The Sick Lion

Chapitre 21

Aujourd'hui était célébré la fête de Joffrey. Le bougre célébrait ses 16 ans ce jour là. Et, bien entendu, en bon cadet qu'il était, Jorran ne fut absolument pas présent aux festivités. En effet, une crise l'avait prit la veille au soir, le clouant au lit pour cette journée, ce qui ne lui déplut point le moins du monde, au vue des circonstances.

Les fêtes organisées lors des anniversaires du nouveau roi étaient toujours désastreuses. Joffrey finissait toujours par humilier quelqu'un, s'en prendre à un autre, se faire remarquer par un quelconque accès de colère, ou un énième épisode de sadisme prononcé. Et cette année là, il n'allait bien évidemment pas échapper à la tradition. Même, le prince était convaincu que cette fois-ci serait la pire de toute, à présent que le jeune homme avait hérité des pleins pouvoirs.

Cependant, la seule chose dont le blondinet fut déçu était de devoir laisser la pauvre Sansa seule avec ce monstre. Il n'avait pas le moins du monde oublié les événements s'étant passé il y a quelques jours, et l'adolescent craignait tout de même que la jeune Stark ne soit la cible des possibles moqueries et humiliation de son fiancé. Bien que sa présence n'aurait rien changé, en raison de cette menace proférée par son aîné si jamais il venait à ouvrir la bouche à son sujet, cette fameuse présence aurait peut être rassuré quelque peu la belle rousse. Du moins, c'est ce qu'il pensait.

Le jeune homme était donc là, tranquillement enfermé dans ses appartements, en train de lire un énième livre sur la conquête d'Aegon. Lui qui connaissait sur le bout des doigts l'Histoire de Westeros, et de la maison Targaryen, s'était replongé dans un autre ouvrage relatant cette période. Parcourir une nouvelle fois ces détails de l'Histoire des Sept couronnes lui faisait penser à Arya. Elle qui était si admirative des sœurs du Conquérant. La petite louve lui manquait. Egalement, il se faisait tout de même quelque soucis, bien qu'il la savait débrouillarde. Par ailleurs, avait-elle vu ce que le roi avait infligé à son père ? Il espérait de tout son cœur que non. L'ordre de son aîné, cette colère qui l'avait animé, cette rage lui revint l'esprit. Jorran haïssait son frère. De toute la force de son âme. Il ne serait même pas attristé d'apprendre qu'il s'étouffe dans son vin en plein cœur de sa fête. Si les Dieux étaient effectivement présents, sûrement se seraient-ils déjà occupé du cas de Joffrey.

Tombant presque de fatigue, l'adolescent referma l'ouvrage, et le posa à côté de lui sur le matelas. Il se tourna de telle sorte à être dos à la porte d'entrée de sa chambre, et s'assoupit bien vite d'un sommeil dénué de rêves.

Il fut subitement réveillé par sa porte s'ouvrant puis se refermant, ainsi que d'une voix parfaitement inconnue :

-Qu'est-ce que ...

Se redressant en sursaut sur son flanc, le blondinet put se retourner et voir à qui il avait à faire.

Une jeune femme se tenait devant l'entrée. Si les traits de son visage ne semblèrent ni beaux ni laids du point de vue du prince, ses yeux en revanche étaient d'un bleu gris parfaitement envoûtants, d'une teinte presque non naturelle. Ses cheveux lisses et d'un noir de jais retombaient sur ses épaules et dans son dos, lui arrivant bien au niveau des hanches. Elle portait une robe de voyage azur, et à son cou pendait un tout petit coq en argent, identique à celui brodé vers son épaule gauche. Et, à en juger par ses joues devenues instantanément écarlates, elle ne s'attendait pas le moins du monde de se retrouver dans cette pièce. Ou du moins, d'y rencontrer quelqu'un, et encore moins Jorran.

-Lady Calysto. déduisit l'adolescent.

-Mon prince ... commença-t-elle à bégayer, tentant d'expliquer son irruption soudaine. je ... est-ce une plaisanterie ? Je ... je suis navrée, je ... votre ... le roi m'a ...