Il faisait chaud, ce jour-là. Ce n'était pas vraiment le genre de chaleur qui vous étouffait et vous empêchait de penser à autre chose qu'à la sensation de votre chemise collant à la peau non, mais le type de chaleur assez pénible lorsque l'on se devait d'attendre longtemps, immobile. Et, ici, voilà de très longues minutes, si ce n'était des heures, que Tyrion Lannister, Bronn, Podrick et Elyas attendaient là, à l'entrée de la capitale, le prince Doran Martell et ses hommes l'accompagnant, tout ce beau monde arrivant tout droit de Dorne au vu du mariage royal qui allait avoir lieu très prochainement.
L'ennui commençait vivement à se faire ressentir. Le Lutin regardait au loin, scrutant la route sans broncher, Bronn vautré au pied d'un arbre, son agitation trahissant pleinement son impatience. L'écuyer de Tyrion tenait une bannière aux couleurs du cerf couronné et du lion Lannister, arborant une mine boudeuse, tandis que le jeune Swyft tentait de se distraire en détaillant les passants du regard. Lui était simplement là car Jorran avait encore été contraint de tenir le lit, et avait accepté avec plaisir sur le moment la proposition du Grand Argentier de les accompagner.
Au bout d'un temps qui semblait interminable, Bronn fut celui qui brisa le silence, ne trouvant rien de mieux que de proposer une énième devinette graveleuse. Toutefois, il se fit immédiatement rappeler à l'ordre par Tyrion. Mais l'homme, bien que coupé dans sa plaisanterie, ne se débina pas, et enchaîna directement sur une réflexion exprimant qu'une taverne aurait été un meilleur choix pour accueillir des voyageurs, plutôt que cette simple route. Le Nain lui expliqua donc qu'il s'agissait là du prince de Dorne qu'ils étaient en train d'attendre, et non une personne lambda.
-Si ce prince est si important, pourquoi vous a-t-on envoyé pour venir à sa rencontre ? demanda le mercenaire.
Après une seconde d'hésitation, Tyrion répondit :
-Disons que la mésentente entre les Martell de Dorne et les Lannister de Castral Roc dure depuis maintenant plusieurs années.
A ces mots, Elyas afficha une moue intriguée. Cependant, personne ne le remarqua, l'oncle de Jorran trop occupé à calmer le cynisme de Bronn, et Podrick ne détachant pas son regard de la route devant eux. Et, en soit, cela était sûrement pour le mieux. Les lacunes en Histoire de l'adolescent l'empêchaient de se souvenir de la raison de cette fameuse mésentente entre les deux maisons, bien qu'il s'efforçait de se creuser la tête afin de s'en rappeler. Et, bien entendu, il n'osait poser la question, craignant que celle-ci ne soit complètement idiote. Sûrement demanderait-il au prince, plus tard dans la journée.
En effet, le jeune Swyft n'avait jamais été bien doué avec les dates, au plus grand désarroi du Maester de Champmoisson. Le vieil homme s'était évertué durant des années d'enseigner tout ce qu'il savait à lui et sa sœur, toutefois, l'Histoire demeurait un domaine complètement étranger pour le benjamin de la fratrie. Tout au plus avait-il compris les détails de la conquête d'Aegon, à force de répétitions. De surcroît, les fous rire de Calysto durant leurs leçons lorsqu'Elyas se mélangeait totalement les pinceaux, confondant noms, événements, et dates clés entre eux, ne l'avaient pas du tout encouragé dans l'idée de combler ses difficultés d'apprentissage. Bien au contraire. Fut une époque où les rires de son aînée l'inspirait à se tromper toujours plus grossièrement.
-Ah ! Enfin, les voilà ! S'exclama soudainement le Lannister, arrachant l'écuyer du prince à ses pensées.
Toute une flopée d'hommes était apparue à l'horizon. L'on commençait à être en mesure de lire les armoiries sur leurs étendards. Tyrion en profita donc pour interroger les deux jeunes hommes sur leur provenance. Coupant Bronn dans une énième tentative de plaisanterie mal placée, Podrick commença de lister les emblèmes, tandis qu'Elyas se montra capable de donner le nom et la localisation de la majorité de ces maisons.
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The Sick Lion
FantasyJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...