte mon cher neveux ?
Jorran était encore complètement alité, somnolant toute la journée durant en raison de sa fatigue. Il était tout bonnement exténué.
-Mon oncle, je me porte comme un charme. Parvint-il à plaisanter.
-Je vois cela, Jorran, je vois cela. Continua Tyrion, venant s'asseoir sur un siège dans la chambre, comme le voulait son habitude lorsqu'il venait visiter le prince.
-Dis moi, reprit le Nain, Tu nous a flanqué une bien belle frayeur hier soir, à ta fête.
La fête. Le blond y avait fait une crise magistrale. Il se souvenait exactement de la douleur qu'il avait ressentit à ce moment là, et cette peur panique de probablement être en train d'agoniser. Par ailleurs, cette douleur ne l'avait point quitté depuis. Elle avait été atténuée par les soins et ces maigres heures de repos dont il avait bénéficié, mais le jeune homme sentait toujours ses poumons lui brûler, lui tirer dans le dos, en cet instant précis. Sans oublier cet épuisement qui lui donnait l'impression d'être aussi lourd qu'une pierre.
-En effet, il paraîtrait. C'est ce que l'on m'a raconté.
La Main du Roi voyait bien que son neveu ne possédait point l'énergie de pouvoir tenir une conversation, malgré son envie d'humour. Jorran était encore plus pâle que ce que Tyrion avait l'habitude de voir. Aussi, écourta-t-il l'échange au mieux. Très vite, le sujet vint sur les fiançailles de Myrcella, et plus précisément, son départ imminent. Le prince raconta ce qu'il avait pu dire à sa jeune sœur, avant sa crise. Bien qu'il était évident que la jeune fille allait un jour ou l'autre être promise à quelqu'un, la tristesse d'être séparé d'elle demeurait.
-A propos du départ, Jorran.
Le Lutin avait adopté un ton plus sérieux. Il mit en garde le jeune homme, l'informant de ce qu'il avait entendu du peuple. La colère ambiante qui animait les habitants de la ville, et le danger qui en découlait.
-C'est pour cela que nous devrons nous montrer prudents le jour du départ de ta sœur, comprends-tu ?
***
Les sons étaient complètements flous, étouffés. Jorran parvenait à peine à entendre ce qu'il se déroulait autour de lui, et de toute manière, n'était point capable de comprendre les sons arrivant jusqu'à ses oreilles. Le jeune homme recommençait à peine à sentir son propre corps.
A ce propos. La douleur le cuisait. Mais ce n'était pas cette souffrance liée à sa maladie. Pas seulement. A cette lourdeur pulmonaire, s'ajoutait une sensation beaucoup plus prononcée, prenant même le dessus sur la première. Il avait terriblement mal à la tête. Son cerveau lui donnait l'impression de tambouriner à même son crâne, résonnant absolument partout. Le prince s'était pris un coup. Ou peut être deux ? Plus encore ? Il n'arrivait pas à se souvenir du nombre. Encore moins de localiser précisément où il avait pu se faire cogner dessus.
Ses sens revenaient petit à petit. D'abord, l'odorat. Il était dans un endroit qui empestait. Le toucher, également. Jorran était affalé à moitié sur le ventre et à moitié sur le flanc sur un sol dur. Un sol de pierre. En ouvrant les yeux, il comprit qu'il était dans une rue. Et les sons qu'il entendait ... Des cris. Des hurlements, plutôt. Après plusieurs secondes à végéter et ne pas comprendre, le prince eut enfin le déclic.
Tout lui revint en tête en l'espace d'un instant.
L'émeute. La fuite avec Calysto. La ruelle. Le colosse. La boucle d'oreille arrachée, puis le coup qui l'avait envoyé dans les pommes.
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The Sick Lion
FantasyJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...